Ce soir, je viens de comprendre ce qui m'inquiète un peu quand je vois des gens scander "Black Lives Matter" sur les réseaux sociaux.
Parfois, ça s'accompagne d'un changement de photo de profil pour montrer un carré noir, voire d'un changement de logo d'une marque.
Celles et ceux qui me lisent régulièrement savent que j'ai une objection fondamentale à la croyance qu'il faut un pouvoir centralisé. Pas "il faut un pouvoir", pas "il faut une autorité", mais bel et bien cela en version centralisée.
On ne peut pas centraliser le pouvoir éternellement, sauf si des gens croient qu'il y aurait une autorité légitime à régenter la vie d'une personne non-consentante (au nom du collectif, de la planète, de la protection des traditions, de la religion, de l'envie d'être plus riche, ou de n'importe quoi d'autre). Il n'y a qu'avec une masse critique de gens qui légitime cette autorité qu'on peut arriver à un tel résultat...
Et donc, ceux et celles qui me lisent souvent savent que j'abhorre l'idée d'une autorité centralisée, puisqu'elle devient toujours source d'abus, et pourra même créer des problèmes pour justifier sa présence par sa capacité à régler lesdits problèmes.
Du coup, ma ligne idéologique est strictement la même dans toutes les affaires de citoyens tués par la police, quel que soit le pays. S'il s'avère que ce n'est pas un cas de légitime défense ou de protection factuelle d'un citoyen, je considère parfaitement logique de se défendre contre la police, et parfaitement logique de neutraliser la menace. J'essaie de garder la tête froide en attendant d'avoir un peu d'information sur les faits, mais pour autant, je n'ai pas envie de mettre les policiers sur un piédestal qui les rend intouchables.
Les policiers sont des humains comme les autres, avec leurs travers et leurs moments de grâce, et je n'ai aucune envie de les sacraliser en m'interdisant l'idée de tirer sur un policier en cas d'agression de la part de celui-ci...
D'un autre côté, je n'ai pas non plus la moindre envie d'en faire des boucs émissaires, et grince des dents devant cette catégorisation du réel qui consiste à penser qu'un flic est incapable de désobéir à un ordre, ou qu'il n'est investi que de l'envie d'abuser de son pouvoir (oui oui, Jean-Acab, c'est à toi que je m'adresse). Il y a, dans la police, des gens sincères qui font leur boulot du mieux qu'ils peuvent dans un système qu'ils savent vicié, mais se rende compte qu'ils sont mieux à lutter de l'intérieur, non pas pour changer le système, mais pour limiter la casse.
Autrement dit, je n'ai aucune considération pour l'uniforme, mais l'uniforme ne m'enlève pas la considération pour l'être humain qui le porte.
Du coup, quand j'ai appris la mort de George Floyd, j'ai pensé, encore une fois : "bon, encore un exemple d'agression de la part de gens se sachant intouchables, encore une raison pour posséder une arme si cela se produit trop souvent, et encore une raison pour ne pas faire confiance au gouvernement s'il ne punit pas les policiers incriminés"
Mais depuis peu, je vois ressurgir le sujet du racisme aux États-Unis, avec toute la farandole d'actes symboliques de circonstance : des gens scandent "Black Lives Matter" par solidarité.
L'émotion est entendable : tristesse, peur, colère ou quoi qu'elle soit, je trouve l'émotion légitime. Pourtant, quelque chose me dérangeait pendant longtemps, et il m'a fallu coucher ma réflexion sur le papier pour pouvoir mettre des mots sur ce qui m'inquiète dans cette démarche.
Dire "Black Lives Matter", ce n'est pas qu'une émotion et un acte de solidarité, c'est embrasser un modèle du monde (tout comme rétorquer "mais allons, All Lives Matter" de manière automatique, d'ailleurs).
L'expression est tellement politisée que n'importe qui l'employant véhicule un paradigme en exprimant sa solidarité : on transmet une ritournelle verbale qui est chevillée à une narration en ce qui concerne le monde.
Cette narration, c'est l'idée qu'il y a un racisme systémique aux États-Unis, nuisant aux noirs Américains plus qu'aux blancs, de plein de manières : discriminations à l'embauche, par exemple, mais également brutalité policière allant jusqu'au meurtre d'innocents, et aussi brutalité des blancs sur les noirs.
Je n'ai aucun souci à discuter d'une narration, et trouve important qu'on puisse confronter des narrations : je ne souhaite pas que cette narration soit taboue, et j'ai même un espace dans ma tête où je considère cette narration comme vraie. De même, je ne souhaite pas condamner l'émotion sous prétexte qu'elle est chevillée à une narration politique à laquelle je suis en désaccord, sinon, ça revient à ne plus pouvoir entendre avec le coeur ce qu'une personne exprime, dès qu'elle se trompe dans son analyse. Je pense qu'un individu suffisamment centré n'a aucun souci à entendre avec le coeur l'émotion d'une personne, même si elle déblatère une bouille intellectuelle par ailleurs.
Pour cette raison, je réprouve cette étiquette de "virtue signaling" (vertu ostentatoire) collée sur toute personne exprimant sa solidarité au mouvement Black Lives Matter, car elle peut très bien être sincère et croire sincèrement en cette narration (pour les grandes firmes, j'ai plus de doutes, car il est fréquent qu'elles adaptent leur communication selon que leur activité a lieu sur le sol Chinois, Saoudien, Américain ou Français).
En fait, ce qui me gène dans cette narration, et dans le soutien automatique qui va avec, c'est qu'elle est irréfutable.
En épistémologie, depuis Karl Popper, est utilisé le concept de réfutabilité d'une théorie : que faudrait-il vous présenter comme preuve pour réfuter une théorie ?
Comme ce concept relève plus de l'épistémologie, ou de la philosophie des sciences, ce n'est pas étudié systématiquement dans les cursus de sciences (dures ou molles, peu importe). L'immense majorité des personnes formées à un métier scientifique n'a donc aucune idée de ce concept (en tout cas, dans mon expérience) et croit à des théories, sous prétexte qu'elles sont corroborées par des études. Ces études scientifiques, ces statistiques, ces enquêtes, peuvent être extrêmement rigoureuses, il n'empêche qu'elles ne font pas la validité scientifique d'une théorie. Pour qu'une théorie soit testable scientifiquement, il faut, en tout cas dans la méthode hypothético-déductive (faire des hypothèses, tirer des conclusions), qu'un théoricien puisse dire : "si vous me présentez cette preuve, c'est sûr que ma théorie est fausse".
Il est possible, sans aucun doute, de réfuter la théorie de l'évolution ou de la thermodynamique : n'importe quel spécialiste de ces théories sait exactement ce qu'il faut pour cela. Cela ne veut pas dire que ces théories ont été réfutées, mais cela signifie qu'il est possible de tester la théorie avec détermination, et de s'y casser les dents.
Quand j'entends des gens s'exprimer au sujet du racisme aux États-Unis, je rencontre rarement des gens me disant : "pour tester cette narration, et la réfuter, il faudrait ces preuves là... J'ai cherché, je n'ai rien trouvé allant dans ce sens, mais j'ai trouvé tel ou tel élément qui corrobore ma théorie".
Cette question recoupe beaucoup la question centrale de l'épistémologie, et de la philosophie de la connaissance en général : "comment est-ce que je sais ce que je sais ?"...
Je vous rappelle, pour les personnes qui sont nouvelles sur ce blog, qu'une théorie peut être prouvée comme fausse, mais pas comme vraie (j'y reviens régulièrement) : un scientifique teste contre une théorie, jamais pour. Les scientifiques se doivent de fournir une théorie réfutable, et de proposer des protocoles qui permettent à des réfutations d'apparaître. De ce point de vue, 2020 aura été une année riche pour l'épistémologie des sciences, et aura permis de montrer que beaucoup des gens qui partagent des articles résumant des études scientifiques ne maîtrisent pas les concepts qu'ils manipulent. On se souviendra du débat sur l'hydroxychloroquine, où de nombreuses études étaient publiées avec une méthodologie qui ne permettait pas de voir apparaître de réfutation de la théorie testée (que les données soient falsifiées ou non est un autre débat).
Du coup, deux mois après la crise du Covid 19, nous avons maintenant droit à des centaines de gens, d'entreprises, de journalistes, arborant un carré noir de circonstance... C'est un symbole, et souvent, finalement, une bonne partie de nos vies se passe comme une pièce de théâtre où l'on manipule des symboles. Ce qui me pose problème, c'est qu'à force, des lois vont finir par être appliquées en fonction de ces narrations que l'on ne peut remettre en question.
Remettre en question la narration pourra vous valoir un "ah, tu es contre mon émotion ?" ou un "ah, tu es contre le symbole ?"... mais rarement un "ah, tu prétends réfuter la théorie ?", pour la simple raison que cette narration est irréfutable.
Si le coeur vous en dit, posez la question à une personne arborant le carré noir, convaincue de l'existence omniprésente du racisme systémique aux États-Unis : "qu'est-ce qu'il faudrait te présenter pour que tu changes d'avis sur la question ?"
Bien sûr, je ne trouve ça intéressant que si l'on pose la question à une personne qui n'est pas centrée avant tout sur son émotion, car certaines personnes avouent ne rien savoir du sujet, et je trouve assez impoli d'aller parler à quelqu'un en lui disant que sa narration est fausse, quand le propos principal est d'exprimer une émotion.
Mais si vous avez l'occasion de trouver quelqu'un qui croit en cette narration, posez la question : dans mon expérience, il est peu probable que la moindre donnée suffise à changer sa position.
Ainsi :
- que George Floyd ait été tué par des policiers de plusieurs ethnies ne changera rien à l'idée sa mort était un acte raciste d'un blanc sur un noir
- que les blancs tués par les noirs, à population égale, soient tués largement plus souvent que les noirs par les blancs, n'invalidera pas l'idée que les morts sont racistes
- que l'on compare l'exposition médiatique entre le meurtre d'un blanc par un noir ou un policier, et l'exposition médiatique entre le meurtre d'un noir par un blanc et / ou un policier ne changera rien à l'idée que ce racisme est une vérité qui a été tue trop longtemps (là encore, il est facile d'établir une méthodologie pour comparer le nombre de vues des articles, et le budget alloué à leur promotion)
- que la majorité des tués par la police annuellement soient blancs ne changera rien à l'idée qu'il n'y a que les noirs qui sont tués.
- que des noirs se fassent plus souvent tirer dessus par des policiers noirs que des policiers blancs ne sera pas pris en compte...
- que vous pointiez que la majorité des noirs tués aux USA le sont par d'autres noirs, et vous risquez de vous voir décerner le titre de raciste (mais c'est comme le baccalauréat en France : ça s'obtient avec une facilité déconcertante, et du coup, c'est de moins en moins pertinent)
- que vous mettiez en évidence la corrélation entre pauvreté, criminalité, et meurtres par la police (qui touche encore plus les amérindiens, d'ailleurs), et cela n'empêchera pas les tenants de cette narration de continuer à croire que c'est d'abord la couleur de peau qui pousse au meurtre (alors que cela pourrait être la pauvreté, et qu'on pourrait tester l'hypothèse).
- que vous présentiez des noirs qui n'adhèrent pas à cette narration, tels Morgan Freeman, ou ce professeur de Harvard qui a réalisé une étude pour tester l'hypothèse du biais raciste, et l'on parlera de racisme intériorisé... Que vous présentiez une autre source ne changera peut-être rien.
- que des policiers noirs tuent des civils noirs sera une preuve du racisme, puisqu'il a été intériorisé (sic)
- que des blancs antifas tuent un policier noir dans une émeute ne sera pas un acte raciste, mais qu'un propriétaire de bar blanc protège son commerce d'une émeute et tue un noir dans la rixe sera considéré comme un odieux acte de haine et un journal titrera cet acte de défense comme si c'était un meurtre
- à l'inverse qu'un propriétaire noir de supérette de quartier perde le commerce dans lequel il a investi une quantité colossale d'énergie, et cela sera considéré comme un besoin de changement manifeste
Et ainsi de suite... en fait, ça me rappelle ces entonnoirs graphiques où chaque réponse à une question conduira invariablement à "tu es raciste" : si tu ne tiens pas compte de l'ethnie, tu es raciste car tu ignores le problème... si tu en tiens compte, c'est que tu crois aux races... si tu t'exprimes défavorablement, tu es raciste, mais si tu t'exprimes favorablement, tu es paternaliste et colonialiste... Bien sûr, si tu ignores tout de la culture d'une ethnie, tu es raciste et peu ouvert sur le monde, mais si tu lui montres de la sympathie, c'est de l'appropriation culturelle...
Il est assez compliqué de discuter sur cette base avec des inconnus militants, et l'exercice est souvent une perte d'énergie pour moi, car très vite, on se retrouve confronté à la catharsis d'un interlocuteur employant la fameuse alternative : "tu es soit ignorant soit raciste, et rien d'autre ne peut exister"... Il faut dire que beaucoup d'interactions humaines conflictuelles se résument à soulager sa biologie comme un rat de Laborit, ou à pointer du doigt un bouc émissaire symbolique (René Girard aurait ici un cas d'école de sa fameuse logique sacrificielle).... Quand l'interaction commence ainsi, il est difficile d'échanger de coeur à coeur, avec intégrité, mais les rares fois où l'interaction n'a pas commencé ainsi, j'ai remarqué que la narration n'était pas réfutable.
On pourrait dire la même chose de tout un tas de narrations, progressites, conservatrices, libertariennes, de gauche, de droite, du milieu, et même... appliquer la démarche que je viens d'énoncer aux critères de réfutabilité.
Ce qui m'inquiète, c'est cette incapacité à même imaginer un espace de pensée où la narration serait réfutable... Et notez qu'on ne parle pas d'une narration irréfutable façon "Dieu existe-t-il ?", ou d'un problème éthique complexe : ces questions-là sont irréfutables parce qu'il n'y a rien de testable.
Dans le cas du racisme aux États-Unis, je n'ai aucun souci à ce qu'on croie en cette narration, mais il me semble problématique de s'en servir comme si elle était irréfragable, alors qu'en pratique, aucun fait présenté ne peut la faire vaciller. Il y a certes une part d'irréfutabilité liée au fait qu'on choisit ou non de considérer comme fiable des informations qui nous sont présentées, mais il y a aussi une part de mauvaise foi liée à des intérêts politiques, et c'est cette seconde partie qui me gène. La première ne me gène pas, car elle est insignifiante entre gens cherchant sincèrement à co-créer un modèle du monde où chacun a un espace pour penser. La seconde implique que ledit espace ne pourra pas exister.
Et c'est dommage, car en soi, le fait qu'une narration ne soit pas réfutable n'est pas un problème : il existe des tas de choix faisables sur la base de narrations irréfutables. Se priver d'une carte du monde qu'on estime valable sous prétexte qu'elle n'est pas réfutable me semble assez dramatique.
Pour un scientifique limité à un paradigme rationnel, évidemment, il ne sera pas possible de faire la différence entre :
- une personne n'ayant pas accès à la rationalité et croyant en une narration sans savoir si elle est testable ou non,
- et une personne y croyant en ayant parfaitement embrassé consciemment l'incertitude due au fait que la narration est intestable (cela peut concerner la foi, les médecines intestables avec un groupe placebo, ou quoi que ce soit qui rende difficile l'approche avec une méthodologie scientifique).
Pourtant, il est tout à fait possible de faire coexister des modèles du monde qui sont testables, et d'autres qui ne le sont pas : à un moment de ma vie, j'étudiais beaucoup la psychothérapie, et ai eu l'occasion de pratiquer en recevant des patients, après quelques années de formation. J'étais fasciné par les théories auto-validantes et irréfutables, car j'avais de fortes objections à ces théories, tout en en voyant l'intérêt. En psychanalyse, par exemple, on trouve le concept de résistance. Comme ce n'est pas la propos de l'article, je vais résumer très vite, à la hache, et vous pourrez vous documenter plus avant si vous le souhaitez : si vous n'êtes pas d'accord avec le thérapeute, vous êtes en résistance, ce qui prouve bien que votre esprit se défend et que votre thérapeute va dans la bonne direction...
Le problème, c'est que le thérapeute peut se tromper, se baser sur des croyances périmées, et l'hypothèse qu'il y aurait une résistance inconsciente n'est pas testable : si c'est inconscient, vous ne pouvez pas prouver que l'idée n'est pas enfouie quelque part dans votre psychisme. Ainsi, le thérapeute peut dire ce qu'il veut, et même maltraiter son patient. J'ai donc une grosse objection avec les hypothèses intestables.
D'un autre côté, comme le soulignait Watzlawick, cet aspect irréfutable permet de créer une confusion chez le patient, et de casser un pattern récurrent, et donc d'aider la thérapie.
J'ai ainsi vu des thérapeutes inconscients de l'aspect non-réfutable de leur école, et je les estime plutôt dangereux, car ils induisent leur dogme chez leur patient en utilisant leur position d'autorité. J'en ai vu d'autres qui savaient qu'ils jouaient sur le fil du rasoir, et qu'il y avait sûrement un coup thérapeutique à jouer, avec une grosse incertitude quant au fait de se tromper.
En fait, le problème venait surtout du fait de ne pas avoir conscience de l'irréfutabilité de sa propre théorie, tout en étant prêt à entraîner les autres dans une spirale dont ils supporteront les conséquences si la théorie est fausse.
Il en va de même pour les narrations politiques : j'estime que le minimum de décence, c'est d'avoir conscience de cette zone d'incertitude (celle qui sépare le chercheur audacieux du gourou vendant des thérapies de charlatan).
Du coup, je trouve dommage que ces émeutes soient le théâtre d'une récupération politique relayée par des personnes n'ayant pas la moindre idée de la réfutabilité ou non de leur théorie.
Pour moi, c'est un mal qui ronge la quasi-totalité des narration politiques, souvent progressistes ces temps-ci (j'ai l'impression qu'elles ont le plus d'exposition médiatique), mais d'autres bords également.
On pourrait aussi parler de l'incapacité d'un grand nombre gens à dissocier l'émotion de la narration, et de l'incapacité à modéliser un problème multifactoriel (quand une seule cause explique les maux d'une société, c'est souvent une narration rapidement mise en défaut).
Notons que de ce point de vue, on peut être calé en zététique ou en sciences dures, et ne pas avoir la moindre compréhension de la réfutabilité quand il s'agit d'avoir des opinions politiques.
On pourrait émettre un avis sur la brutalité ontologique d'un gouvernement, sur l'intérêt ou non des émeutes, sur les témoignages de racisme, pas forcément systémique mais hélas pas pour autant rare, et on pourrait parler de tout un tas de sujets connexes...
Mais quel humain ressortirait grandi d'un échange où il n'est pas dans l'arbre des possibles d'intégrer le modèle du monde de l'interlocuteur ? Quel humain psychologiquement centré s'engagerait volontairement dans un débat autour d'hypothèses construites pour être non-réfutables, et où aucune lumière ne peut être faite sur cette non-réfutabilité ?
Fondamentalement, le but de cet article n'est pas de réfuter une quelconque théorie ou d'en prouver une (si vous pensez-cela, vous passez à côté de mon intention, et si vous commentez pour me dire "tu ne réfutes pas bien cette théorie", je n'aurai pas d'énergie à vous consacrer).
Le but de cet article n'est pas non-plus d'établir un état des lieux de la pensée de mes congénères humains.
Ce qui m'intéresse, c'est de créer des espaces de discussion où un dialogue de coeur à coeur est possible avec d'autres humains, même très différents de nous. Et là, en cet instant, je pense que je n'ai pas confiance en des groupements politiques, quels qu'ils soient, pour créer cet espace de discussion entre des individus.