* patrimoine
- Fonctions politiques et électives
- Informations-clés du mouvement En Marche! lors de sa formation (financements, collaborateurs, soutiens, techniques d’influence, meetings, etc.)
- Polémiques sur les meetings lors de l’élection (Meeting 12 juillet 2016, Meeting du 10 décembre 2016, Meeting de Lille 14 janvier 2017, Meeting de Lyon février 2017, Berlin, Proche Orient, Algérie, Londres…)
- Fonction actuelle
1. La thèse imaginaire (1999-2001)
2. Trahison et double-jeu avec la Société des rédacteurs du Monde (2009-2010).
3. Conseiller économique de François Hollande chargé de rassurer les marchés et la City face à son programme économique (taxe à 75%)
4. Pantouflage à la banque Rothschild sans arrêté de mise en disponibilité.
5. Faveur dans le rachat de SFR (mars 2014) en l’échange d’un soutien des médias du groupe Altice pendant sa future campagne pour 2017.
6. Conflit d’intérêt dans la vente d’Alstom (2014).
7. 2ème affaire Alstom (2016) :
8. La Loi Macron (2014) :
9. Cadeau fiscal de 900 millions € au détriment de l’Etat au profit des plus riches contribuables français.
10. « Les illettrées de Gad » (17 septembre 2014).
11. Erreur sur les tarifs des notaires (loi Macron 2).
12. L’insulte des syndicalistes d’Air France.
13. Affaire Ecopla (2014).
14. Mensonges sur la vente des aéroports de Toulouse, Nice et Lyon (2016).
15. Conflits d’intérêts - Fundraising pour la présidentielle 2017
16. Interview de Brigitte Trogneux à Paris Match (14 avril 2016).
17. Clip copié/collé de son mouvement « En marche ! »
18. Crise sociales/grèves loi El Khomri, 27 mai 2016, il s’emporte face à des manifestants (affaire du « costard »)
19. Sous-estimation de son patrimoine 31 mai 2016 - Réévaluation du patrimoine de son couple par l'administration fiscale, l'obligeant à payer de façon rétroactive l’ISF.
20. Polémique / déclarations dans Marianne 6 oct. 2016 stigmatisation de la communauté juive de France.
21. Polémique après ses déclarations sur l’Algérie le 23 novembre 2016.
22. Incertitudes et nombreux revirements sur les 35 heures.
23. Polémique sur ses archives personnelles.
24. Sortie de son livre : une « révolution » ambigüe et peu cohérente.
25. Erreurs et approximations dans son livre-campagne (non relu) Révolution.
26. Revirement sur ses idées socialistes selon le public et les opportunités.
27. Maladresse en campagne aux Antilles.
28. « les alcooliques » du bassin minier (13 janvier 2017)
29. Revirements sur la politique fiscale du Président Hollande.
30. Revirement dans l’affaire des sables marins de Lannion.
31. Polémique sur l’aide de l’Elysée et ses levées de fonds au Proche-Orient.
32. Nouveau conflit d’intérêt entre sa campagne personnelle et ses fonctions ministérielles.
33. Révélations de Julian Assange sur sa campagne à partir des e-mails d’Hillary Clinton.
34. Utilisation des médias russes dans une campagne de victimisation.
35. Reniement de la culture française lors de son discours de Lyon (2017.
36. Emprunts aux anciens slogans du Front National contre lequel il lutte.
37. Polémique sur son point de vue et revirement sur la colonisation en Algérie.
38. Polémique sur ses déclarations sur la Manif pour tous.
39. Nouvelle polémique à Londres froissant les conservateurs britanniques.
40. Soupçons sur l’emploi d’un de ses collaborateurs.
41. Soupçons de délit de favoritisme lors d’une opération du ministre à Las Vegas en 2016.
42. Affaire des médailles.
43. Erreur sur le caractère insulaire de la Guyane.
44. Mépris des associations de défense des animaux.
45. Plagiat copié/collé d’un discours de Hollande dans la même ville en meeting à Marseille.
46. Maladresse sur le rôle de l’école traduisant sa vision.
47. Affaire de son référent Mohamed Saou (avril 2017).
48. Tromperie sur la future taxe carbone (prélude de la future crise « Gilets Jaunes ») - Macronleaks.
49. Situation de Sébastien Auzières chez Kantar Health.
50. Polémique sur l’origine et la structure des financements de la campagne d’Emanuel Macron.
51. Relations sulfureuses des Macron avec leur premier garde du corps Makao.
1. Mensonges sur la baisse des dotations des collectivités territoriales.
2. Mensonges sur le gel du budget de l’enseignement supérieur.
3. Fuire les interviews en invoquant une « pensée complexe ».
4. Polémique raciste des « 7 ou 8 enfants par femme ».
5. Signature du CETA en dépit d’une expertise négative sur le climat.
6. Polémiques sur le coût du cabinet de Brigitte Macron.
7. Critique de l’élection au Vénézuela alors que son conseiller dirigeait la communication du candidat élu.
8. Privatisation des barrages.
9. Excessive mansuétude de la CNCCFP sur le compte de campagne du candidat Macron - augmentation concomitante de son président.
10. Polémique sur l’origine et la structure des financements de la campagne d’Emmanuel Macron.
11. Polémique sur la fête de la musique 2018 à l’Elysée.
12. L’affaire Benalla (dont Vincent Crase).
13. Népotisme et nominations pour services rendus (4).
14. Dépenses somptuaires de l’Elysée (vaisselle, piscine, salle des fêtes).
15. Photographie polémique avec des délinquants aux gestes obscènes à Saint-Martin.
16. Relations controversées avec la communicante Michelle Marchand.
17. Crise des « Gilets Jaunes » (novembre 2018 -).
18. Pacte de Marrakech sur l’immigration.
19. 3ème affaire Alstom (volet judiciaire).
20. Bourde diplomatique en Irak (janvier 2019).
21. Traité Franco-Allemand d’Aix-la-Chapelle.
22. Renoncement à une promesse réelle sur les SDF.
1. Muriel Pénicaud et l’affaire Business France.
2. Muriel Pénicaud et ses stock-options.
3. Edouard Philippe, ancien lobbyiste d’Areva (2007-2010).
4. Blâme de la HATVP sur la déclaration de patrimoine 2014 du Premier ministre Edouard Philippe (mai 2017).
5. Richard Ferrand et les mutuelles de Bretagne.
6. Passage à la limite de 80 km/h sur les routes nationales.
7. Morsure à l’épaule d’un chauffeur de taxi par la député Laetitia Avia.
8. Accusations d’agression sexuelle à l’encontre de l’attaché parlementaire Morgan Simon.
9. Emilie Guerel visée par une plainte pour escroquerie et fraude.
10. Stéphanie Janin, ex candidate LREM soupçonnée de prise illégale d’intérêt.
11. Les anciens propos homophobes du député Olivier Serva.
12. Le député Roland Lescure et les paradis fiscaux.
13. Bruno Bonnell et son ex-société condamnée pour sa mauvaise gestion.
14. Le député Didier Martin : soupçons de tentative d’escroquerie.
15. Le député Alain Tourret et ses frais de mandat.
16. Le député Buon Tan visé par une enquête pour détournement.
17. Le député LREM Pierre-Alain Raphan propose à l’Azerbaïdjan de le rémunérer pour des actions de lobbying.
18. Agnès Buzyn et ses nombreux conflits d’intérêts.
19. L'emploi flou de l'épouse de Bruno Le Maire entre 2007 et 2013.
20. La députée Pascal Fontenel s’enrichit en faisant visiter l’Assemblée nationale.
21. Comptes de campagnes 2012 de la députée Monique Iborra.
22. Interdiction de diriger une entreprise pour la députée LREM Claire O’Petit.
23. Christophe Arend, député LREM, accusé d’agression sexuelle.
24. Véronique Avril candidate LREM agi en propriétaire voyou.
25. La députée Aurore Berger se ridiculise dès son arrivée à l’Assemblée.
26. Opportunisme de la députée Aurore Bergé.
27. Les emplois de familles de Christophe Arend et Bertrand Sorre, députés LREM.
28. Violente agression de Boris Faure par le député M’jid El Guerrab.
29. Allègement et réforme du nouveau Code du travail.
30. Loi de moralisation de la vie publique vidée de son contenu.
31. Loi antiterroriste liberticide.
32. Introduction déguisée d’une sélection à l’université avec Parcoursup.
33. Le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler et l’affaire MSC.
34. Mensonges et contradiction sur le budget des hopitaux.
35. Incohérence d’En Marche sur le Nutriscore.
36. Loi sur le secret des affaires (juin 2018).
37. Enquête sur la campagne législative LREM.
38. Le ministre de l’agriculture Stéphane Travert et le Glyphosate.
39. Passage forcé de 3 à 11 vaccins.
40. Fin de l’obligation pour les religions de s’enregistrer au même titre que les autres lobbies.
41. Multiples Affaires « Marlène Schiappa » (Déclarations controversées et ambiguës contraires à la laïcité (2014-2016) ; Incitation à la fraude à la sécurité sociale (2011) ; Promotion de son livre en utilisant son ministère ; Propos polémiques dans ses livres ; Agressivité par SMS ; Utilisation de son blog érigé en vérité ultime dans son administration ; Fake news ; Détournement d’un article recadré par le journaliste ; Ouvrages tendancieux ; Fixation de la majorité sexuelle à 15 ans (tentative de la fixer à 13 ans) ; Recherche d’une dénonciation de donateurs et soupçons de financement étrangers lors de la crise des « Gilets Jaunes »).
42. Marché de sécurité de plus de 260 000 € passé sans procédure formalisée par l’université de Montpellier au profit d’un ex-garde du corps du président
43. Les dérapages verbaux et publics du député Joachim Son-Forget.
44. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ne parvenant pas à être propriétaire à Paris.
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− Né le 21 décembre 1977 à Amiens – élu à 39 ans – 41 ans en 2019
− Père Jean-Michel Macron, médecin professeur de neurologie au CHU d'Amiens et responsable d'enseignement dans cette même ville ; mère Françoise Macron-Noguès, médecin-conseil de la Sécurité sociale. Ses parents divorcent, il sera élevé par sa grand-mère.
− Jeune, ambitieux, individualiste, flexible (dans ses choix de carrière), travailleur, utilise peu « la langue de bois » (parfois à son désavantage), officiellement millionnaire jusqu’en 2017. Décrit par ses détracteurs comme carriériste, opportuniste, de « droite » (aile-gauche du PS). Surnommé « le candidat des unes de magazines » (39 unes au 1er déc. 2016, F.5 – C à vous, 1/12/2016 ; personnalité politique la plus médiatisée durant les deux dernières années : sujet de 8000 articles depuis janvier 2015, hors couvertures peoples – chez Paris Match, sa couverture déclenche un bond des ventes de 30 à 50 % - En 6 mois, du 1er avril au 31 septembre 2016, il a capté pour lui seul environ 43 % de la couverture médiatique politique
(Marianne, parlant de « bulle », 13/02/2017) ; ou encore « Emmanuel Hollande » (F. Fillon, mars 2017)
− Libéral, atlantiste et européiste convaincu ;
− Grand émotif : selon un Grand Patron proche de lui (L’Express, 21/09/2016) : « Il y a beaucoup d'émotivité en lui. Il a très mal vécu la nomination de Jean-Pierre Jouyet comme secrétaire général de l'Elysée en 2014 [il y a vu un concurrent, lui-même étant alors secrétaire général adjoint]; il a sur-réagi aux coups d'épingle de Manuel Valls au printemps dernier. » De même, le soir de sa nomination comme ministre de l'Economie, le 26 août 2014, il s'est réfugié au ministère de l'Intérieur pour échapper aux caméras et photographes en faction devant son domicile parisien.
En décembre 2018, il fut particulièrement affecté par la crise des « Gilets Jaunes » (JDD, 26 janvier 2019), de retour de Buenos Aires, en Argentine, il retrouve à son retour un Arc de Triomphe tagué et des agents préfectoraux qui lui tombent dans les bras en pleurs, menacés par les manifestants de se faire « griller comme des poulets ». « Crève ! », lui lance un « Gilet Jaune » un jour alors que la vitre de la voiture présidentielle était baissée. À la veille de la manifestation du 8 décembre, l’exécutif, inquiet pour la sécurité de ses collaborateurs, leur dévoile l’emplacement du bunker normalement réservé au président en cas d’attaque thermonucléaire. Une première sous la Vème République.
− Pas d'amis connus, à l'exception peut-être de son témoin de mariage, Marc Ferracci, rencontré à Sciences-Po. − Personnalité ambitieuse : il écrit lui-même qu’il « était porté par l’ambition dévorante des jeunes loups de Balzac » in Révolution, XO, 2016, p. 24. En 2004, comme tout nouvel inspecteur des finances, Macron fait la tournée des grandes figures du corps. Dans ce registre, Alain Minc est incontournable : « Je lui demande, qu'est-ce que vous serez dans trente ans ? Et il me répond : président de la République. Un peu interloqué, je lui rétorque : je trouve que vous commencez bien mal la conversation » (« Emmanuel Macron, le dynamiteur », D. Doukhan, diffusé sur LCI, 13 avril 2018).
− Il a plusieurs mentors. Henry Hermand. Protégé de Jacques Attali (« Emmanuel, un grand professionnel, un futur grand politique, un homme de Culture, Bercy dans de très bonnes mains. », Twitter, 26 août 2014) et de Jean Pierre Jouyet (ancien patron de l’Inspection des finances) qui l’a recommandé à Attali pour sa Commission et à l’Elysée ensuite. Surnommé « le petit Macron » par Alain Minc.
− L’un de ses mentors méconnus jusqu’en 2017 est Xavier Niel, président de Free et propriétaire du Monde.
« M. Niel prend de fait un infini plaisir à déjeuner avec tout jeune intrigant qui lui montrerait son intérêt, pour peu qu’il soit passé par l’une de ces fabriques à élite qui vous garantissent un destin doré – Polytechnique, l’Ecole Normale supérieure ou encore l’ENA6 [note n° 6 - Ce fut notre cas, en janvier 2014, date à laquelle il nous annonça qu’un jeune secrétaire général adjoint de la République deviendrait Président]. Il invite et toise alors ces camarades de cordée en un restaurant proche de la Madeleine, leur fait tout un numéro visant à leur donner l’impression qu’ils pourraient s’allier, et s’assure du maintien de liens cordiaux qui par la suite il n’hésitera pas à mobiliser. Ainsi, plusieurs centaines de haut-fonctionnaires ont été déjà curieusement influencés, à l’heure où ces lignes sont écrites, en une période où la chair est encore tendre, et les idées mal formées »
(Juan Branco, Crépuscule, téléchargeable en pdf, 2018, 112 p.).
− Épouse Brigitte Auzières devenue Trogneux née le 13 avril 1953 à Amiens (2007- au Touquet en présence de Michel Rocard), d'une vingtaine d'années son aînée (66 ans en 2019), rencontrée lorsqu'elle était sa professeur de français au Lycée La providence à Amiens et animait le club de théâtre en classe de première ; (Lors de l’émission Je comprends ! Aujourd’hui dans le monde diffusée le 27 mars 2017 sur la chaîne japonaise NHK, l’invitée croira que c’est la mère du candidat français à l’élection présidentielle). Ses parents croyant au départ qu’il était amoureux d’une des filles de Brigitte Auzières-Trogneux, il rompra un temps avec sa famille durant ses études pour assumer cet amour.
− Le couple n'a pas d'enfants issus de leur union. Brigitte Auzières-Trogneux-Macron a toutefois 3 enfants adultes issus de ses précédentes unions (dont Tiphaine Auzières, soutien inconditionnel et référente d’En Marche! au Touquet et Sébastien Auzières, dirigeant l’institut de sondages Kantar Health). Le couple, en raison de l’âge (24 ans son aînée) de son épouse, ne désire pas d’enfants.
− A collaboré avec la Fondation Jean Jaurès à partir de 2006.
− Membre du collectif Les Gracques en 2007 composé d'anciens patrons (sous inspiration de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée et ministre sous N. Sarkozy) et de hauts fonctionnaires, qui appelle à une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou ; Il est rattaché à la Fondation Jean Jaurès, appartient au comité directeur du Think tank « En temps réel » (dirigé par le patron de la banque Santander France) ; il a aussi coordonné le groupe d’économistes de La Rotonde (du nom d’une brasserie de Montparnasse où il fêtera d’ailleurs sa victoire potentielle entre les 1er et 2nd tours de la présidentielle de 2017).
− Trésorier de Bibliothèques sans frontières de 2007 à 2012.
− A soutenu François Hollande à la Primaire socialiste de 2011, il dira citant Montaigne « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
− Membre de la French-American Foundation (FAF), intronisé « Young Leader » en juillet 2012. Privilégié, il est l’un des rares à n’avoir jamais effectué le programme tout en ayant pu bénéficier du titre en raison de son entrée au Secrétariat général de la Présidence de la République.
− A participé à la réunion du Groupe Bilderberg organisée en mai-juin 2014 à Copenhague
− Il est aussi administrateur du Théâtre de la ville,
− Membre du conseil d’administration de la société anonyme Editions Esprit
*Patrimoine : vente en 2015 d’un appartement de 83 m² situé dans le XVème arrondissement de Paris. Le bien immobilier a été acheté en juin 2007 pour 820 000 € et a nécessité 70 000 € de travaux (il avait refinancé son achat en 2012 par un prêt de 600 000 €). Il vaut donc 890 000 €. En 2014, il sera vendu à 935 000 € par l’intéressé. Les prix de l’immobilier ayant augmenté de 33% dans ce quartier de Paris, il aurait donc pu le vendre 1 235 000 €. Le Canard Enchainé s’est demandé pourquoi ce bien avait été sous-estimé de presque 300 000 €.
- Villa du couple au Touquet (que Mme Trogneux a hérité de sa famille), Avenue Saint-Jean, qui avait fait l’objet de travaux financé par M. Macron en 2011 avec un autre prêt de 350 000 € contracté en novembre 2011 auprès du Crédit mutuel. La maison a été sous-évaluée selon le Fisc en 2016 à 1,2 million €, puis réévaluée à 1.453.255 €. Le bien est aujourd’hui hypothéqué pour soutenir les activités politiques de M. Macron.
- Il disposait aussi en 2014 de 74 309,70 € de valeurs en bourse et d’une action dans Lagardère (20,92 €)...
- 86 344,84 € d’assurances-vie souscrites en 2011 (source HATVP, déclaration 2014)
- 108 752, 66 € de liquidités (compte courant, dépôt titres, livret bleu, LDD, CEL, PEA).
- Une voiture d’occasion à 6000 € (Volkswagen EOS)
- E. Macron a d’abord refusé de s’expliquer sur l’origine et les finalités d’un prêt personnel de 550 000 € en 2007 (J.J. Bertolus in Atlantico citant son avocat le 4/4/2016). Cette somme lui a servi d'apport personnel pour l'achat de son appartement parisien. A l'époque, Macron est encore haut fonctionnaire en activité. Le prêt se fait au taux est de 3,5%. Le prêteur est feu Henry Hermand, son autre témoin de mariage au Touquet, 90 ans, millionnaire (273ème fortune de France selon Challenges). Ce dirigeant d'entreprise, promoteur en immobilier commercial et ancien ingénieur au CEA est proche de la deuxième gauche, notamment de Michel Rocard, un ami de 50 ans.
Les 2 prêts (Crédit mutuel et Henry Hermand) seraient aujourd’hui intégralement remboursés.
- Le 13 juin 2006, les magazines GQ et Closer révèlent que la montre d’Emmanuel Macron est modèle Tank MC de Cartier, estimée à 6500 €, en pleine polémique sur son ISF et sa réplique du « costard ».
- Après sa démission du 30 août 2016, la loi prévoit qu’il puisse continuer pendant trois mois à toucher 9.940,20 € bruts par mois, jusqu'à la fin du mois de novembre 2016.
- Un nouveau prêt personnel de 8 millions € a été sollicité en 2016 pour son organisation En Marche!. Il a aussi hypothéqué pour cela la maison héritée par son épouse et dans laquelle il avait financé les travaux. La Banque ne déclenchera toutefois le prêt qu'après le 17 mars, date butoir pour le dépôt des 500 signatures.
- en 2017, selon sa déclaration à la HATVP lors de sa sortie de Bercy : 89.094 € en assurances-vie, 227 700 € de placements financiers (dont 54.520 € de PEA, 51.338 € de parts dans des PME) tout cela réparti sur 17 comptes... La vente de son appartement du XVème arrondissement à Paris, fin 2015, lui a permis de rembourser les prêts contractés pour l'acheter. En revanche, il doit toujours 252 747 € au Crédit mutuel, sur une somme qu'il a empruntée en 2011 pour effectuer des travaux de rénovation dans la maison que Brigitte Macron possède au Touquet.
- Son actif laisse apparaitre un « trou » de plus d’un million € disparus de son patrimoine sur lequel s’interroge la presse en 2017 : « Macron : où sont passés les millions de la banque Rothschild ? » (L’Obs, 5/01/2017). Son porte-parole Sylvain Fort a répondu dans Le Point du 19/02/2017 : « Pendant les années Rothschild, Emmanuel Macron a adapté son train de vie à ses revenus et il a donc pas mal dépensé. » - aucune enquête n’a été diligentée par le Parquet National Financier, ni la HATVP à ce jour.
- En 2017, Emmanuel Macron vit seulement des à-valoir de son livre et des revenus de son épouse : l'ancienne prof. de français a touché 17 200 € de retraite de janvier à août 2016 (soit 2150 €/mois) et 36 200 € de revenus fonciers, pour un bien dont elle n’indique rien dans la déclaration. Il vivait alors en location dans un appartement du VIIème arrondissement de Paris.
− Élève de la sixième à la première au lycée La Providence d'Amiens, un établissement privé catholique d'Amiens fondé par la congrégation des Jésuites.
− 1994 Bac scientifique obtenu avec mention (très bien) au lycée Henri IV de Paris – 10 ans de piano au conservatoire d’Amiens dont il aura un 3ème prix – lauréat du concours général de français en 1994.
− Il s'est inscrit à la classe libre du cours Florent et passe même des castings, dont un pour un film avec Jean-Pierre Marielle. Mais il n'est pas pris (F.-X. Bourmaud, Emmanuel Macron, le banquier qui voulait être Roi, L’archipel, 2010).
− Admis la même année en Classe préparatoire aux grandes écoles B/L – Lettres et sciences sociales, il échoue par deux fois au concours d'entrée à l’École normale supérieure
− DEA de Philosophie (consacré à Machiavel) à Paris X-Nanterre
− Il s’inscrit en thèse sur le thème de l’intérêt général de 1999 à 2001, sous la direction d'Etienne Balibar. En réalité, il devient « assistant » du philosophe Paul Ricoeur et travaille sur l'appareil critique (bibliographie et notes de bas de page) de son livre La Mémoire, l’histoire, l’oubli. En 2000, il y publie un premier article : « La lumière blanche du passé : Lecture de La Mémoire, l'histoire, l'oubli, de Paul Ricoeur », Esprit, vol. 8/9, no 266/267, 2000, p. 16-31. Il deviendra ensuite de ce fait membre du comité de rédaction de la revue Esprit puis membre du Conseil d’administration de la SA des éditions Esprit.
− 2001 Diplômé de l'Institut d'étude politique de Paris (IEP de Paris) à 24 ans (voie « diplomatique » et non « service public »)
− 2002 – 2004 Ecole Nationale d’Administration (ENA), promotion Léopold Sédar Senghor à Strasbourg (il passe un mois à Cambridge après le concours). Il fera ses deux stages à la Préfecture de l’Oise et au Nigéria (6 mois). Après son stage à la préfecture de l’Oise (noté 10/10 avec la remarque « étudiant charismatique »), il serait sorti 5ème de sa promotion. Même s’il parait que cette promotion fut la seule sans classement officiel du rang de sortie en raison de l’annulation par le Conseil d’Etat de ce classement pour vice de forme (Conseil d’Etat, 9ème et 10ème sous-sections réunies, 10 janvier 2007, M. Etienne Grass et al., req. n° 279864, Rec. p. 8). Emmanuel Macron faisait partie des requérants, sans que cela ne porte préjudice à son entrée à l’IGF.
− Il demandera être rayé des cadres de la fonction publique au bout de 8 ans de service public en novembre 2016, devant encore une pantoufle de 50 000 € environ.
− 2004 – 2007 : Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances (IGF). D’après un de ses camarades (L’Express, 21/09/2016) : « En 2004, il entre à l'Inspection des finances et, déjà, il dit qu'il sera président de la République ».
− 2006 : coopté par le German Marshall Fund de l’Institut Willy Brandt, il fait un voyage d’étude aux Etats-Unis pour travailler sur l’entente transatlantique, promue par l’Institut.
− Rapidement placé comme chargé de mission auprès du chef de l’Inspection Jean-Pierre Jouyet puis Jean Bassères. Il serait alors « l’élément le plus politisé » qu’il n’ait jamais rencontré à l’Inspection des finances (in Le Point, 18 octobre 2012). Il participe notamment à des missions sur la « valorisation de la recherche », la « fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle » et « la répartition des prélèvements obligatoires entre générations et la question de l'équité intergénérationnelle ».
− Mai 2007 : Fort de ses appuis parisiens, il tente vainement de se faire investir à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour les élections législatives de 2007.
− Août 2007 : Nommé rapporteur adjoint de la Commission pour la libération de la croissance française (« Commission Attali »). Attali cherchait un secrétaire et Jouyet lui recommandera le jeune Macron. Selon un dirigeant du MEDEF, « On a diné plusieurs fois chez Jacques au moment de la Commission ; il était là mais il ne dégageait pas ce charisme impertinent comme aujourd’hui. Il avait le rôle du singe savant, Attali posait des questions, il répondait. Il était sympa mais il n’avait rien de politique, il a vraiment changé » (N. Prissette, Emmanuel Macron, en marche vers l’Elysée, Plon, 2016).
− Mars 2010 : Nommé par décret membre de cette même commission (Décret n° 2010-223 du 4 mars 2010 relatif à la commission pour la libération de la croissance française).
− Septembre 2008 : se met en disponibilité de la fonction publique, et devient banquier d'affaires chez Rothschild & Cie. Directeur des affaires financières (2008-2011), sur recommandation appuyée de Jacques Attali et de Serge Weinberg auprès de François Henrot.
− Fin 2009, il propose bénévolement ses services à la Société des rédacteurs du Monde (SRM). Le quotidien doit trouver un repreneur, il s’embrouillera alors par rivalité avec Matthieu Pigasse (énarque), de la banque Lazard à l’époque. La SRM finira par approuver l’offre « BNP » (Bergé, Niel, Pigasse) de Lazard, contre l’avis de Macron (Rotschild) qui la jugeait trop liée aux milieux d’affaires. L’échec de l’opération pour Rotschild fut aussi dû au fait que David de Rotschild était proche de Sarkozy/Minc. Macron était soupçonné de favoriser Prisa, un groupe espagnol, qu’il conseillera un an plus tard lors d’une restructuration financière. Adrien de Tricornot, vice-président alors de la SRM racontera au Point la trahison du jeune Macron en 2010 : « Quand Macron jouait à cache-cache avec des journalistes », 11/02/2017.
Autres dossiers traités : Presstalis, Sofiprotéol. Il s’intéressera de près au secteur de l’agroalimentaire.
− 2011, promu associé-gérant au sein de cette banque (du 11 février 2011 au 15 mai 2012) Il gagne environ 108 000 € bruts par mois (2, 6 millions € sur 2 ans - source : HATVP).
− 2010, Conseiller économique du candidat Hollande : Il est chargé de faire le lien pour le candidat avec les économistes du groupe de La Rotonde (Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen, Jean Pisani-Ferry...) et de jeunes “technos” de Bercy et d’ailleurs.
− 2012, nommé associé-gérant (le plus jeune jusqu'ici) de la banque Rotschild, il pilote l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale chargé des laits infantiles de Pfizer – Enjeu : les femmes chinoises et indiennes étant de plus en plus nombreuses à travailler, elles se tournent de plus en plus vers les laits maternisés plutôt que vers l'allaitement, ce qui fait du marché de la nutrition infantile un fantastique "réservoir de croissance"). Cette transaction évaluée à 9 milliards € – 12 selon L’Obs du 24/06/2012) (sur lesquels il aurait touché selon ses dires 2 millions d'euros brut) lui permet de devenir millionnaire. Pigasse/Lazard conseillait alors Danone dans cette opération (échec). L’avantage de Macron fut dû au coup de pouce d’une ancienne relation de la Commission Attali, le PDG de Nestlé Peter Brabeck.
Il conseille Lagardère pour la vente de ses magazines internationaux ou la société Atos pour le rachat de Siemens IT.
− 15 mai 2012 - Secrétaire Général-adjoint de l’Elysée (tandem avec N. Revel). Il assiste alors Pierre-René Lemas. Il se voit attribuer un bureau d’angle au 4ème étage du Palais de l’Elysée avec vue sur les jardins. A ce poste, il est à l'origine des créations socialistes du « pacte de responsabilité et de solidarité » et du « crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi » (CICE). C’est lui qui convaincra Hollande que seule une politique de l’offre clairement affirmée permettrait de relancer la machine économique. Il a aussi oeuvré en coulisse pour amoindrir la « remise à plat fiscale » portée par Jean-Marc Ayrault avant son départ de Matignon. Candidat à la présidentielle, il cherchera à faire oublier ce rôle (dit du « matraquage fiscal ») à partir de janvier 2017.
Sur le plan international, il se fait connaitre au sommet de Bruxelles du 28 juin 2012 face à Angela Merkel, où il est resté ferme lorsqu’une première version du texte ne convenait pas au gouvernement. Il a alors pu avoir des échanges informels avec le président du Conseil italien, Mario Monti, qu’il avait connu à la commission Attali. Entre minuit et 4h00, il fut le seul à assister François Hollande durant les négociations finales. Puis il a préparé les éléments de langage pour le président.
- Il quitte l’Elysée 10 mai 2014, estimant avoir « terminé sa mission » pour « mener des projets personnels dans les domaines de l’enseignement et de la recherche » (J.P. Jouyet) pour arriver au gouvernement le 26 août 2014. Il décroche alors à l’été 2014 un poste à l’université de Berlin après avoir essayé en vain avec l’aide de Philippe Aghion, de décrocher un poste à l’université de Harvard. Finalement, l’entremise d’Alain Minc lui aurait permis de devenir Research fellow en économie politique à la London School of Economics au poste de maître de conférence afin d’y enseigner les policy-mix européens (D. Bensoussan, « Les redoutables réseaux de Macron » Challenges, 9 sept. 2014 et D. Endelweld, L’ambigu Monsieur Macron. Enquête sur un ministre qui dérange, Flammarion, 2016, 331 p.). Il n’aura pas le temps d’accepter.
- Quant à sa nomination comme ministre des finances, un proche de l’Elysée avoue en Off : « Il est devenu fou. Il réécrit l'histoire, il raconte qu’Hollande l'a nommé ministre pour ses qualités, sa compétence, alors qu'il a servi de roue de secours après le refus de l'industriel Louis Gallois d'aller à Bercy. » (L’Express, 21/09/2016)
- Dans le cadre de son mouvement « En marche » et toujours sur son temps de travail de ministre de l’économie, il organise plusieurs levées de fonds dans la perspective de sa candidature à la présidentielle qui feront polémique au regard d’un éventuel conflit d’intérêt. Sa femme a cessé toute activité en 2016 pour l’épauler. Elle s'est mise en disponibilité de l'Education nationale (dernier poste : prof de français à H4 et en prépa à Saint Louis de Gonzague) pour se consacrer à son mari et travailler à Bercy bénévolement, affirmant : « Sans cela, je ne le verrai jamais » et « pour lui redonner le sourire », Paris Match, avril 2016.
- une majorité de 52% de Français souhaite qu’il démissionne du gouvernement selon un sondage Odoxa/CQFD/iTélé réalisé les 2 et 3 juin 2016 (enquête en ligne auprès de 1 033 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas).
- Ayant la volonté de surprendre, il rend visite au Puy du Fou à Philippe de Villiers le 19 aout 2016 où il déclare « L’honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste ». Il fut néanmoins à jour de sa cotisation au PS de 2006 à 2009 (sources : L’Obs., 29 août 2014 ; Le Figaro, 18 févr. 2015).
- Il démissionne officiellement du gouvernement pour se consacrer à son mouvement En Marche! le mardi 30 août 2016, jour de la rentrée politique. Cette démission aurait une autre signification : Manuel Valls aurait demandé son renvoi au Président le lendemain de son grand meeting du 12 juillet 2016. Mais cette décision a dû être reportée au 30 août en raison de la survenance des attentats de Nice puis de Saint-Etienne du Rouvray (France 2).
- Il démissionne définitivement de la fonction publique « par cohérence » en novembre 2016. Il aura servi l’Etat 8 ans au lieu des 10 ans nécessaires par la loi de 1949. Il devra rembourser à l’Etat une partie du coût de sa formation : deux fois le traitement net perçu pendant les 12 derniers mois de service. Au-delà de 6 ans de service, elle est dégressive: le taux de réduction atteint 40% entre 7 et 8 ans ; 60% entre 8 et 9 ans. Il devra donc rembourser 50 000 € env. à l’Etat en vertu du décret du 14 novembre 2014 relatif à la rupture de l'engagement de servir. Problème : pendant les 4 ans où il a pantouflé chez Rothschild, Marianne (23/10/2014) ne retrouve pas son arrêté de mise en disponibilité. Il a donc cumulé pendant ces années à la fois service public et activité lucrative dans le privé (voir V. casseroles).
- Il annonce sa candidature à la Présidence de la République le mercredi 16 novembre 2016 à Bobigny dans l'atelier de mécanique automobile d'un centre d'apprentissage (CFA) auquel il avait déjà rendu visite 2 fois (notamment le 5 septembre 2016 à l’invitation de Patrick Toulmet, le président de la chambre des métiers et de l'artisanat de la Seine-Saint-Denis, qui est l'un de ses soutiens déclarés). En affirmant « La France des quartiers a besoin de mobilité; elle est aujourd'hui assignée à résidence », les vigiles ont reçu l’ordre d’interdire l’accès à tout jeune qui n’est pas journaliste. Assignés à l'étage de leur atelier, des jeunes apprentis ont donc regardé la scène derrière une vitre, rendant à peine audible le discours d'Emmanuel Macron. Arguments de l’équipe du candidat : « ce n’était pas une réunion publique mais une conférence de presse. On reviendra les voir ».
Pourtant d’après un de ses proches (L’Express, 21/09/2016) : « Il ne veut qu'une chose: être président de la République. Je lui ai dit qu'une candidature hors-sol n'avait jamais fonctionné sous la Ve République, mais il n'écoute plus, il est parti dans son truc. Je continue à le voir, parce que je l'aime bien. »
Selon Jacques Attali, son mentor : « je suis convaincu qu’il sera un jour président de la République s’il a la persistance d’accepter les défaites, d’apprendre »
- Son livre-programme de campagne sors en 2016 (XO, 270 p.). E. Macron vivrait en janvier 2017 des seuls à-valoir sur ce livre qui se serait écoulé à 112 000 exemplaires (tirage fait à 200 000 ex.), soit 250 000 € (JDD, 12/2/2017). Il suscitera l’ire de ses lecteurs lorsque ces derniers se rendront compte qu’il y situe Villeurbanne en région lilloise :
« Lorsqu’on habite Stains en région parisienne ou Villeurbanne en région lilloise, il est plus simple de créer son entreprise et de chercher des clients que d’avoir un entretien d’embauche »
Fonctions politiques et électives
− Aucun mandat électif (« cursus d’un autre temps », forum Le Monde 27/9/2015). Après son investiture ratée pour les législatives de 2007, il refusera l’offre du parti socialiste d’être investi aux élections municipales de mars 2014 dans sa ville natale d’Amiens. Il parlera néanmoins de « sa » circonscription sans pourtant jamais avoir été élu lors du journal de TF1 du 1er février 2017, ce qui surprendra la presse (« Jamais élu, Macron évoque pourtant « sa » circonscription en direct à la télé », Le Figaro du 2/2/2017)
− Premier militantisme au MDC de Jean-Pierre Chevènement durant 2 ans (Marc Endeweld, L'ambigu Monsieur Macron. Enquête sur un ministre qui dérange, Flammarion, 2016, 331 p.). Sa présence est attestée à l’Université d’été de Perpignan en 1998 à la fois par des membres du MDC et par ses camarades de promotion à l’ENA.
− 2006 – 2009 : membre du Parti socialiste (aujourd'hui « sans étiquette ») – échec de sa tentative d’investiture à Boulogne-sur-Mer pour les législatives de 2007.
− 2011 – conseiller économique du candidat François Hollande
− 15 mai 2012 – 10 juin 2014 : Secrétaire général adjoint de l’Élysée en tandem avec Nicolas Revel
− François Hollande refusera de le nommer ministre de l’économie dans le premier gouvernement Valls sur insistance de ce dernier en raison de son absence de mandats électoraux. Il finira par céder sur insistance de M. Valls et de J.-P. Jouyet, en second choix après que Louis Gallois ait refusé le poste (avaient alors été pressentis avant lui : B. Delanoë ; G. Collomb ; P. Lamy et L. Gallois) : il sera nommé le 26 août 2014. Il y restera jusqu’à sa démission du 29 août 2016. Au départ, Hollande ne voulait lui confier que le Budget, sur pressions de Valls et Jouyet, ce sera l’économie, l’industrie et le numérique.
− Le 6 avril 2016, Amiens, il fonde le mouvement politique « En marche! », qu'il veut « transpartisan » et qu'il définit comme étant à la fois de droite et de gauche. Il se dit d’ailleurs lui-même « ni de droite, ni de gauche ».
− Dès juin 2016, un certain nombre de gens l'aident à rédiger un programme au nombre desquels Alain Minc, Jean-Marie Colombani ou encore Jacques Attali avec qui l'actuel ministre de l'Economie rédigea le célèbre rapport commandé par Nicolas Sarkozy. Le locataire de Bercy s'inspire aussi de trois économistes : Philippe Aghion, Elie Cohen et Gilbert Cette. Le programme auquel réfléchit le groupe autour de Jacques Attali défend "une France ouverte sur l'extérieur, une Europe fédérale, une France pro-business, favorable au progrès technologique et anti principe de précaution", décrit l'une des têtes pensantes qui gravite autour du projet. Mesure la plus caractéristique de ce programme : « L’augmentation de 2 points de la TVA sur cinq ans, compensée par une baisse des impôts sur le revenu et sur les cotisations sociales ». Comme des millions de ménages modestes ne gagnent pas assez pour payer l’impôt sur le revenu, en payant 2% de plus de TVA sur l’achat de leur nourriture quotidienne, sur leurs achats de biens d’équipements, sur l’énergie et quantité d’autres factures, ils financeront par ce surcroît d’impôt indirect les baisses d’impôts directs consenties aux plus riches et même « la réduction d’un quart de l’impôt sur les sociétés » également proposé (Les Echos, 6 avril 2016 ; et les « 20 défis pour reconstruire la France », n° spécial de L’Express 30 mars 2016).
− Le 29 mai 2015, il lance une vaste campagne de "porte-à-porte" pour établir un "diagnostic du pays" en discutant avec 100 000 français, et en ayant recours à des « marcheurs » (souvent recrutés parmi de jeunes lycéens) jusqu’au mois de juillet 2015. Ces entretiens contribueront à dresser le "diagnostic du pays" qu'Emmanuel Macron voulait présenter "à la fin de l'été" 2016, en s'appuyant également sur le travail d'experts.
Le Premier ministre Manuel Valls dira dans Le Parisien (entretien du 28 mai 2015) : « c'est bien de faire du porte-à-porte. Que tout le monde fasse du porte-à-porte... mais dans les heures où on n'est pas ministre ! ».
C’est sa secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire (relations houleuses depuis leurs débuts au gouvernement) qui reprendra la critique le 30 juin 2016, expliquant qu’il a annulé plusieurs de ses voyages officiels, notamment le 12 juillet 2016, où il devait se rendre en Inde pour rencontrer le ministre indien des Finances. Il a préféré assister au premier meeting de son mouvement, à la Mutualité à Paris. Un conseiller gouvernemental déplorera en outre que "sa priorité n'est plus son agenda de ministre, mais son agenda personnel" (Voir aussi V. Casseroles/polémiques/bilan).
Concernant ce meeting du 12 juillet à la Mutualité, Manuel Valls, interrogé sur la cohérence de son ministre vis-à-vis de la solidarité gouvernementale répondra le jour même « il est temps que tout cela s’arrête » avant d’entrer dans l’hémicycle du Sénat pour les questions au gouvernement (images BFM-TV). Le ministre a été fermement critiqué le lendemain même par le Premier ministre : « on ne peut pas dénoncer un prétendu système en cédant aux sirènes du populisme quand, circonstance aggravante, on est soi-même le produit le plus méritant de l’élite de la République », critiques reprises par Anne Hidalgo et Emmanuelle Cosse : difficile de critiquer un système dont on fait totalement partie intégrante/caricature d’un système de reproduction des élites. France 2 révèlera ensuite que Manuel Valls a demandé son renvoi à François Hollande dès le lendemain.
Contenu du meeting du 12 juillet : peu d’informations nouvelles pas de déclaration explicite de candidature, pas de démission, il reste flou et continue de « communiquer ». Des « macron président » dans la salle, et des heurts avec des militants syndicalistes à l’extérieur où tous les participants ont été hués à leur arrivée.
A ce titre Alain Juppé déclarera de lui lors d’un meeting à Nouméa le 22 juillet 2016 : « On a dressé un portrait assez idéal de l'homme politique qui conviendrait à la France et c'était un mélange de Juppé et de Macron. J'ai peur que cela ne produise un monstre […] Il est ministre de l'Economie et l'économie française n'est pas au beau fixe. Si j'étais à sa place, je me consacrerais à 150 % au rôle de ministre de l'Economie […] Je ne passerais pas mon temps à mettre des peaux de banane sous les pieds du président de la République ou du Premier ministre […] C'est ce qui me retient, parce que si je le prenais avec moi, est-ce qu'il aurait la même attitude ? », ajoutant dans un entretien au JDD le 2/10/2016 : « J’ai dit que mes critères de choix pour mon Premier ministre seraient la compétence et la loyauté. Sa compétence, il ne l’a pas démontrée pour l’instant. Le bilan de son passage à Bercy, c’est quoi ? Les autocars, point barre. Quant à la loyauté, les Français ont bien vu que ce n’était pas sa qualité première ! ». Lors de sa candidature à la présidentielle du 16 novembre 2016, il ajoutera que ses idées sont « ringardes » et qu’ « il a cautionné la politique de François Hollande avant de le poignarder dans le dos ». Il appelle alors à « se méfier des gens qui font le contraire de ce qu’ils disent et disent le contraire de ce qu’ils font » (BFM-TV et Les Echos, 16/11/2016).
Pour N. Sarkozy sur Radio Classique 5/10/2016: « mange(r) la main de celui qui l'a nourri, ce n’est pas un comportement extrêmement novateur » ; Benoît Hamon sur LCI le 5/10/2016 : « C'est compliqué quand on est une créature de François Hollande de dire qu'on va tout changer. Je pense qu'il perpétuera le système bien plus qu'il ne le transformera » et Michel Sapin sur Europe 1 le 5/10/2015 : « Vous n'avez pas de programme, vous n'avez pas de proposition, vous ne vous faites pas d'ennemis, vous êtes simplement là avec votre beau sourire […] Evidemment il ne peut pas gagner. Par contre, il peut faire perdre, il peut faire perdre la gauche. Peut-être est-ce son objectif…».
Philippe Villin, banquier d'affaires (proche de Nicolas Sarkozy), « Pour moi, Macron est un imposteur qui ne vend que du vent. Il fait en sorte de plaire à tout le monde par un positionnement attrape-tout. Et c'est dangereux pour notre démocratie. C'est pourquoi je le combat chaque jour », ajoutant que « Les médias [...] acceptent, béatement, la mise en scène d'une vie privée. » (Le Figaro, 26 avril 2016).
Son premier mentor Jacques Attali le critique aussi dans le reportage « la stratégie du météore » diffusé le 21 novembre sur France 3 : « L'ambition individuelle est une passion enfantine. […] Il est sur la mauvaise voie. C'est purement sur les apparences, et narcissique. Ce serait du gâchis » avant de ravaler son avis dans l’émission « L’épreuve de vérité » sur Public Sénat le 29 novembre 2016 : « Pour l’instant, je ne vois pas un programme […] J’attends qu’il propose des choses ambitieuses ». Et dans ce cas-là alors, il précise bien : « Je le soutiendrai. ».
Informations-clés du mouvement En Marche! en 2017 :
• En marche ! A fait appel à la start-up Liegey Muller Pons, qui se présente comme "la première start-up de stratégie électorale en Europe" en ayant importé les méthodes de campagne de B. Obama avec un porte-à-porte permettant de faire gagner 280 000 voix à Hollande (en détournant le vote FN pour convertir une partie du vote Le Pen en vote Hollande) en mai 2012 selon son propre site internet (en concassant tout un tas de données, notamment venues de l’INSEE : elle croise donc les données électorales et les données socioéconomiques de l’INSEE). L’idée étant de cibler le porte-à-porte vers les poches d’abstention a priori favorables aux socialistes), pour cela En Marche! utilise le logiciel Cinquanteplus1 développé par Liegey Muller Pons afin de toucher des profils détaillés d’électeurs (micro-ciblage) à travers un modèle prédictif durant la campagne électorale 2017. En Marche! A aussi eu recours à la société Proxem pour l’analyse sémantique des retours de formulaire des marcheurs. Proxem est spécialisée dans le Big Data et le traitement automatisé du langage, et l’analyse avec un algorithme pour obtenir un état de l’opinion par des techniques marketing. L’opération a permis d’accumuler de précieuses métadonnées (règles sur les données personnelles assouplies en campagne électorales). En marche! achète et collecte aussi des données auprès de DataBrokers (qui eux même les achètent auprès des bases de données des grandes entreprises commerciales).
• l’adresse de domiciliation de l’association En marche! était en effet au départ celle du domicile personnel de l’épouse de Laurent Bigorgne, le directeur général de l’Institut Montaigne, (think tank libéral (idées proches du MEDEF) créé au début des années 80 par l’ex-patron d’AXA, Claude Bébéar, lui-même soutien du mouvement). Toutefois, après des révélations de Médiapart, l’adresse exacte a été supprimée du site le 25 mai 2016. Le QG d’Emmanuel Macron se situait au 14ème étage de la Tour Montparnasse (ancien bureaux d’Adecco nécessitant une semaine de travaux d’adaptation lorsque le fondateur était encore ministre), avant que lui et ses collaborateurs ne trouvent l’endroit de 200 m² « trop étroit » (il le disait dès leur emménagement selon N. Prissette, Emmanuel Macron, en marche vers l’Elysée, Plon, 2016) déménageant pour des locaux de 1000 m² sur 3 étages aux 99-101 rue de l’Abbé Groult dans le 15ème arrondissement de Paris. C’est cette nouvelle adresse que, le jour de sa déclaration de candidature à la présidentielle et après le discours au CFA de Bobigny, un « cocktail déjeunatoire » fut organisé par son équipe. Coût estimé de cette location pour En Marche! jusqu’en mai 2017 : 180 000 € (estimation à 20 000 €/mois au RdC (JDD, 12/2/2017) (27,26 € du m² estimé à l’étage dans cette rue).
• Collaborateurs immédiats connus : 55 permanents salariés sont employés au QG rue de l’abbé Groult, qui fonctionne 7 jours/7 et 24 h/24 avec 180 « helpers » bénévoles.
• Le cardiologue Jean-Jacques Mourad, frère de son autre conseiller Bernard Mourad (proche du patron de SFR Patrick Drahi), a démissionné de ses responsabilités d’En Marche! en raison d’une apparence de conflits d’intérêts en raison d’interventions payées par les laboratoires Servier. Entre le 1er janvier 2013 et fin juin 2016, plus de 60 interventions de Jean-jacques Mourad payées par Servier ont été recensées sur la base gouvernementale Transparence Santé, et plusieurs dizaines de milliers d’euros de frais de restaurant et de voyage.
• Le référent d’En Marche! pour le Val d’Oise, Mohamed Saou (professeur d’histoire-géographie et « macronien de la première heure ») a été écarté des activités du mouvement le 5 avril 2017, afin d’éviter une polémique à deux semaines du scrutin au sujet d’une supposée adhésion aux idées du Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF) et du Parti des indigènes de la République.
• Le 7 avril 2017, à l'occasion d'un déjeuner sur la place du village de Vescovato (Haute-Corse) avec des animateurs de ses comités locaux de soutien et une grande partie de la gauche insulaire, quelques « soutiens » pour le moins encombrants en raison de leurs démêlés avec la justice, qui n'ont pas manqué de faire tache dans l'image de probité que veut renvoyer le candidat : le sénateur (PRG) Joseph Castelli (parrain du candidat Macron, mis en examen pour « recel d'abus de biens sociaux, corruption passive et blanchiment de fraude fiscale » dans une affaire où il est soupçonné d'avoir fait construire sa luxueuse villa par deux entrepreneurs via un système de fausses factures, et sous-estimé son patrimoine en novembre 2016 selon la HATVP) ; Pierre Siméon de Buochberg, (maire de Prunelli-di-Fiumorbo, conseiller départemental de Haute-Corse, condamné à deux reprises, en 2016 et en 2017 à des peines de prison avec sursis et d'inéligibilité pour des « détournements de fonds publics » et une « prise illégale d'intérêt ») ; Pierre-Marie Mancini (conseiller départemental de Haute-Corse, autre parrain corse du candidat, condamné à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, ainsi que de 5 ans d'inéligibilité pour une prise illégale d'intérêt, complicité et recel de détournement de fonds publics dans l'affaire dite « des gîtes ruraux ». Tout comme Jean-Hyacinthe Vinciguerra (maire de Perelli), dit « Nanou », et le député Paul Giacobbi. Tous deux parrains du candidat à la présidentielle, ils ont été respectivement condamnés dans cette même affaire pour des « détournements de fonds publics » ; Stéphane Domarchi, (autre parrain d’E. Macron, maire de Sant-Andréa-di-Cotone, soupçonné de « recel de détournement de fonds publics » et mis en examen en mai 2016 dans une affaire d'emplois fictifs au conseil départemental de la Haute-Corse).
• Bernard-Henri Levy a décidé de finalement soutenir Emmanuel Macron, non sans réserves sur « ce parfum d’aventure personnelle » et « ce congé, trop 'jeuniste', donné à la vieille politique; et tant pis pour les chênes qu’on abat; et tant pis si tant de passion désirante donne parfois l’impression de verser dans la néomanie, c’est-à-dire dans la certitude trop simple qu’avancer pour avancer vaut mieux que demeurer là où l’on est ». S’interrogeant : « Ira-t-il au bout de sa volonté affichée de franchir les Rubicon idéologiques ? » pouvant être « le clone de François Hollande, son fils caché, son projet secret, le Christian d’un Cyrano élyséen lui soufflant ses répliques, une mère porteuse d’un nouveau genre assurant la gestation pour autrui d’une idée ourdie par un père empêché », il n’a pas la certitude que ce « quadrille des ralliements » soit une « recomposition réelle » et non une « Arche de Noé pour éléphants de gauche, dinosaures de droite et chevaux de retour de toutes tendances venant se sauver du déluge ». (Le Point, 6 avril 2017 ; laregledujeu.org, 10 avril 2017).
Macron consulte régulièrement Dominique Strauss-Kahn (DSK) selon Paris Match, (16/01/2017), grâce à son conseiller Ismaël Emelien, proche de Gilles Finchelstein.
• Le candidat Macron a été discrètement conseillé pour ses meetings par Jean-Marc Dumontet, producteur d’humoristes et de spectacles (Canteloup, Alex Lutz…). Il a engagé un baryton-basse, Jean-Philippe Lafont, afin de poser sa voix dans ses meetings depuis la catastrophe du 10 décembre 2016. Son image est coachée par Michelle Marchand (que Brigitte Macron a rencontrée grâce à Xavier Niel dans un dîner de patrons durant l’affaire relative à l’homosexualité de son mari), communicante qui nourrit les journalistes de Gala, Closer, Voici, entre autres, d'informations exclusives, grâce à un solide réseau dans le showbusiness, après avoir fondé plusieurs boîtes de nuit lesbiennes dans les années 1980. Coachant auparavant Carla Bruni-Sarkozy, celle-ci lui ferait bien moins confiance depuis (« Derrière le couple Macron, « Mimi » Marchand, reine de la presse people », L’Express, 24/03/2017). Les rapports du couple présidentiel avec Michelle Marchand seront révélées au grand public par l’ouvrage de Jean-Michel Décugis, Pauline Guena, Marc Leplongeon, « Mimi », récit, Grasset, 2018, 208 p. qui, lui-même, suscitera des controverses (“Un des biographes de ‘Mimi’ Marchand mystérieusement cambriolé” L’Obs, 26 septembre 2018).
• Un réseautage politique à très grande échelle a été mis en oeuvre par SMS par le candidat pour trouver des soutiens parmi les élus. Olivier Faure (PS) lui aurait répondu « je ne veux pas te voir, je ne suis pas en accord avec tes idées » (N. Prissette, Op. Cit.).
Malgré un courrier envoyé par la direction du PS pour les menacer de ne pas être investi aux législatives 2017 aux cas où ils soutiendraient explicitement En Marche (France Info, 23/11/2016), Franck Ferrand (principal soutien de Macron) a pourtant été investi le 8 déc. 2016 par les militants PS pour être candidat dans la 6ème circonscription du Finistère. Les choses ont été précisées le 7 février 2017 par J.-C. Cambadélis : les socialistes qui parraineraient Macron seront exclus du parti (Statuts du PS, page 18, article 6, « loyauté au parti » : « Les adhérents s'engagent à ne soutenir que les seuls candidats à des fonctions électives qui sont effectivement investis ou soutenus par le Parti socialiste »). Si la menace semble peu crédible, elle concerne à tout le moins une quinzaine de parlementaires peu inquiets, car le PS n’a pas intérêt à perdre des militants. La Commission des conflits du PS a été saisie le 6 avril 2017 afin d’étudier le cas de ces élus qui ont rejoint et seront investi pour les législatives par En Marche!.
• Après avoir ironisé sur le candidat : « Je n'admets pas qu'Emmanuel Macron se présente en candidat anti-système. Il est le produit le plus réussi du système éducatif, du système de recrutement des élites » (L’Express, 26/10/2016), Alain Minc a déclaré au JDD du 22 janvier 2017 qu’il voterait et soutiendrait finalement Macron. Ses motivations sont au nombre de deux : 1) « c’est le seul candidat authentiquement européen » et 2) « Si le pays grincheux qu'est la France élit un roi de 39 ans, l'image de notre pays changera soudainement » (sic). Et le JDD de conclure « Alain Minc a affiché sa préférence pour Balladur en 1995, Sarkozy en 2012, et Juppé à la primaire de la droite. Leur point commun ? Tous ont perdu. » Ce soutien n’a pas été bien accueilli par les cadres d’En Marche!, "Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent", twitte en réaction Richard Ferrand le 22/1/2017. Alain Minc se rappelle dans Le Parisien du 22/09/2015 que l'ex-banquier d'affaires lui a, un jour, confié son ambition de « devenir président ».
• Ségolène Royal, dans l’émission Punchline sur C8 le 11/12/2016 ne ferme pas la porte à un soutien, quel qu’en soit la forme, dans la campagne à venir : « Rien n’est fermé » ; « ça ne sert à rien de dénigrer Emmanuel Macron, il apporte de l’air à la vie politique ». Elle confirme son potentiel soutien sur Europe 1 le 8/1/2017 et le réaffirme sur BFM-TV le 25/01/2017. Elle a, depuis, néanmoins, critiqué sa volonté de supprimer l'impôt sur la fortune (ISF) et regretté son absence de programme. Elle s'est aussi montrée ouverte à la proposition de revenu universel de Benoît Hamon.
• Robert Hue (PC) s’est affirmé prêt à le soutenir, il note « des axes forts de son projet » qu'il juge « positifs et répondent à l’esprit de conquête et de renouveau démocratique » tout en lui demandant néanmoins de proposer une loi sur l’éthique et la transparence en finances et des fonds publics accordés aux entreprises privées.
• A la suite de la défaite de Manuel Valls à la primaire organisée par le PS, le 31 janvier 2017, sur une initiative des députés Christophe Caresche et Gilles Savary, une vingtaine de députés « réformistes » du PS ont demandé à se mettre en « retrait » de la campagne de Benoît Hamon en publiant une tribune dans Le Monde, préférant se rallier à Macron (« Députés du Parti socialiste, nous revendiquons notre droit de retrait »). Christophe Caresche attendra jusqu’au 26 février pour rejoindre officiellement Macron (reprochant alors à Hamon de radicaliser le PS).
• Il en est de même pour Les Républicains (ex-UMP) : Bernard Constantin, président du Comité de soutien d’Alain Juppé pour les primaires de la droite et du centre, a refusé de soutenir F. Fillon et a préféré rejoindre Emmanuel Macron, tout comme Ludovic Perreira, 19 ans, étudiant en droit et responsable lycéen des Républicains. C’est pourquoi Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux, avait lancé DroiteLib, un mouvement destiné à retenir les supporteurs de Juppé tentés par Macron.
• François de Rugy (député écologiste, Loire-Atlantique), après lui avoir reproché son manque de convictions écologistes, souligné ses "divergences en économie" et s'être alarmé de son incapacité à rassembler, estimant que les ralliements ne constituent pas l’ossature d’un gouvernement ou d’une majorité, a finalement décidé de rallier Emmanuel Macron le 22 février 2017.
• Dominique de Villepin (UMP) a estimé que contrairement à François Fillon, Macron était « le seul capable de rassembler » (BFM-TV / RMC, 23/02/2017) ;
• François Fillon, en pleine campagne électorale a déclaré à 3 mois de l’échéance électorale à une question du public lors d’un débat organisé par le groupe d'entrepreneurs numériques Electronic business group : « Si Emmanuel Macron veut venir dans mon gouvernement, je ne suis pas contre » (20 minutes, 31/01/2017) ; Il le soutiendra immédiatement dès sa défaite au 1er tour de la présidentielle de 2017.
• François Bayrou, grâce à l’entremise de Daniel Cohn-Bendit, s’est rallié à Emmanuel Macron le 22 février 2017 après l’avoir sévèrement critiqué durant des mois :
- « Je ne me reconnais pas dans ce qu’Emmanuel Macron incarne. Il y a là un projet de société qui n'est pas le mien », (questions politiques, France Inter/France Info, septembre 2016) ;
- « Je suis absolument sceptique sur cette affaire, et quand je dis sceptique, c'est le mot le plus modéré que je puisse choisir. Ça ne marchera pas, parce que les Français vont voir ce que cette démarche signifie, ce qu'il y a derrière tout ça, derrière cet hologramme. Il y a une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers et autres, qui ne se contentent plus d'avoir le pouvoir économique, ils veulent avoir le pouvoir politique. Et d'ailleurs, c'est très simple, posez-vous une question : pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct ? Pourquoi ces couvertures de magazines, pourquoi ces pages et ces pages autours de photographies couleur autour d'histoires qui sont vous l'avouerez assez vides ? Pourquoi tout ça ? Parce qu'on a déjà essayé plusieurs fois… On a déjà essayé en 2007 avec Nicolas Sarkozy, ça n'a pas très bien marché. On a essayé en 2012 avec Dominique Strauss-Kahn… Et ce sont les mêmes forces qui veulent réussir avec Macron ce qu'elles ont raté avec Strauss-Kahn. Or pour moi, c'est absolument central, je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas sur la politique. […] Toute ma vie, je me suis toujours opposé au mélange des genres entre la décision politique, qui doit être d'ordre civique, et le monde des grands intérêts et celui de l'argent. [...] Moi je suis pour la séparation de l'État et de l'argent. [...] Je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas en politique. Il faut en tenir compte, il faut le savoir il faut le connaître, il faut favoriser quand on peut l'activité et la création de richesses. Mais il ne faut pas que l'un ait le pas sur l'autre. » (à J.J. Bourdin sur BFM-TV, 7 septembre 2016) ;
- « Emmanuel Macron, c’est le principal responsable de la politique économique suivie par François Hollande depuis 4 ans […] les résultats sont catastrophiques » (Questions d’info, LCP, 15 février 2017).
Et non sans revenir sur d’anciens propos du candidat Macron, après son ralliement :
- « Pour moi il y a une culture française, je suis un défenseur de la culture et de la langue française », (Grand Rendez-vous iTélé-Europe 1-Les Echos, 26 février 2017).
Après l’avoir rallié, le libéral de droite Alain Madelin le critiquera aussi dans une vidéo captée à son insu par l’agence Line Press où il discute dans les travées de la Foire du Trône avec Florian Philippot (FN), (diffusée sur internet dès le 31 mars 2017) : « on ne voit ni les racines, ni l’épaisseur chez Macron […] Ce qu'il a fait, il l'a fait réellement par inconscience. C'était une tâche impossible, ce qu'il a fait […] Mais il est dans le vent, ben oui, c'est comme ça, il y a des périodes comme ça ».
• Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, a critiqué sur Twitter le manque de parité de ses soutiens qui sont presque exclusivement des hommes (#JamaisSansElles) L’Express, 8/6/2016
• Le journaliste Nicolas Domenach, par une allusion sur le plateau de La Nouvelle Edition du 7 avril 2016 sur Canal+, le décrira comme « libéral en économie, libéral en matière de moeurs ». Cette « petite phrase » a fait réagir les autres invités qui n'ont alors pas vraiment compris de quoi il voulait parlait. Le chroniqueur Ariel Wizman s'est alors laissé aller à un aparté avec sa consoeur sur le côté « olé olé » (sic) du fondateur d’En Marche!. Pour Nicolas Sarkozy : « Il est cynique. Un peu homme, un peu femme, c'est la mode du moment. Androgyne. » (Le Point, 12 mai 2016). Ces sorties lanceront une rumeur persistante sur les « moeurs » de l’ancien ministre de l’économie et candidat à la présidentielle (RTL, 22/09/2016). Le 7 juillet 2016, la République rend hommage à Michel Rocard, décédé trois jours plus tôt. Sur le pavé des Invalides, un bref aparté réunit Emmanuel Macron, alors encore ministre de l'Économie, et Nicolas Sarkozy. Leur échange n'a rien d'une mondanité. C'est une mise en garde « je sais qu'un de vos proches répand des rumeurs sur ma vie privée [sa supposée homosexualité] ». Nicolas Sarkozy nie. Son interlocuteur n'en croit pas un mot (L’Express, 7 mai 2017). Le candidat Macron essaiera de démentir le 6 février 2017 au théâtre Bobino devant ses sympathisants : « Je ne peux pas me dédoubler. Si dans les dîners en ville, on vous dit que j'ai une double vie avec Mathieu Gallet, c'est mon hologramme qui m'a échappé, ça ne peut pas être moi ». Il ressentira le besoin de démentir à nouveau la rumeur dans un entretien à Têtu le 26 février 2017 « Si j'avais été homosexuel, je le dirais et je le vivrais. »
• Dans un tweet publié le jeudi 2 mars 2017 et à quelques minutes de la présentation de son programme, le chanteur Boy Georges a envoyé un message étonnant à Emmanuel Macron sur Twitter : « J'adore la France et j'espère qu'Emmanuel Macron va endiguer le virage à droite ! », a écrit l'artiste avant de le supprimer. Le message n'est pas passé inaperçu et a fait réagir les internautes. L'un d'eux a notamment interpellé le chanteur en affirmant qu'Emmanuel Macron était de droite et qu'il aurait dû le savoir. Ce à quoi Boy George a répondu: « Je pensais qu'il était gay ».
• Guy Adams, « Pourquoi le Président Macron dément-il publiquement que son garde du corps est son amant ? », Daily Mail, éd. du vendredi 27 juillet 2018.
« Quoi qu’il en soit de ce fondement et de son propriétaire, c’est proprement manquer de doigté envers la République que de se laisser mettre de la sorte en arborant ce sourire radieux qui témoigne de ton contentement. Pareil goût relève de ta vie privée qui est celle du second corps du roi, elle ne devrait pas affecter ton premier corps qui est politique et républicain. Ce sourire, c’est le même que tu arborais sur les marches de l’Elysée le jour de la fête de la musique en compagnie d’une brochette d’individus, eux-aussi férus de ce très subtil langage des signes. On ne dira pas que tu caches ton jeu. Il n’y a que les crétins pour feindre que tu dissimules »
Michel Onfray « Lettre à Manu sur le doigté et son fondement » (sur son blog, octobre 2018) à la suite de sa photo prise le 29 septembre 2018.
• « Il y avait à une époque un socialisme au visage humain, il y a aujourd'hui un cynisme à visage souriant doublé d'un populisme mondain, ce que Manuel Valls appelle un populisme light » (François Baroin, Fr.2 4/10/2016) ; « Emmanuel Macron, c’est la prolongation, avec un visage jeune, du compromis qui fige et qui nous a conduit là où nous sommes : un pays de déficit et d’endettement » (Gérard Longuet, Atlantico, 8/1/2017).
• Pour François Fillon, il est un « gourou issu du système qu’il dénonce » (conférence de presse à son QG 6/02/2017) ;
• Pour Jacques Attali, revenu sur son avis de départ, « Macron n’incarne que le vide » (Challenges, 13 mai 2016) ; Marcel Gauchet confirmera aussi qu’il est « le plein d’un vide » (L’Obs, 16/02/2017) ;
• Pour B. Cazeneuve, devenu Premier ministre en 2016, déclarera à Jarnac le 9 janvier 2017 : « […] au point de théoriser le « ni droite, ni gauche » qu'il considérait comme un ailleurs improbable. À moins qu'il ne fût la manifestation d'un opportunisme cynique dans des circonstances particulières ou d'une confondante immaturité […] C'est une belle valeur que la fidélité comme la loyauté d'ailleurs […] la politique ne [peut] se réduire à ses yeux à un exercice de séduction pure, fait de couvertures de magazine et de discours sans projet. »
• Dans le Figaro du 19/09/2016 : avant son décès, Hermand pointe les erreurs de son poulain, sans doute fâché : « Il a fait apparaître Chevènement comme parrain alors qu'il était le pire ennemi de Rocard ! Emmanuel est trop jeune pour avoir connu ces périodes, il a besoin d'être recadré sur des connaissances historiques. ». Il critiquera nombreuses de ses actions dans cet article.
• Henri de Castries, ancien PDG d’AXA, s’est déclaré « très profondément gêné par l'ambiguïté de son positionnement et le caractère très vague de son discours » ajoutant « En réalité, c'est une vieille cuisine qu'on nous ressert dans une casserole un peu neuve. » Il retrouve dans les soutiens d'Emmanuel Macron « un certain nombre de familiers de la famille politique » socialiste (Le Point, 17/1/2017).
• Benoît Hamon, candidat socialiste désigné à la Primaire PS en 2017 a affirmé juste avant sa Convention d’investiture du 5 février 2017 : « Je veux bien dialoguer avec lui... Mais sur quelle base ? Emmanuel Macron, c'est un clignotant : un jour c'est la droite orléaniste, un autre c'est la gauche progressiste. Il faut tomber le bon jour de l'éclipse ! […] Je suis surtout impatient qu'on sache ce qu'il propose car, pour l'instant, l'ambiguïté le sert. La preuve, il apparaît comme un candidat de substitution à François Fillon ! » (Le Monde, « Benoît Hamon : « je ne serai pas un candidat ligoté », 04/02/2017). Il ajoutera lors de cette Convention : « Dans l’humeur du temps, il y a la doctrine du Guépard. Tout change en surface pour qu’en réalité rien ne change derrière. On les voit les jeunes guépards, les créatures du système qu’une habile manipulation transforme soudain en grands transformateurs. »
• Pour le philosophe Michel Onfray : « De Gaulle pensait que l’économie était au service de la politique. Chez Macron, c’est l’inverse » (L’Obs, 16/02/2017) ;
• Plusieurs déceptions de certains de ses militants et visiteurs : D’abord, le directeur de campagne n’était toujours pas nommé en février ; ensuite, un intellectuel réputé cite sa mésaventure à l’express : il se rend à un rendez-vous avec Emmanuel Macron, à la demande de ce dernier. Il attend depuis quelques minutes, quand on vient lui annoncer que la rencontre est annulée. On a oublié de le prévenir (C. Lhaïk, « Emmanuel Macron: le joyeux (?) bordel de campagne », L’Express, 28/02/2017). Enfin, un comité politique (Copol) animé par Richard Ferrand, secrétaire général, dont la composition varie au gré des ralliements : « C'est bien simple, j'ai cessé de prendre la parole car, chaque fois, il y a des gens que je ne connais pas, dont j'ignore parfois même le nom […] Ce n'est pas là que se prennent les vraies décisions. Ni que se donnent les vraies informations : Richard Ferrand nous raconte ce qu'on a lu dans le journal ». Un expert ajoute : « Le siège d'En marche! à Paris ressemble à un cerveau avec beaucoup de neurones et peu de synapses. Il y a une foule de gens intelligents, de quoi réformer la France 17 fois. C'est juste une auberge espagnole ». Pour L’Express : « Il a beau revendiquer l'horizontalité, c'est bien selon les règles de la verticalité que Macron fonctionne » (Op. Cit.).
• Les « marcheurs » (4000 volontaires) ont été encadrés par des « coordinateurs », 180 "coordinateurs" ont été formés à « marcher ». Prévision : atteindre les 300.
• « 300 000 portes ont été frappées (dans 6500 quartiers), 100 000 portes ont été ouvertes 25 000 formulaires remplis et 1,5 million de mots, qui représentent en volume trois fois Guerre et Paix » (Ismaël Emelien, conseiller politique d’En marche!). Taux de perte entre porte ouverte et envoi de formulaire : ¼. 200 experts en ont fait la synthèse pour novembre 2016. L’essentiel a été confié à Proxem (spécialisé dans le Big Data et le traitement automatisé du langage, chargé de transformer les verbatims en « données ») qui l’analysera avec un algorithme (première fois qu’elle travaillait avec des politiques). Il s’agit davantage d’obtenir un état de l’opinion par des techniques marketing (Proxem a fait bondir le chiffre d’affaire papeterie d’Auchan en analysant ses emails clients) qu’un réel diagnostic du pays. Les verbatims sont transformés en petits paquets de données pour dégager des corrélations, identifier les préoccupations de certaines catégories socio-professionnelles, décider de faire dans la pédagogie s’ils mesurent une différence entre la perception d’un phénomène et sa réalité (typiquement, l’immigration p. ex.). L’opération a permis d’accumuler de précieuses métadonnées sur le porte-à-porte lui-même : Quelle est la durée moyenne d’une conversation ? Quels quartiers répondent le plus facilement ? (base pour des e-mailing ciblés…). Selon Rue89, (9/9/2016) : on peut considérer que Macron « s’est uploadé à grande vitesse l’équivalent d’années de militantisme, de marchés, de permanences du samedi. Et qu’il a accumulé un trésor de communication politique ». Sans programme, mais doté d’un vaste réservoir d’idées et de verbatims : une « base de citations hallucinante, utile pour illustrer un discours avec des exemples concrets », qu’il va pouvoir recycler dans ses prises de position (Guillaume Liegey). Résumé du diagnostic (qui permet d’éclairer et d’expliquer la crise dite des « Gilets Jaunes », qui surviendra lors de sa présidence en novembre 2019) :
Le pays est en risque d’asphyxie et de conservatisme notoire incapable d’assumer les contraintes de la modernité et de la mondialisation. Plutôt que de voir dans la modernité, l’Europe, et la mondialisation, autant d’opportunités de croissance, d’emplois, de progrès et de richesse, la France a toujours eu tendance à y voir des facteurs anxiogènes. D’où la tendance au repli, à la protection. Largement entretenue par les corporatismes professionnels et syndicaux (« blocages »). Les questionnaires remontent aussi massivement que, dans l’actuel climat de défiance, les citoyens conchient les responsables politiques.
• Les différents prestataires (Proxem, etc.), refusent de donner le coût d’une telle opération. Selon les proches d’Emmanuel Macron : « plusieurs dizaines de milliers d’euros ».
• Selon la chercheuse au CEVIPOF Cécile Alduy (Ce qu'ils disent vraiment, Seuil, 2017) : il est bon élève, banquier à succès, conseiller du pouvoir puis ministre, mais il n'a pas de passé militant et donc pas de discours politique. Il y a un côté start-up dans son mode opératoire : il utilise toutes les techniques du marketing. On analyse l'offre sur le marché (électoral, politique), on monte une petite boîte sur un concept disruptif (la candidature apolitique), on fait des focus-group, on teste le produit en mode bêta, on intègre les retours des consommateurs dans la version finale, on peaufine, enfin on livre un produit résolument neuf, qui repose sur un usage et un savant marketing plutôt que sur un contenu précis », analysait la chercheuse. Le politologue Thomas Guénolé ajoute: « Les médias ont "suscité artificiellement l'intérêt" pour la candidature d'Emmanuel Macron, au risque de "piper les dés de la démocratie" […] "vendre" la marque Macron par un effet bien connu des publicitaires : "l'effet de simple exposition". En résumé, cet effet veut qu'en répétant encore, encore et encore le même item à une population, toute une partie de cette population va développer artificiellement un sentiment positif envers cet item. Bref, cette bulle médiatique Macron, c'est du matraquage publicitaire massif » (L’Obs, 20/02/2017) ;
• Selon Elliott Lepers, web-activiste, à Mediapart (« Dans les rouages de la Macron Company », 3/02/2017) : « Emmanuel Macron, qui se voit en homme providentiel de 2017, va apporter très peu de propositions lui-même durant cette campagne. L'analyse marketing des mots, c'est aller à la rencontre des clients, cibler ses prospects, définir du contenu qui va répondre à la demande. Ce sont en fait les mêmes ressorts que la publicité. Exactement comme lorsque l'on crée un nouveau yaourt. ». Les équipes d’En Marche! s’inspirent de la technique du Nudge : « Le Nudge consiste à mettre les individus dans un contexte de choix qui les incite à adopter un comportement spécifique recherché. Ce contexte de choix est conçu en se fondant sur les leviers spécifiques identifiés en Behavioral Economics (économie comportementale) ». En somme de l’ « incitation douce ».
• 12 000 personnes ont accepté de participer au porte-à-porte, majoritairement des lycéens et très jeunes adultes ; 8 questions simples ont été posées : « Si vous aviez quelque chose à demander à la politique, qu’est-ce que ce serait ? » ; « Selon vous, qu’est-ce qui marche en France ? » ; « Qu’est-ce qui ne marche pas ? », etc.
• Le 17/02/2017, le pic était à 191 000 adhérents (400 000 revendiqués en 2019). 1000 abonnés par heure en moyenne au 25/5/2016. Après sa démission fortement médiatisée du 30 août 2016 : pic de 12.000 adhésions supplémentaires. Lors de sa déclaration de candidature du 16/11/2016 : plus de 100 000 adhérents et 3,6 millions d’€ de dons. Lors du second tour de la Primaire du PS, En Marche! A enregistré 5 000 adhésions sur la soirée du dimanche au lundi 29 janvier. Pour Benjamin Griveaux (AFP, 4/02/2017) : « et depuis, nous sommes à 2.000 adhérents par jour. La semaine dernière, on a recensé 1 000 événements locaux organisés par les comités d'En Marche! ».
Le parti d’Emmanuel Macron, se rejoint en un clic : il suffit d’ajouter son adresse mail sur le formulaire du site. Mais il est un peu plus compliqué de s’en désinscrire : les demandes de désinscription sont en partie gérées par des bénévoles et le fichier de ces désinscriptions a pu être facilement piraté (source : A. Lechenet, « La campagne de Macron a laissé des listes d’adresses mails en accès libre » Buzzfeed.com, 1/03/2017)
• Emmanuel Macron a rassemblé aisément 1829 parrainages d’élus à l’échéance de mars 2017. Beaucoup ont été obtenus sur injonction de Gérard Collomb auprès des conseillers métropolitains de Lyon-Métropole, et grâce à certains vieux réseaux d’élus corses (nombreux de ses parrains condamnés pénalement – voir plus loin).
• Le Canard Enchainé du 8/2/2017 fait état de 1922 tentatives d'intrusions de hackers sur le site d’En Marche! (attaques par déni de service, injections SQL, scans de port), dont 907 venant d'Ukraine, le secrétaire général Richard Ferrand et les responsable de la sécurité informatique du mouvement ont été reçu dès janvier par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Le site aurait reçu 4 000 attaques en un mois. L’amateurisme des administrateurs du site a été mise en lumière par de nombreux médias : Buzzfeed, 1/03/2017 ; L’Express, 1/03/2017.
• 1500 comités locaux répartis sur l'ensemble du territoire, animés par des adhérents, et chapeautés par des « référents départementaux » au 28/10/2016. C'est à Marseille (21), Lille (25), Lyon (32) et surtout Paris (167) que l'on en recense le plus de comités. Le mouvement séduit surtout dans les grosses agglomérations. Les 170 000 adhérents du mouvement seront fréquemment invités à rejoindre ou créer de plus en plus de comités (5 à Nice, 7 à Toulouse et 8 à Bordeaux).
• l'enthousiasme soulevé par l'ancien ministre de l'Économie est largement fabriqué par une stratégie de placement du public : les fans sont astucieusement mis en valeur dans la salle et sur les écrans. Et ils obéissent au doigt et à l'oeil à leurs « ambianceurs », qui leur disent quand et comment acclamer leur leader via l'application Telegram. Selon Christophe Geoffroy dans une vidéo Youtube, les meetings surjouent l’enthousiasme pour manipuler l'émotion du spectateur et le jugement des médias car l'empathie que nous éprouvons naturellement fait que nous ressentons les émotions que nous voyons. Le résultat est plus ou moins convaincant, la « Team Ambiance » pêchant parfois par excès de zèle, demandant aux fans de manifester bruyamment leur approbation à des propos peu convaincants. Mais comme les 20 heures ne retiennent que l’essentiel des discours, ils distilleront l'impression tenace que la marche triomphale d'Emmanuel Macron est irrésistible.
• Dons. Plus de 20 000 donateurs. Lors de ses meetings, les militants passent dans les rangs avec un terminal bancaire et recourent au paiement sans contact, ce qui est totalement innovant en politique (Ph. Moreau-Chevrolet, « Macron superstar : les petits secrets des rouages bien huilés des meetings d’En Marche », Atlantico, 31/01/2017). Les 2/3 d’un montant inférieur à 60 € (B. Griveaux, porte- parole du mouvement) et 3 % des dons dépasseraient les 4.000 €. Plus de 150 donateurs ont néanmoins versé 7.500 € au mouvement, soit le plafond autorisé par la loi. Estimation faite en novembre 2016 : 3,6 millions € grâce à de nombreux diners de levées de fonds ; 5,1 millions € en février 2017. Emmanuel Macron multiplie les petits déjeuners, dîners et voyages éclair à Londres, Bruxelles, Berlin, et New York, pour courtiser les riches expatriés. En janvier 2017, lors de diners de levers de fonds à Beyrouth, la place était entre 10 000 et 15 000 €. Ses amis organisent chaque semaine des réunions très discrètes pour convaincre les gens fortunés, invités avec leurs épouses, de faire des dons à En Marche!
Rappel : le couple Macron a demandé un prêt personnel de 8 millions € au Crédit mutuel pour le financement de la campagne en gageant la maison du coupe au Touquet. La Banque ne déclenchera toutefois le prêt qu'après le 17 mars, date butoir pour le dépôt des 500 signatures. Il ne sera pas remboursé s’il n’obtient pas 5 % des suffrages au premier tour.
• En Marche! n’ayant pas d’élus n’est pas encore éligible au financement public. Toutefois, le groupement s’est fondé sur la base d’une association loi de 1901 et non un parti politique, ce qui lui permet de dépasser les plafonds de certains financements. Une campagne électorale pour la présidentielle requérant 16 851 000 € au maximum (plafond de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel, art. 3 § 2 et art. L 52-11 du Code électoral = 13, 7 millions €, multiplié par 1,23 (décret n° 2009-1730 du 30 décembre 2009 portant majoration du plafond).
• En réalité : après un démarrage en trombe - 400.000 € perçus en à peine deux mois et grâce à seulement 1000 donateurs -, le mouvement a eu du mal à franchir la barre des 500.000 € début juillet 2016. Il est en février 2017, avec les actions de fundraising et les « réunions d’appartement » à Paris ou New-York, à 5,1 millions €, parfois organisées par la direction de Rothschild (révélé par Valeurs Actuelles le 9 mars 2017):
« Chers amis, un cocktail dînatoire de levée de fonds est organisé pour Emmanuel Macron le 27 septembre à 20 heures à la Terrasse Martini, 50 avenue des Champs-Élysées. À cette occasion, Emmanuel vous fera part de sa vision et de ses propositions, cela sera aussi l’occasion de discuter avec lui de façon informelle. Si vous souhaitez vous joindre à nous, pourriez-vous le confirmer en répondant à ce SMS, en indiquant si vous serez accompagné. Pour des raisons de confidentialité, nous vous demandons une très grande discrétion autour de cet événement. ».
• pic d'adhésion immédiatement constaté après la démission du ministre mardi 30 août 2016. Selon les équipes dirigeantes du parti, 12.000 inscriptions auraient été enregistrées depuis, dont 2 000 le soir-même.
• Pour les élections législatives de 2017, Emmanuel Macron veut choisir lui-même ses 577 candidats pour En Marche!. Il a reçu plus de 7 000 demandes (200 / jour) qu’il va devoir sélectionner. Le comité d’investiture se compose de 9 personnes est présidé par Jean-Paul Delevoye. Selon le site d’En marche (confirmé sur France Inter, 1/2/2017): « Tous les candidats investis signeront un même contrat avec la nation et porteront un projet commun devant leurs électeurs ». Cette démarche a pour but d’éviter des frondeurs s’il était amené à gouverner, bien qu’elle soit nulle en raison de l’article 27 de la Constitution, qu’elle méconnait frontalement.
Extrait d’un billet glissé à Emmanuel Macron durant une séance de dédicace, vendredi 10 février 2017 sur le sujet : « Ce sera vous… Vous avez été choisi par ce qui est au-dessus de nous. Mais attention, restez toujours en harmonie avec votre âme. Annie M… ». S'ensuivent un numéro de portable « 06 03… », et cette précision : « Candidature déposée dès votre appel du 19 janvier 2017. Troisième circonscription d'Indre-et-Loire. »
Selon Marianne (27/02/2017), en échange au ralliement de François Bayrou, Emmanuel Macron aurait promis des investitures aux élus centristes pour les élections législatives : 96 places leur seraient réservées (c’est exactement le nombre d’élus actuels du MODEM). Concrètement, la moitié des investitures ont été gelées pour des candidats issus de la société civile et l’autre a été retenue pour un tiers d'élus PS, un tiers d'élus Les Républicains ou UDI et un tiers d'élus centristes, les élus proches de Jean-Louis Borloo ou PRG.
• Emmanuel Macron a sollicité un prêt de 8 millions € et donné en gage le seul bien détenu par son couple : la maison de vacances au Touquet dont son épouse a hérité et dont il a financé les travaux.
Son grand meeting du 12 juillet 2016 a coûté environ 300 000 €.
Depuis sa démission médiatisée du gouvernement du 30 août 2016 (toute une journée d’information sur BFM/iTélé), certains médias affirment qu’il n’a rien à attendre des politiques de droite et de gauche à l’exception d’une ouverture à l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde (qui a refusé de le soutenir en déc. 2016)). L’essentiel de ses soutiens seront les gens éloignés des partis politiques et qui mettent leurs espoirs dans un changement radical, positif, pragmatique autant que visionnaire, à l’opposé du projet de M. Le Pen.
Premier meeting de campagne après sa déclaration de candidature à Paris au parc des expositions Porte de Versailles le 10 décembre 2016. 10 000 participants selon la presse, 15 000 revendiqués par le candidat. Coût : environ 400 000 € (JDD du 12/2/107). Selon Richard Ferrand, le meeting a couté 350 000 €, financé par plus de 11 000 donateurs (moyenne 327 €).
Aurélie Filippetti a comparé sur BFM-TV le 11/12/2016 sa conclusion à gorge déployée au Loup de Wall Street : « quelqu’un qui dit à ses traders « je veux que vous gagniez de l’argent ! » : c’est ça le projet de Macron pour la jeunesse de ce pays ». Elle a ajouté que, sans financements publics, « aucun des candidats à la primaire socialiste n’aurait pu se le payer ». Elle s’est demandé d’où venait cet argent sur Radio Classique le 12/12/2016 : « Des fonds privés, s’ils mettent autant d’argent pour financer un meeting, c’est qu’ils en attendent quelque chose ».
Son meeting de Lyon en février 2017 a lui aussi couté 400 000 €.
New York. Le 5 décembre 2016, il a fait campagne et levée de fonds à New York. Après une rencontre avec des sympathisants et potentiels contributeurs à sa campagne, Emmanuel Macron a visité lundi une école bilingue franco-américaine de Harlem, Il a défendu ensuite l'importance des liens transatlantiques face à la Chine et à la Russie, devant des étudiants de Columbia, y compris plusieurs dizaines de jeunes électeurs français. Suivi par des journalistes de l’émission Complément d’enquête de France 2, il leur affirmera en aparté avoir recueilli, lors de sa levée de fonds organisée le dimanche 4 décembre au restaurant Benoît, une des enseignes d’Alain Ducasse, environ 50 000 €. Sur invitation de Christine Dutreil, directrice exécutive de la fondation Anne Fontaine et épouse de l’ancien ministre Renaud Dutreil (lequel a présidé la division américaine de LVMH), une trentaine de New-Yorkais ont été conviés à contribuer financièrement à En marche!. Christian Déséglise, directeur mondial des banques centrales à HSBC et professeur associé à l’université de Columbia, a aussi participé, «à titre privé», à l’organisation de ce déplacement grâce à son important réseau universitaire. Le mardi 6 décembre, Macron a rencontré une trentaine d’invités de la French-American Foundation lors d’un petit-déjeuner au Links Club de l’Upper East Side, (club de gentlemen golfeurs traditionnellement issus de l’ancienne élite bancaire de la ville). Il est lui-même «Young Leader» de la French-American Foundation, promotion 2012.
Berlin. Afin de peaufiner sa stature internationale en campagne, le candidat, en visite le 10 janvier 2017 à l’université Humboldt de Berlin, décidera de formuler son discours en anglais, ce qui lui attirera certaines critiques. Il déclarera à l’auditoire : « Que les classiques m’excusent de cela, Monsieur l’ambassadeur. J’ai pris le parti de vous parler en anglais par facilité et pour que nous puissions toutes et tous nous comprendre », précisant que son accent allemand était « médiocre ». Quand bien même il rendra hommage à la politique d’accueil des réfugiés de la Chancelière allemande (déjà défendue dans une tribune : Le Monde, 2 janv. 2016 et qualifié d’ « opportunité économique » lors d’un entretien avec la chaine israélienne i24news le 7 sept. 2015), celle-ci ne le rencontrera pas à cette occasion, à la différence du candidat LR François Fillon.
Lors de son meeting à Lille du samedi 14 janvier, lorsqu’il a évoqué sa possible rencontre en tant que président avec Vladimir Poutine ou Donald Trump, l’un de ses militants lui suggèrera en criant haut et fort « un coup de boule ! » et sera applaudi par une foule de 4000 personnes. Le candidat laissera planer un long silence approbateur avant d’enchainer par une improvisation.
Proche-Orient. Emmanuel Macron a effectué lundi 23 janvier une tournée de trois jours au Proche-Orient, qui l’a conduit successivement au Liban et en Jordanie. A Beyrouth, le candidat aurait finalement pu y donner une conférence le lundi 23 janvier 2017 face à un public d’environ 400 personnes (étudiants, expatriés, binationaux) introduite par le journaliste Emmanuel Chain. L’ambassadeur de France au Liban était au premier rang. Le lendemain, il s’est entretenu avec Michel Aoun, président du Liban récemment élu par les députés, après deux ans et demi de vacance du poste, ainsi qu’avec Saad Hariri, premier ministre. Deux repas de levée de fonds auraient été organisés (Les Inrocks, 25/12/2017) : l’un avec des personnalités politiques libanaises et l’autre avec des dirigeants des milieux économiques. En Jordanie, il s’est rendu sur la Base Aérienne Projetée H5 à la rencontre des troupes françaises. De nombreux journaux s’interrogent alors sur un soutien discret de l’Elysée, laissant planer un soupçon de rupture d’impartialité dans la campagne présidentielle pour 2017 (Voir, plus de précisions : V. Casseroles/Polémiques).
Algérie (13 février 2017). Rencontre avec le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal et plusieurs ministres (Affaires étrangères, Industrie, Éducation nationale, et avec le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aissa). Il a milité pour une consolidation des liens franco-algériens avec la création d’un Office franco-algérien de la Jeunesse pour favoriser la mobilité entre les deux rives de la Méditerranée ; d'une chaîne biculturelle inspirée du projet Arte ; ouvrir un second lycée Français à Alger ; et un accroissement des échanges universitaires. Il a déposé une gerbe sur la tombe de Roger Hanin au cimetière juif d’Alger (qualifiée de récupération par des opposants politiques). Une levée de fonds a ensuite eu lieu dans le cadre d’un grand dîner avec des personnalités de la société civile et du monde de la culture. Le lendemain, après un petit déjeuner de levée de fonds avec des patrons (forum des chefs d’entreprises), il a déjeuné avec le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, avec lequel il entretenait une complicité à Bercy. Impossible de rencontrer Abdelaziz Bouteflika, depuis l’incident du tweet de Valls en avril 2016, le chef de l’État boude les responsables français en visite à Alger (source : TSA – Tout sur l’Algérie, 12/02/2017). C’est lors de ce voyage qu’il qualifiera la colonisation de « crime contre l’humanité » (Echorouk news, 15/012/2017).
Londres. Le mardi 21 février, le candidat fut invité par Theresa May, il s’est entretenu . Le mardi 21 février, le candidat fut invité par Theresa May, il s’est entretenu avec elle quelques minutes, puis est ressorti du 10, Downing Street pour exhorter les avec elle quelques minutes, puis est ressorti du 10, Downing Street pour exhorter les citoyens britanniques à quitter la Grandecitoyens britanniques à quitter la Grande--BrBretagne et attirer en France etagne et attirer en France «« les banques, les les banques, les talents, les chercheurs et les enseignants talents, les chercheurs et les enseignants du paysdu pays ». ». Un porteUn porte--parole de Theresa May a parole de Theresa May a toutefois répliqué que Londres resterait une tête de pont de la ftoutefois répliqué que Londres resterait une tête de pont de la finance internationale après inance internationale après le le BrexitBrexit. . Il a ensuite donnIl a ensuite donnée une interview au ée une interview au FinanciFinanciaal Times l Times précisant queprécisant que la France la France cesserait de retenir les migrants à Calais (accords du Touquet) et inciterait les banquiers à cesserait de retenir les migrants à Calais (accords du Touquet) et inciterait les banquiers à quitter le Royaumequitter le Royaume--Uni pour la France en cas de sortie de l’Union européenne (Uni pour la France en cas de sortie de l’Union européenne (BrexitBrexit). ). Ben HarrisBen Harris--QuinQuinney, chef du ney, chef du Bow GroupBow Group, le plus ancien et plus influent think, le plus ancien et plus influent think--thank thank conservateur, très proche des Tories (parti de Theresa May) a réagi dans le conservateur, très proche des Tories (parti de Theresa May) a réagi dans le Daily Express Daily Express (P. Christys, «(P. Christys, « Macron blasted for 'abusing' British hospitality and 'making enemies' during Macron blasted for 'abusing' British hospitality and 'making enemies' during LondoLondon visitn visit », 22/02/2017)», 22/02/2017) : : «« Emmanuel Macron s'est fait de nombreux ennemis en Emmanuel Macron s'est fait de nombreux ennemis en GrandeGrande--Bretagne en abusant de l'hospitalité de Theresa May pour taper sur le Brexit sur Bretagne en abusant de l'hospitalité de Theresa May pour taper sur le Brexit sur les marches de Downing Streetles marches de Downing Street.. Il n'est ni conservateur, ni titulaire d'une charge en FrancIl n'est ni conservateur, ni titulaire d'une charge en France. e. [...][...] Il n'a pas à venir sur le perron de la résidence du Premier ministreIl n'a pas à venir sur le perron de la résidence du Premier ministre pour insulter la pour insulter la GrandeGrande--BretagneBretagne »»..
• Jean Peyrelevade a cessé de soutenir Emmanuel Macron, lui reprochant sa précipitation. Le 12 juillet (le lendemain du meeting de la Mutualité), il adresse un mail à un ami commun : « Macron est brillant, magnifique, mais totalement ambigu. Il est un révélateur, pas une solution. » (L’Express, 7 mai 2017). Idem pour Gilles Vanderpooten, se sentant « frustré de projets » en matière d’écologie.
• Pour Alexandre Jardin, qui a cessé de le soutenir, Macron « fonctionne quasiment comme une boite de prod qui fabrique des produits télévisés » ; « Quand quelqu'un a un discours neuf, je vais voir. Il s'est révélé être un nouveau visage du système, centralisé » lors de l’émission « .POL » (L'Internaute, HuffPost, Le JDD et Le Lab d'Europe1), 2/03/2017.
• Embarras de plus en plus visible de Jean-Pierre Jouyet à l’Elysée qui l’a poussé au départ. Le Premier ministre M. Valls a demandé son renvoi à François Hollande, qui sera repoussé en raison des attentats de Nice et Saint-Etienne du Rouvray.
• Devant prononcer le discours de clôture au colloque des réformistes du sam. 24 sept. à Lyon, Emmanuel Macron a pu constater des désaffections dans le public sur demande de l’Elysée (Canard Enchaîné du 23/09). Se sont ainsi désistées afin de ne pas croiser E. Macron : Matteo Renzi, le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, Jean Pisani-Ferry (qui pourtant reviendra officiellement le soutenir en janv. 2017), Jean Peyrelevade, Anne Hidalgo, François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Anne Hidalgo, Pierre Moscovici (Le Monde 23/09). Le directeur général de la Fondation Terra Nova a carrément décidé de se retirer de l'organisation de l'événement (Figaro 23/09) : « Quand on l'a invité, il était ministre et avait toute sa place. Démissionné, ce n'est plus la même chose. Terra Nova est indépendant et ne roule pour personne. Nous ne pouvons pas participer à ce qui est devenu une réunion de soutien à Emmanuel Macron ».
• Diverses déconvenues en novembre 2016 : le député PS Pascal Terrasse a affirmé dans une interview à Marianne qu’il pourrait cesser de le soutenir (il a un désaccord et estime qu’il devrait passer par la primaire du PS). De même, le décès d’Henri Hermand le 7 novembre 2016 à 92 ans, son principal financeur, pourrait remettre en question à long terme, son épopée.
• Son équipe a approché J.-C. Lagarde (patron de l’UDI) en décembre 2016 : « On ne s'improvise pas candidat à la présidentielle, or Emmanuel Macron m'avait donné l'impression de quelqu'un qui n'est pas prêt. Aujourd'hui encore, il est dans le flou », voyant en lui « un homme de gauche plus orienté vers la prise de pouvoir dans son camp que par une candidature à l'Elysée […] Son programme ressemble beaucoup à celui de Manuel Valls en 2011 ». François Bayrou, lui aussi, critiquera Macron : « Dans une campagne présidentielle, ce qui passe, ce n'est pas l'image, c'est le message. Quand il est dense et fort, il est entendu. S'il est évanescent et impalpable, il part en vrille ».
• « À force d'être partout, on est nulle part », (J.-C. Cambadélis) ; « Je pense que courir plusieurs lièvres électoraux à la fois vous amène à tenir des propos confus, indécis, finalement assez troubles » (B. Hamon) – 17/02/2017.
• Le 5 février 2017, le congrès du Parti radical a repoussé la perspective d'un ralliement à Emmanuel Macron.
• Nombreux de ses détracteurs et une partie de la presse qui n’est pas parti-pris (Voir de ce point de vue l’émission Médiasphère diffusée sur LCI le 3 avril 2017, retirée immédiatement du replay par crainte de la chaine vis-à-vis des pressions du candidat) admet un grand nombre de « phrases creuses », de « lieux communs », « jouant sur l’émotion » dans ses discours, évidences, truismes et lapalissades parfois « assez vides », citons par exemple :
« Donc la clé de l’efficacité politique, c’est notre responsabilité maintenant dans ce temps-là. C’est celui, non pas de faire des propositions pour courir derrière l’actualité, non pas de faire des propositions parce qu’il faudrait en égrener et alimenter le Moloch, c’est de savoir quels sont les
problèmes fondamentaux du pays, porter des solutions profondes qui y répondent et les expliquer pour pouvoir les faire », Strasbourg, 4 octobre 2016
« L’argent ne se mange pas, je le confirme. Il ne se mange pas. On est tous des enracinés, il y a des arbres, des rivières, des frères et des soeurs et c'est ce commun notre trésor. Si on pense qu'on peut être heureux sans ça, c'est une folie. Je suis très décomplexé quand je parle d'argent, cela ne veut pas dire que je suis obsédé par lui » - «PandaLive» organisé par l’ONG WWF France le 9 février 2017.
« Oui ! Nous, nous sommes les debouts ! Nous nous voulons présider ! Nous, nous voulons gouverner ! […] Ensuite, moi, je ne suis l’héritier de rien, je suis l’héritier de vous, je suis l’héritier de votre confiance, de votre énergie, de votre envie, je suis l’héritier de notre avenir ! Rien d’autre ! », Marseille, Palais des Congrès, Hall 3, 1er avril 2017.
Son programme politique fut repoussé au 2 mars 2017 car le candidat craint que ses idées ne soient pillées par les autres candidats
Pour le président de la Commission des finances à l’Assemblée Gilles Carrez : « Je ne comprends pas comment son économiste, Jean Pisani-Ferry, a pu laisser passer une chose pareille. L'interview d'Emmanuel Macron dans Les Échos [dévoilant son programme économique] est irréaliste ! […] Il prétend que son plan d'investissement sera financé par des taux d'intérêt « très bas », mais ce n'est pas la tendance : les taux d'intérêt sont en train de remonter ! Bref, chez Macron, il y a beaucoup d'incantations » ajoutant que « la conversion du CICE en baisse de charges directes n'aura aucun effet sur la compétitivité des entreprises. Certes, ce sera de la bureaucratie en moins pour les entrepreneurs, mais le quantum est le même par rapport à la situation d'aujourd'hui. Autrement dit, Emmanuel Macron ne propose rien de plus que François Hollande en matière de compétitivité des entreprises ». Il termine en affirmant : « Cela représente un effort inférieur à celui du quinquennat Hollande ! Il ne prolonge même pas l'effort actuel... Autrement dit, chez Macron, il n'y a aucune volonté de réformes. Il faut faire plaisir, voilà son programme. En termes politiques, il reproduit les erreurs de Hollande. En effet, s'il était amené à diriger le pays, il n'aurait pas de majorité pour mener les réformes puisqu'il n'en annonce aucune » (Le Point, 26/02/2017).
Interrogé en outre par le HuffPost.fr sur le fait que son programme serait la suite logique du programme de François Hollande, un « économiste d'une grande banque » a affirmé : « Je vous préviens tout de suite, j'ai participé à l'élaboration de certaines parties de son programme. Je ne veux pas me prononcer publiquement, mais c'est vrai qu'il y a une pure continuité. Le programme porte la touche très nette de Jean Pisani-Ferry, un social-démocrate. Ses travaux à France Stratégie ont toujours soutenu le CICE. » (J.B. Duval, A Boudet, « Derrière le programme économique de Macron, l'héritage de plus en plus évident de Hollande », HuffPost, 24/02/2017)
Fonction actuelle
− Ancien ministre de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique depuis le 26 août 2014 dans les gouvernements Valls II et Valls III – il démissionne de ce poste le 30 août 2016 pour mener campagne pour devenir président de la République.
Il fut le premier candidat à l’élection présidentielle qui était encore inconnu trois ans avant sa candidature et qui n’a jamais été élu, avec un mouvement composite, sans passé idéologique, ni militant et qui n’existait pas un an avant. Il est actuellement candidat d’une gauche centriste, libérale, atlantiste et européiste, établie en dehors des primaires de la gauche. Sa politique menée est davantage jugée à droite. Les sondages le font davantage apparaître comme un « président des riches » (à 74 % des personnes interrogées), en raison de ses premières mesures (suppression de l’ISF sur le capital transformé en impôt sur la fortune immobilière ; prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux uniforme de 30% sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax en 2019) – sondage Odoxa- France Inter – L’Express publié le 18 décembre 2018. Enfin, selon une étude de l’OFCE, la mise en application du budget 2018 va accroître de 1,6% le niveau de vie des 5% les plus riches, tandis que les très pauvres et les classes moyennes supérieures devraient y perdre (P. Madec, M. Plane et R. Sampognaro, 2018, « Budget 2018 : pas d’austérité mais des inégalités », Policy Brief de l’OFCE, OFCE - Science-Po, n° 30, janvier 2018, 14 p.).
– Président de la République Française depuis le 14 mai 2017 (prise de fonction), élu le 7 mai 2017. Il est le 8e président de la Vème République et le 25ème président de la République française. Il a obtenu 24,01 % des voix au premier tour, puis 66,10 % des suffrages exprimés, contre 33,90 % pour Marine Le Pen. Ce second tour est marqué par un nombre record d'abstentionnistes et de bulletins blancs ou nuls : 25,4 % d'abstentions, 6,4 % de votes blancs et 2,2 % de votes nuls.
Son résultat est toutefois celui des suffrages exprimés car seuls 44% de ceux qui avaient la possibilité de voter ont fait ce choix. Au regard de l’abstention et des votes blancs et nuls significatifs, il représenterait plutôt alors 39,7 % de la population française (52 164 698 personnes – dont 47 568 588 inscrits sur les listes – pour 20 753 798 votes au 2nd tour).
Dès le premier tour, une enquête Ipsos menée auprès de 4700 personnes, réalisée quelques jours avant le scrutin, a montré des lignes de faiblesse franches et massives. Parmi ceux se déclarant certains d’aller voter, les trois motivations testées pour le choix des candidats trahissaient un manque d’appétence pour le choix Macron. Dans les trois cas, son score est le plus significatif par rapport à ces trois principaux concurrents. Il est le moins l’objet d’un vote d’adhésion (seuls 43 % votent pour lui car il leur convient), il est le plus un vote par défaut (31 %) et le plus un vote tactique pour effacer un adversaire indésirable (26 %).
D’après une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), Evaluating the 2019 Budget, 11 octobre 2018, (Ecole d’Economie de Paris), les 1% les plus riches voient leurs revenus augmenter de 6%, quand les ménages les plus modestes perdent 1% de pouvoir d’achat.
− La thèse imaginaire (1999-2001) : La thèse sur l'intérêt général soi-disant rédigée à cette période, durant laquelle il sera un assistant du philosophe Paul Ricoeur (« Le philosophe, qui avait besoin de quelqu’un pour faire de l’archivage, l’a fait travailler à mi-temps pendant trois ans. » selon Le Monde, 27 octobre 2012), ne figure pas au fichier des thèses de Nanterre et ne figure pas non plus dans le fichier national des thèses. En réalité, il semble qu'elle se soit réduite à l'état d'un embryon placé sous la direction d’Étienne Balibar. Mais ce dernier indique ne pas avoir de souvenir ni de trace de cet épisode.
− Trahison et double-jeu avec la Société des rédacteurs du Monde (2009-2010). Fin 2009, le jeune Macron, arrivé chez Rothschild, propose bénévolement ses services à la Société des rédacteurs du Monde (SRM). Le quotidien doit en effet trouver un repreneur, et la SRM finira par approuver l’offre de MM. Bergé, Niel, Pigasse soutenue par la banque Lazard, contre celle de Macron chez Rothschild. L’échec de l’opération pour Rothschild fut aussi dû au fait que David de Rothschild était proche de Sarkozy/Minc. Macron était soupçonné de favoriser Prisa, un groupe espagnol, qu’il conseillera un an plus tard lors d’une restructuration financière. Adrien de Tricornot, vice-président alors de la SRM racontera au Point la trahison du jeune Macron en 2010 : « Quand Macron jouait à cache-cache avec des journalistes », 11/02/2017 : le 3 septembre 2010, les journalistes du Monde vont rencontrer Pierre Bergé, qui a ses bureaux dans le même immeuble qu'Alain Minc, conseiller d’un autre candidat au rachat du journal. Et, alors qu'ils discutent devant l'immeuble, il a la surprise de voir apparaître Emmanuel Macron dans le sillage d'Alain Minc. Le banquier rentrant à nouveau dans l'immeuble, Adrien de Tricornot va alors entamer avec lui une surprenante partie de cache-cache dans les étages du 10, avenue Georges-V à Paris. « J'arrive au dernier étage de l'immeuble. Je vois que la porte de l'ascenseur est bloquée – et effectivement quand j'avais essayé de prendre l'ascenseur, il n'était pas dispo. Et tout au bout de l'étage, sur le palier, il y avait Emmanuel Macron qui s'était bien replié au moment où il m'avait vu ! [...] je vois ce type juste devant moi, qui fait comme si je n'étais pas là. Je suis totalement sidéré. [...] Je lui tends la main et lui dis : Bonjour Emmanuel. Tu ne nous dis plus bonjour ? Mes autres collègues t'attendent en bas. J'ai senti à ce moment l'angoisse en lui. Il avait du mal à respirer. Son coeur battait à 200 à l'heure. » Pour le journaliste du Monde, Emmanuel Macron les a trahis en conseillant aussi Alain Minc sans leur signaler.
− Conseiller économique de François Hollande chargé de rassurer les marchés et la City face à son programme économique (taxe à 75%) : « Le conseiller économique de François Hollande, Emmanuel Macron, est venu à Londres avant les élections présidentielles expliquer à un groupe de financiers de la City qu’ils ne devaient pas s’inquiéter [...]. Il nous a cyniquement promis qu’il y aurait suffisamment de niches pour que la mesure soit indolore et qu’il savait très bien qu’elle était risquée du point de vue économique. » (Les Échos, 18 septembre 2012).
− Pantouflage à la banque Rothschild sans arrêté de mise en disponibilité. Lors de son entrée chez Rothschild, une enquête du journal Marianne évoque le fait qu’Emmanuel Macron ait pantouflé dans cette banque tout en restant fonctionnaire en position d’activité. Si cela était avéré, cela signifierait non seulement qu’il ait continué d’être rémunéré à ce titre, mais qu’il n’ait pas alors payé sa pantoufle (due lorsque l’on quitte la fonction publique avant 10 ans de service et qu’il n’avait toujours pas réglée en 2016 lorsqu’il a demandé à être rayé des cadres de la fonction publique). Le 16 octobre 2014, il affirmait sur France-Inter : « J’ai quitté l’Etat pendant quatre ans, je suis revenu, j’ai été mis en disponibilité et j’ai réintégré la fonction qui était la mienne ». Le problème vient de ce que cet arrêté demeure introuvable (Marianne a fouillé dans le Journal officiel, et jusqu’au au sein des Bulletins officiels des ministères, et n'a trouvé nulle trace de cet arrêté ministériel officialisant sa « mise en disponibilité »). Un arrêté non publié n’ayant aucune existence légale, cela signifie qu’Emmanuel Macron a été continuellement fonctionnaire (sans interruption) depuis sa sortie de l’ENA, même lorsqu’il a officié quatre ans au sein de la banque Rothschild. Sachant que, pour Jacques Arrighi de Casanova, président adjoint de la section du contentieux du Conseil d’Etat et membre de la commission de déontologie de la fonction publique, « il est absolument impossible de quitter l’inspection des Finances pour partir dans le privé sans qu’un arrêté soit publié au J.O. », (Marianne, 23 octobre 2014). Pourtant le cabinet du ministre a précisé à l’hebdomadaire que c’est désormais l’usage du côté de l’Inspection générale des finances puis que l’Inspection générale des finances ne publiait plus les arrêtés ministériels concernant les carrières de ses membres. Après avoir tellement tordu la règle, cette pratique passe désormais pour normale. Elle heurte pourtant frontalement les lois n° 2013-906 et 2013-907 du 11 octobre 2013 relatives à la transparence de la vie publique (votées à la suite de l’affaire Cahuzac et à la suite d’un nouveau rapport sur les conflits d’intérêts). Emmanuel Macron demandera être rayé des cadres de la fonction publique au bout de 8 ans de service public en novembre 2016, devant encore une pantoufle de 50 000 € environ.
− Faveur dans le rachat de SFR (mars 2014) en l’échange d’un soutien des médias du groupe Altice pendant sa future campagne pour 2017. En 2014, l’homme d’affaires Patrick Drahi (fortune personnelle estimée à 14 milliards €) est en concurrence avec Bouygues Télécom pour racheter SFR. En mars 2014, Arnaud Montebourg alors Ministre de l’Economie et des Finance avant d’être débarqué du gouvernement s’oppose au rachat de SFR par Drahi estimant qu’il doit se mettre en règle fiscalement avec la France alors que sa Holding Altice est au Luxembourg , qu’il vit en Suisse et qu’il a la double nationalité israélienne. Une enquête est même lancée par Bercy (Le Monde, 18 mars 2014). Selon Arnaud Montebourg : « Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser ! » (Le Figaro, 18/03/2014). Or, dès son arrivée à Bercy le 28 octobre 2014, Emmanuel Macron, promu nouveau ministre de l’Économie et des Finances, revient sur la ligne d’Arnaud Montebourg et signe le décret autorisant l’homme d’affaire à racheter SFR tout en rejetant la demande de Bouygues Télécom. (Un tel feu vert du ministre est devenu nécessaire suite au décret édicté par Arnaud Montebourg n° 2014-479 du 14 mai 2014 relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable : ce décret soumet à l’approbation de Bercy tout rachat dans les télécoms). Emmanuel Macron a donc provoqué un renversement complet de la politique du gouvernement en faveur de l’homme d’affaire Patrick Drahi. En 2015, lors que Patrick Drahi rachète le groupe France Next Radio propriétaire de BFM-TV à Alain Weill, c’est un certain Bernard Mourad, ancien banquier d’affaire chez Morgan Stanley, qui apporte son aide à Patrick Drahi dans l’opération. On retrouve Bernard Mourad dans l’organigramme de la campagne d’Emmanuel Macron dans En Marche!, en tant que Conseiller spécial chargé du financement de sa campagne. Quant au groupe Altice, il représente en France SFR et Numéricable, ainsi qu’avec Next Radio, les chaines d’info en continu BFM-TV et RMC info, Libération et les magazines du groupe Roularta : L’Express, L’Expansion. A l’évidence, les chaines du groupe Next Radio ont bien rendu la pareille à Emmanuel Macron : entre novembre 2016 et février 2017, ses discours de meetings ont été retransmis sur BFM-TV pendant un total de 426 minutes mois, contre 440 pour ses adversaires principaux (182 minutes pour Fillon, 135 pour Mélenchon, 63 pour Le Pen et à peine 60 minutes de Benoît Hamon) soit 7 heures et 6 minutes de Macron contre 3 heures et 2 minutes de Fillon.
− Conflit d’intérêt et possible corruption dans la vente d’Alstom (2014) : Alors que General Electric négocie avec Alstom la vente de sa branche énergie (70 % de son chiffre d’affaire). Le PDG d’Alstom, Patrick Kron se garde bien d’en avertir Bercy, alors qu’il voit le ministre Arnaud Montebourg tous les trois jours pour demander des commandes pour Alstom. Or Alstom est un fleuron national dont l’Etat est un des principaux clients et qu’il a sauvé de la faillite en 2004. Afin d’éviter qu’Alstom ne passe sous pavillon américain pour une somme si modique par rapport à sa valeur en France, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, cherche une offre alternative afin de protéger Alstom, avec une reprise par l’allemand Siemens. Cette solution n’a pas du tout les faveurs du secrétaire général-adjoint de l’Elysée d’alors, Emmanuel Macron, qui s’y oppose, préférant l’accord avec General Electric. Arnaud Montebourg va dès lors prendre un décret pour bloquer ce genre d’absorption : le décret n° 2014-479 du 14 mai 2014 relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable, mais Emmanuel Macron lui succèdera à Bercy et estimant ce décret comme une menace, autorisera la vente de la branche énergie d’Alstom en la présentant comme une alliance industrielle (alors que c’est une absorption pure et simple). La réalité est que les Etats-Unis venaient de s’offrir un fleuron français à peu de frais. De nombreux économistes parleront de « scandale d’Etat ». Le PDG part alors avec un bonus de 4 millions € et malgré les engagements de l’américain de créer 1000 postes, GE supprimera 800 postes en France chez Alstom.
« Il est l'un des acteurs clefs du scandale d’État Alstom. Jusqu'en juin 2014, il était secrétaire général adjoint auprès de la Présidence de la république, il a toujours apporté un soutien sans faille à General Electric. Lorsqu'il était conseiller à l'Élysée il a toujours oeuvré non seulement en faveur de l'option américaine mais il en a accepté tous les désidératas. Avant, d'être nommé à ce poste en mai 2012, il était associé gérant de la banque d'affaires Rothschild et Cie. Or, cet établissement financier est également une banque conseil d'Alstom dans ce dossier. Le conflit d’intérêt est alors évident mais ne gêne pas l’intéressé. Depuis, le 26 août 2014, il est ministre de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique, il a donc en charge le dossier en Alstom. Le 5 novembre 2014, il a autorisé le rachat du pôle Énergie du groupe par General Electric et mis en veille l'option d'une entrée de l’État au capital du nouvel Alstom, centré sur les Transports... » (Rapport de Recherche n°13 – Décembre 2014 du CF2R, « Racket Américain et démission d'Etat – le dessous des cartes du rachat d'Alstom par General Electric »).
Le 13 avril 2013, Frédéric Pierucci, alors vice-président monde de la division chaudières d'Alstom, est arrêté à l’aéroport de New York. Il passe 14 mois dans une prison de haute-sécurité puis plaide coupable, sans mettre en cause ses responsables. Il est licencié par la direction d’Alstom pour « abandon de poste ». Puis Alstom décide à son tour de plaider coupable et accepte de négocier une amende avec la justice américaine. Dans le même temps, la branche énergie du groupe est rachetée par l’américain General Electric. Frédéric Pierucci reste le seul haut cadre d'Alstom incarcéré dans cette affaire. Libéré sous caution en juin 2014, il a de nouveau été emprisonné en septembre 2017, dans un établissement de Pennsylvanie, pour une période de 12 mois. De 1998 à 2005, Pierre Laporte a travaillé chez General Electric comme directeur juridique de la division médicale pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie puis Alstom : « Ce qu’a identifié la justice américaine, avec l’assistance du FBI, c’est un système de corruption généralisé au sein du groupe Alstom […] Il paye pour les autres, les dirigeants d’Alstom ont négocié leur liberté contre celle de l’un des leurs. C’est une situation inadmissible et choquante. » Selon lui, « l’immunité des dirigeants d’Alstom [dont le PDG du groupe Patrick Kron et le directeur financier] a été négociée avec la justice américaine. Tout comme l’interdiction d’aider ou de coopérer avec ceux qui faisaient déjà l’objet des sanctions. Le prix humain est extrêmement élevé. » ; Les Américains ont fini par arrêter l’un des membres de la direction : « Ils l'ont emprisonné et mis sous pression pour obtenir des informations. C’est uniquement à partir de ce moment-là que la direction d’Alstom a commencé à coopérer », explique l'ancien cadre qui décrit une méthode très claire : « Après l’avertissement, on attrape l’un des membres du groupe qui connait le système pour terroriser les autres. » Régulièrement en contact avec ses dirigeants, il affirme que General Electric avait dans son viseur les pratiques de corruption d’Alstom : « Je me rappelle de réunions de plusieurs dizaines de juristes qui commentaient la décision du tribunal italien sanctionnant un certain nombre d’entreprises, dont Alstom, dans une affaire de corruption. C’étaient des cas pratiques pour former les juristes chez General Electric ! » (Pierre Laporte à Franceinfo, 19 janvier 2018).
Les circonstances de la vente de la branche énergie d’Alstom GE en 2014 sont depuis révélées dans Frédéric Pierucci, Mathieu Aron, Le Piège américain. L’otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne., JC Lattès, 16 janv. 2019, 480 p.
− 2ème affaire Alstom (politique) : Lundi 12 septembre 2016, (15 jours après la démission du jeune ministre) François Hollande convoque une réunion interministérielle de crise à l’Elysée pour trouver une solution à la fermeture du site de Belfort dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 20%. L’ancien ministre du redressement productif A. Montebourg avait déclaré le 8 septembre 2016 sur France 2 « lorsque j'avais demandé 20% du capital (d'Alstom) pour l'Etat : Macron a ironisé : "nous ne sommes quand même pas au Venezuela » avant d'ajouter: « On a laissé faire, on ne s'y est pas intéressé, on a reçu des rapports, on ne les a pas lus [...] Je considère qu'il y a là une très grave faute eu égard aux intérêts industriels et patriotiques de notre pays ». Et selon une source anonyme de l’Elysée au Monde : « L'affaire Alstom est la preuve que Macron avait encore du travail à faire à Bercy », tout comme Michel Sapin : « Il faudrait d'abord demander à Macron ce qu'il avait mis en place. La vérité c'est qu'il avait levé le pied depuis un an ». Pour Macron, « C'est à mes successeurs de s'exprimer sur ce point, mais ce n'est pas parce qu'ils ont 20% des droits de vote qu'ils peuvent empêcher (cette fermeture), sinon c'est de la gestion de fait », tout en estimant que « l'appareil de production est sur-calibré, la solution c'est d'innover, c'est d'accéder à de nouveaux marchés ». Pas vraiment une solution de court terme pour la société Alstom, confrontée à une pénurie de commandes en France. Réactions politiques de N. Sarkozy : « Quand je pense au ministre de l'Economie, Monsieur Macron, entre sa visite au Puy du Fou, les photos de vacances, et sa démission, imaginez ce que doivent penser les ouvriers d'Alstom à qui il avait promis solennellement qu'il les aiderait et qu'il les sauverait. Il est parti. Il n'a rien fait, c'est désolant » et de NKM : « Il faudra qu'on m'explique ce qu'est la politique de Macron vis-à-vis d'Alstom (...) parce qu'on nous a expliqué que c'était formidable de remplacer les trains par des cars, et maintenant on s'étonne qu'on ne fabrique plus de trains en France ! »
General Electric avait promis au gouvernement français la création de 1000 emplois. Aujourd’hui l’entreprise se dédit en revenant sur cet engagement. Les syndicalistes sont désabusés. Emmanuel Macron, devenu président de la République, reste aujourd’hui silencieux sur ce dossier et son ministre de l’économie Bruno Le Maire affirme que General Electric devra « verser des compensations à hauteur des emplois qui n'ont pas été créés en France ». Pour l’entreprise, la facture pourrait s’élever à 34 millions €.
− La Loi Macron (2014) : Il présente au mois de décembre 2014 au Conseil des ministres, le projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, aussi appelé « loi Macron », qui pour objectif de « déverrouiller l'économie française » en modifiant notamment la réglementation concernant le travail le dimanche, les professions réglementées, les transports et le permis de conduire, l'ouverture du marché autocar et la vie des entreprises et des salariés. Par peur de ne pas trouver de majorité sur ce texte, le gouvernement Valls II décide de ne pas faire voter cette réforme auprès des parlementaires et d'utiliser l'article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter, ce qui va créer une polémique. La croissance reste malgré cela proche de 0% dans la première moitié de l'année 2015 et l'OCDE estime que les mesures d'Emmanuel Macron n'auront que très peu d'effets dans les dix prochaines années. En 2017, sur la dizaine de compagnies d’autocars créées pour ce marché, seules 3 persistent et les autres ont fermé.
− Cadeau fiscal de 900 millions € au détriment de l’Etat au profit des plus riches contribuables français. Le Canard Enchaîné du 23/02/2015 révèle dans son édition de la semaine que l’article 135 de la loi « Macron » n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, qui concerne la fiscalité des actions gratuites, ferait un cadeau fiscal de 900 millions € aux plus riches contribuables du pays. Cette disposition concerne les actions données gratuitement par une entreprise à ses salariés, et qui représentent une sorte de pari sur l’avenir, au cas où l’entreprise réaliserait par la suite d’importants bénéfices, dont une partie serait alors reversée aux employés de la société. La pratique est légale et souvent réalisée par des start up. Le principe étant de les encourager dans le texte. Or, ces actions, en tant que revenus pour la personne qui les reçoit, sont bien sûr imposables. Mais dans les faits, ce ne sont pas les salariés de petites start up qui vont en profiter le plus : ce sont bien les grands patrons des entreprises multinationales et du CAC40, qui ont découvert l'usage d'une telle pratique. Ainsi, en 2014, ces dernières ont reversé à leurs dirigeants pour un total de 6,4 milliards € en actions. Comme ces actions bénéficient d'un abattement fiscal de 50 % avant imposition, elles seront donc désormais imposables, mais de moitié. Si l’objectif affiché par Emmanuel Macron était d’inciter les entrepreneurs à se lancer dans l'aventure d'une start up, il vient surtout de faire un cadeau fiscal de 900 millions € aux contribuables les plus riches du pays. Et, bien entendu, 900 millions € de moins en recettes fiscales qu’il faudra compenser par ailleurs.
− « Les illettrées de Gad » (17 septembre 2014) : Invité d'Europe 1 à la matinale, nouveau locataire de Bercy depuis peu, il a parlé du chômage de masse, en prenant l'exemple des employés licenciés des abattoirs de Gad : « Il y a dans cette société une majorité de femmes, pour beaucoup illettrées. ». Cette prise de parole avait notamment poussé la déléguée syndicale CFDT de Gad, Annick le Guevel à dénoncer « une insulte aux femmes de Gad et aux femmes de l'agro-alimentaire en général ». La phrase déclenchera une grosse polémique, pour laquelle Emmanuel Macron devra faire des excuses. Il essaiera encore de rattraper cette bévue dans son meeting du 4 février 2017 à Lyon, en parlant de « son arrière-grand-mère qui ne savait même pas lire », l’intégrant dans son storytelling de candidat. Il tombera dans le même travers le 13 janvier 2017, alors en campagne présidentielle, où il parlera de l’alcoolisme qui s’est installé dans le bassin minier de Noeuds-les-Mines.
− Erreur sur les tarifs des notaires (loi Macron 2). Durant l’élaboration du volet hautement sensible de la seconde loi Macron touchant aux tarifs des professions réglementées, et des notaires en particulier, Emmanuel Macron a reconnu à l’Assemblée nationale s'être «trompé» sur le « corridor tarifaire ». Ce « corridor » consistait en un mécanisme visant à introduire de la concurrence sur les tarifs et qui ambitionnait de faire baisser les prix, mesure contre lequel les notaires étaient alors vent debout. Il a avoué alors avoir reçu « des menaces de mort de certains officiers publics ministériels » et avoir porté plainte. (Le Figaro économie, 2/2/2015). Sur ce volet de cette loi fourre-tout, les députés de l'opposition se sont émus de l'indigence des études d'impact, pourtant rendues obligatoires pour les projets de lois depuis 2009, concernant les conséquences de ces dispositions nouvelles sur l'emploi.
− L’insulte des syndicalistes d’Air France. Jeudi 8 octobre 2015, interviewé sur CNN le ministre a insulté explicitement les membres des syndicats d’Air France en anglais : « Le gouvernement a soutenu la direction, et tous les syndicats, au fond, ont condamné ces actes.
Donc je souhaite être clair : il ne s'agit pas de la France, il s'agit de personnes stupides, et qui seront condamnées pour cela ».
− Affaire Ecopla (2014). Premier producteur européen de barquettes aluminium implantée en Isère, la société Ecopla a été liquidée le 16 juin par le tribunal de commerce de Grenoble, qui a choisi le concurrent italien Cuki pour payer une partie des dettes, reprendre le matériel, mais pas les emplois. Les 25 salariés, essaient alors de redémarrer leur entreprise en société coopérative de production (SCOP). Ce projet de SCOP en 2014, aurait permis de reprendre une vingtaine d’employés tout de suite et une cinquantaine d’ici trois ans, les salariés ont accompli le tour de force de réunir 2,3 millions € pour relancer Ecopla. Soutenus par la région, par l’Union régionale des SCOP, l’Association française de l’aluminium et l’Union des industries métallurgiques, ils sont persuadés qu’« une intervention du ministère peut suffire à débloquer le dossier ». Malgré un rendez-vous au ministère de l’économie avec Martine Pinville, la secrétaire d’Etat, qui suivait ce dossier, toutes les lettres adressées à Emmanuel Macron par les salariés, les élus, l’Association française de l’aluminium sont restées sans réponse jusqu’au 29 août… veille de sa démission du ministère de l’économie. Après avoir essayé de l’alerter en vain durant deux ans sur le sort de leur entreprise d’aluminium, ces anciens salariés mécontent se déplaceront à Paris pour l’interpeller le 12 septembre 2016 au siège de son mouvement En marche! (A. Rodier, « Les salariés d’Ecopla sont venus dire à Emmanuel Macron « qu’il n’a pas fait son boulot » », Le Monde, Economie, 13/09/2016).
− Mensonges sur la vente des aéroports de Toulouse, Nice et Lyon (2016). Le 16 juin 2016, Médiapart (L. Mauduit, « Aéroport de Toulouse: Macron rattrapé par son mensonge ») relève que le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron a menti lors de la privatisation de l’aéroport de Toulouse, qu’il envisageait de vendre à des investisseurs chinois. À l’époque, il avait en effet promis publiquement que la société resterait contrôlée par ses actionnaires publics, la société chinoise restant minoritaire. Mais avec ces investisseurs chinois, l’État avait au même moment conclu un pacte d’actionnaires secret, aux termes duquel il lui donnait l’assurance qu’il voterait à ses côtés toutes les résolutions qu’il présenterait. L’affaire du dividende qui survient un an plus tard prend donc valeur de test : le 19 octobre 2016, les actionnaires chinois, se versent 15 millions € de dividendes. Il est alors démontré que Macron, comme le soupçonnait Mediapart, a menti. Réunis au sein de Casil Europe, les groupes chinois Friedmann Pacific Asset Management (FPAM) et Shandong Hi Speed Group détenaient 49,9 % du capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac depuis décembre 2014. Toutefois, Casil a finalement décidé de vendre sa participation de 49,99% au sein de la société Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB) en réaction à la décision de l'État français de conserver ses 10,01% au capital d'ATB, l'empêchant ainsi de devenir majoritaire (La Dépêche, 22 janvier 2019).
28 juillet 2016, Le Figaro annonce que « Le consortium Azzurra, détenu majoritairement (65%) par l’italien Atlantia contrôlé par la famille Benetton, avec à ses côtés l’aéroport de Rome et EDF Invest, se porte acquéreur des 60% détenus par l’Etat. Produit de la vente : 1,22 milliards € ». Pour les experts du dossier, le problème est que le jeune ministre reproduit la même erreur que pour les autoroutes : « Les pouvoirs publics (et donc nos impôts) ont réalisé ces investissements très lourds qui commençaient seulement à être amortis. Leur vente va certes apporter du cash à court terme, mais va aussi nous priver des bénéfices qui iront aux acheteurs pendant des décennies, au lieu de rentrer dans les recettes publiques ». Le 25 janvier 2017, la vente est contestée en justice, selon Nice-Matin : une clause illégale aurait été introduite par Bercy, (c’est à dire par M. Macron à la tête du ministère) dans le cahier des charges du contrat de vente qui avantagerait l’acheteur, mais qui représente pour les compagnies aériennes et donc les voyageurs qui paieront la note, « une sérieuse inflation des redevances aéroportuaires ».
Fin juillet 2016, Emmanuel Macron vend l’aéroport de Lyon (Lyon-Bron et Lyon-Saint-Exupéry) à la société Vinci. Immédiatement, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, annonce son intention, avec le département du Rhône, d’intenter une action en référé devant le tribunal administratif de Paris visant à annuler ce processus de privatisation. « L’élu critique le fait que le deuxième tour prévu pour l’examen des six candidatures n’ait pas eu lieu et que la décision finale se soit résumée à un choix entre Vinci et l’australien Macquarie », (« Polémique autour de la privatisation de l’aéroport de Lyon », Les Echos, 1/08/2016).
Concernant les plates-formes aéroportuaires franciliennes, celles-ci sont gérées par la société Aéroports de Paris (ADP) qui est aujourd’hui privatisée. Alors établissement public industriel et commercial, ADP a changé de statut et est devenu une société anonyme avec la loi du 20 avril 2005, sous réserve du maintien de la majorité de l’Etat au capital et du statut du personnel. Le décret du 22 juillet 2005 a précisé son cahier des charges et son statut. Jusqu’alors, la part de l’Etat dans le capital d’ADP devait rester majoritaire par disposition de la loi. Elle était en 2018 de 50,6 %, faisant d’ADP une entreprise publique. Le changement de statut et l’ouverture de capital ne faisant pas la privatisation, c’est donc la loi « PACTE » votée en 2019 qui a fait sauter le dernier verrou en modifiant les seuils de détention afin de privatiser définitivement ADP et opérer de nouvelles cessions de capital faisant passer la part de l’Etat sous les 50 %.
− Conflits d’intérêts - Fundraising pour la présidentielle 2017 Le ministre aurait participé à une rencontre de «fundraising» en marge d'un déplacement, le 14 avril 2016, à Londres pour la présentation de la French Tech. Une rencontre privée organisée par Christian Dargnat, ex-directeur général de BNP Paribas Asset Management, qui préside aujourd'hui l'association de financement d'En marche! lui a fait rencontrer entre 80 et 100 entrepreneurs, des patrons de start-up principalement, à qui il a présenté En marche!. Christian Dargnat a explicitement dit aux convives que, s'ils voulaient « aider Emmanuel », il ne fallait pas hésiter à participer financièrement. La presse (Valeurs Actuelles, 9 mars 2017) a d’ailleurs révélé un SMS envoyé il y a quelques mois par la direction de Rothschild à un listing très sélect de banquiers d’affaires de la place parisienne :
« Chers amis, un cocktail dînatoire de levée de fonds est organisé pour Emmanuel Macron le 27 septembre à 20 heures à la Terrasse Martini, 50 avenue des Champs-Élysées. À cette occasion, Emmanuel vous fera part de sa vision et de ses propositions, cela sera aussi l’occasion de discuter avec lui de façon informelle. Si vous souhaitez vous joindre à nous, pourriez-vous le confirmer en répondant à ce SMS, en indiquant si vous serez accompagné. Pour des raisons de confidentialité, nous vous demandons une très grande discrétion autour de cet événement. »
Selon Georges Fenech (LR) : « Cette confusion des genres, voire ce potentiel conflit d'intérêts, ne peut qu'interpeller la représentation nationale et appelle, en tout état de cause, une clarification de la part de votre Haute autorité ». Deux cocktails dinatoires de levée de fonds programmés les 1er et 8 juin dans un appartement du XVIème arrondissement par un ami du ministre ont finalement été annulés en raison de la publicité non sollicitée dans les médias. En marche avait alors récupéré 398 570 euros de près de 1.000 personnes en mai 2016 (site En Marche! et Le Figaro, 27 mai 2016).
11 mai 2016 à l’Assemblée nationale : Manuel Valls a pris à partie Emmanuel Macron sur les bancs des ministres. Le premier ministre venait de répondre à une interpellation du député LR Georges Fenech sur la levée de fonds qu'aurait menée Emmanuel Macron pour son mouvement en marge d'un voyage officiel à Londres, le 14 avril. Sur le banc des ministres Manuel Valls a laissé exploser sa colère, invectivant directement son ministre de l'Économie. Selon L'Opinion, le premier ministre lui aurait reproché son interview donnée la veille dans Sud Ouest, dans laquelle il dénonce la « caste » politique. « C'est inacceptable. Pourquoi tu dis ça ? », s'agace-t-il, selon le récit d'un membre du gouvernement. Réponse de Macron, penaud: « C'est Juppé que je visais ». « Mais alors, dis-le, dis-le ! », réplique le premier ministre. Le tout sous les regards pétrifiés de Michel Sapin et Myriam El Khomri, pris entre deux feux.
- 14 avril 2016 : interview de Brigitte Trogneux à Paris Match. Elle y délivre des photos personnelles du couple et montre leur complicité. Réaction du ministre dès le lendemain pour faire taire la polémique : non, rien n'a été préparé avec son épouse pour faire cette une de Paris Match. L'article consacré à sa vie intime serait même "une bêtise", voire une manipulation de la part des médias. Une version des faits battue en brèche par la journaliste de Paris Match en charge du sujet, qui a révélé à son tour qu'Emmanuel Macron était bien au courant de l'interview de son épouse et ne s'y était pas opposé... Quelques jours plus tard, c'est Brigitte Trogneux qui reconnaissait avoir commis une erreur. Le 8 mai, elle expliquait avoir voulu donner cette interview pour mettre fin à des "rumeurs de caniveau".
- Clip copié/collé de son mouvement « En marche ! » "Le Petit Journal" de Canal+ du jeudi 7 avril 2016 est revenu sur la composition et la réalisation du clip "feel-good" - réalisé par Adrien Taquet, patron de l’agence de pub Jésus et Gabriel, et ami de Macron - que le ministre a commandé pour son mouvement. Une voix-off évoque des Français qui veulent "que ça bouge, essayer des idées neuves, en finir avec l'immobilisme" avant de souligner, images à l'appui, que la France "a des atouts pour réussir." Néanmoins, les fameux "Français qui réussissent" dans ce clip ne consistent qu'en une avalanche de vidéos récupérées sur le site Gettyimages - des vidéos bien souvent tournées par des étrangers, partout dans le monde : des Autrichiens en balade, un chef de chantier américain, un jeune New-yorkais tiré d'un clip de Ragga, un prof de maths présent dans une pub américaine. D’ailleurs, l'une des jeunes femmes apparaissant dans le clip "En marche" a été récupérée dans le clip de campagne de Bernie Sanders, candidat démocrate aux présidentielles américaines. L'équipe d'Emmanuel Macron n'a pas non plus hésité à gommer certains détails des images : les phrases en anglais sont passées en français, les bières de trois jeunes se transforment par magie en Coca-Cola. Il reproduira encore ce genre d’emprunts le 1er avril 2017 en copiant mot pour mot des termes de François Hollande prononcés dans la même ville de Marseille le 14 mars 2012 (voir plus loin).
− Crise sociales/grèves loi El Khomri, 27 mai 2016, il s’emporte face à des manifestants : Lors d’un déplacement à Lunel, face aux deux grévistes dont l’un porte un T-shirt intitulé « Freedom Palestine », le ministre lance: « Je n'ai pas de leçons à recevoir. Si vous ne voulez pas que la France soit bloquée, arrêtez de la bloquer ». Mais les hommes en face de lui ne se débinent pas. « Ce qui bloque la France, c'est le 49-3, monsieur Macron » ; Irrité par les attaques verbales des deux grévistes, le ministre finit par lâcher : « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler ». « Mais je rêve de travailler monsieur Macron », lui répond son interlocuteur. Poussé dans ses retranchements dans les rues de Lunel, le ministre conclut: « Là je viens de voir des jeunes qui ont envie de travailler, qui ont envie de réussir et qui ne sont pas en train de dire ça ! », et se voit répondre: « Tous les chômeurs ont envie de travailler ». Le Figaro, 27/5/2016.
En déplacement à Montreuil le 6 juin 2016 pour dévoiler un timbre célébrant le 80ème anniversaire du Front Populaire, plusieurs dizaines de manifestants de la CGT et du PCF l'attendaient devant la poste, où ils avaient déployé une banderole "Plutôt en grève qu'en costard". Bousculé et après avoir essuyé des jets d’oeufs, il a dénoncé la « violence » et « l’agressivité » de ces « anti-loi travail » : "Je ne parle pas d'un texte de loi avec des oeufs et des coups de bâton", "ils n'écoutent rien, ils invectivent", a-t-il répliqué, ajoutant qu'il préférait se faire lui-même des shampoings aux oeufs.
En marge d’un déplacement à Nancy le 10 juin 2016 pour le Forum Mondial des matériaux, un manifestant a fait irruption dans la salle, bleu de travail à la main. « Ce n'est pas en mettant un costard qu'on travaille. C'est en mettant un bleu de travail, je vous l'offre ». Le manifestant s’est fait évacuer en hurlant : «Vous êtes un banquier ! Vous représentez une minorité de casseurs du droit du travail ». Ces accrochages s’ajoutent à un vieux contentieux avec la CGT où Emmanuel Macron s’était déjà écharpé en direct dans les studios de RMC avec Mickaël Wamen, ex-salarié Goodyear, le 20 janvier 2016 à propos de la situation des anciens salariés de l'usine Amiens-Nord. Le syndicaliste lui reprochait : « Vous facilitez les fermetures d'entreprises et c'est comme ça que vous laissez croire aux Français que vous allez créer de l'emploi. On marche complètement sur la tête […] Grâce à vous il y a 800 chômeurs de plus. Vous n'avez rien fait pour les salariés d'Amiens-Nord »
Lors de la sortie de son livre de campagne, attendu le jeudi 24 novembre à la Fnac des Ternes pour une séance de dédicace de son nouveau livre "Révolution" (XO, 2016, 270 p.), armés de drapeaux et de sifflets, plusieurs syndicalistes de la Fnac ont bruyamment interpellé l'ancien ministre aux cris de "Macron démission".
Lors de sa visite au Salon de l’agriculture le jeudi 1er mars 2017, il fera l’objet d’un second jet d’oeuf en plein visage. « C’est le folklore, minimisera-t-il, Il y a toujours des imbéciles, toujours des excessifs.»
− Sous-estimation de son patrimoine 31 mai 2016 - Réévaluation du patrimoine de son couple par l'administration fiscale, l'obligeant à payer de façon rétroactive l’ISF. Après une enquête de Mediapart et du Canard enchaîné. Après « un an et demi de discussions » avec l'administration fiscale, le ministre de l'Économie a «admis» qu'il devait payer l'ISF. avait estimé le patrimoine de son couple sous la limite fatidique des 1,3 million € d'actifs nets taxables, ce qui le mettait à l'abri de l'impôt sur la fortune. Mais « une réévaluation du patrimoine immobilier du couple » a abouti au franchissement du fameux seuil. D'après Mediapart, Emmanuel Macron a trouvé un accord avec le Fisc au bout d'un an et demi de discussion. Pendant ce temps, il faisait très certainement l'objet d'une « procédure de contrôle sur pièce ». Le ministre a alors déposé une déclaration rectificative pour les années 2013 et 2014, le rattrapage devrait toutefois rester inférieur à 10.000 €, intérêts ou pénalités compris, étant donné le faible taux de taxation appliqué sur les premières tranches de l'ISF. Le 18 septembre 2015, Emmanuel Macron acquitte donc la somme de 4 174 € pour 2013 et de 2 264 € pour 2014. Pour 2015, il n'a pas payé l'ISF, car son patrimoine n'atteignait pas le seuil des 1,3 millions €. Pour 2016, il va de nouveau régler cet impôt: il a vendu son appartement du XVème arrondissement parisien (950 000 €) et ne bénéficie plus de la décote de 30% attachée à la résidence principale. Macron affirme alors : « Je ne suis dupe de rien, sachez-le. Ces derniers jours et ces dernières semaines, il y a un emballement sur tous les sujets pour essayer de me déstabiliser, me fragiliser, salir l'action qui est la mienne... je ne suis pas naïf », « Bon courage à ceux qui pensent cela, parce que cela ne m'arrêtera pas. Cela ne fait que conforter ma détermination à renouveler l'offre et la vie politiques ». Lundi 13 juin 2016, il se décide à publier tous les détails de ces éléments dans un long article sur son compte Facebook intitulé « rétablir la vérité ».
Il avouera croire en une dénonciation de la part de son collègue ministre des comptes publics Michel Sapin qu’il sait ne pas l’apprécier, lors de l’émission diffusée sur Fr. 3 le 21 novembre 2016 « E. Macron : la stratégie du météore ».
− Polémique / déclarations dans Marianne 6 oct. 2016 : « C’est très important de faire respecter la neutralité du service public. La religion ne peut pas être présente à l’école. Toutefois, j’entends peu de gens émus lorsque les conséquences de ce débat envoient de plus en plus d’enfants dans des écoles confessionnelles qui leur enseignent la haine de la République, professent des enseignements essentiellement en arabe ou, ailleurs, enseignent la Torah plus que les savoirs fondamentaux. Quand certains réclament des menus dans les écoles sans aucun accommodement et veulent que tous les enfants mangent du porc, ils pratiquent une laïcité revancharde dangereuse » où il sera accusé de stigmatiser la communauté juive : « Ces propos sont profondément offensants, inexacts et caricaturaux », a dénoncé dans un communiqué le Fonds social juif unifié (FSJU), « Les établissements de l’enseignement privé juif et les élèves qui les fréquentent ne sauraient faire l’objet d’amalgames douteux et dangereux », a fustigé le président du FSJU. L’adjonction des écoles qui « enseignent la Torah » à celles qui « enseignent la haine de la république » est insupportable à la réalité, insultante à l’égard des enseignants des écoles juives et annonce la vacuité des assertions diffamantes de Macron envers eux.
− Polémique après ses déclarations sur l’Algérie le 23 novembre 2016. En accordant un entretien au Point pour son entrée en campagne présidentielle, intitulé « Ce que je suis », le 23/11/2016, il suscite un tollé à gauche, notamment auprès des anticolonialistes fustigeant ses propos : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un Etat, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie. ». Le 15 février 2017, à Alger, il affirmera l’inverse : « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes ».
− Incertitudes et nombreux revirements sur les 35 heures. Lors de son meeting à la porte de Versailles du 10 décembre 2016, Macron affirme vouloir conserver la loi sur les 35 heures, déclarant que « la durée légale du travail doit rester à 35 heures » et que « les 39 heures ne sont pas une bonne réponse ». Or, 24 heures avant d’être nommé à Bercy, il s’était montré favorable à des dérogations aux 35 heures (Le Point, 28/08/2014), en les étendant à toutes les branches par des accords avec les partenaires sociaux. Devenu candidat à l’élection présidentielle, il dévoile une partie de son programme économique dans l’Obs. du 10/11/2016 en proposant la fin des 35h pour les jeunes qui peuvent travailler plus. Il rétropédalera ensuite en se prononçant pour le maintien des 35h dans la loi et pour plutôt reporter les négociations des changements au niveau branche et entreprise (reprise du rapport Attali, décision 119 p. 110).
− Polémique sur ses archives personnelles. Concernant le reproche fait par les journalistes de C à vous sur France 5 au sujet du reportage diffusé sur France 3 « Emmanuel Macron, la stratégie du météore », le candidat s’est emporté le 1er décembre 2016. Dans le 19/45 de M6 le 23 novembre 2016, Macron avait déclaré « je n’ai pas donné d’archives personnelles. Il s’est procuré des fils d’archives ». Pourtant, le réalisateur du reportage Pierre Hurel, a affirmé le contraire : « Emmanuel Macron nous a donné un certain accès. Il m’a donné certains documents lui et son épouse, qui apparait dans le film, comme les photos de mariage, celles-là, il me les a données ». Mais le candidat s’emportera une nouvelle fois dans l’émission C à vous sur Fr. 5 le 24 novembre : « ce n’est pas moi qui lui ai données, je ne les ai d’ailleurs pas ! »
− Sortie de son livre : une « révolution » ambiguë et peu cohérente. En novembre 2016 sors son ouvrage « Révolution », chez XO. Le candidat nouveau envisage de bousculer la société. Pourtant, son parcours apparaît comme tout ce qu’il y a de plus élitiste (ENA, Inspection des finances, pantouflage chez Rothschild). Difficile alors d’imaginer une « révolution » menée par un millionnaire (il a depuis réorganisé ses finances), dont le million gagné dans la finance est intimement lié au système qu’il prétend combattre (et dont proviennent tous ses soutiens financiers du CAC 40). En outre, l’analyse de rapports montre que la richesse déclarée en titres et en biens de la famille Rothschild cumulée pour chacun de ses membres (voilà pourquoi elle échappe au classement Forbes des Richest People on the Planet 2016), et pour laquelle le jeune Emmanuel Macron a travaillé, atteint 12 000 milliards €. La fortune de cette seule famille est en réalité 5 fois plus élevée que la richesse combinée des 8 premiers milliardaires individuels au monde (et 170 fois plus élevée que la richesse de Bill Gates), ce qui signifie que la famille Rothschild contrôle à elle seule plus de richesses que plus des ¾ de la population mondiale totale (source : rapport OXFAM International, Une économie au service des 99 %, janv. 2017, 55 p., disponible sur ww.oxfam.org). Le rapport OXFAM pour 2019, Services publics ou fortunes privées, janv. 2019, 114 p. montre que la fortune des milliardaires de la planète a augmenté de 12 % représentant un gain quotidien cumulé de 2,2 milliards €, tandis que la richesse de la moitié la plus pauvre de la population mondiale – soit 3,8 milliards de personnes – a chuté de 11 % : « Après les Etats-Unis, la France est le pays qui a connu la plus forte progression de millionnaires en 2018. Aujourd’hui, en France, 8 milliardaires français possèdent autant que les 30% les plus pauvres, suivant une tendance qu’a empruntée nombre de pays riches avant nous. La responsabilité des gouvernements est sans équivoque : loin de s’attaquer aux inégalités, ils les aggravent d’un côté en allégeant allègrement la taxation des entreprises et des plus fortunés, et en renonçant à combattre l’évasion fiscale tandis que de l’autre, ils sous-financent les services publics, au détriment des plus pauvres et des femmes notamment. » (Pauline Leclère, porte-parole OXFAM, janv. 2019) Pour le député Christian Jacob, interrogé à l’Assemblée le 24 janvier 2017 : « Celui qui se prétend aujourd'hui l'ami des grands patrons et des grands médias, qui était le conseiller aux affaires économiques de François Hollande au moment où il a imaginé la taxation à 75 %, celui qui méprise le peuple, qui a parlé d'ouvrières illettrées, de gens du Nord pratiquement alcooliques ou des autocars pour les pauvres, c'est révélateur. C'est une imposture ». En 2018, les 5% les plus riches détenaient 40% des richesses nationales et les 1% les plus riches en détenaient 20,6 %. Il est donc difficile de faire la révolution à l’encontre d’un système qui nous a formé, et auquel on vient juste de participer. Difficile de se dire « anti-système » lorsque tous les élus du système déçus par lui (et par les primaires des grands partis) vous rejoignent tout à coup opportunément en masse. Le candidat François Fillon le qualifiera d’ailleurs de « gourou issu du système qu’il dénonce » (conférence de presse à son QG 6/02/2017). Difficile de s’affirmer anti-système et de vouloir faire la Révolution avec le soutien massif des médias de masse comme jamais vu depuis Sarkozy (effet de bulle). La presse a aussi établi le soutien discret de l’Elysée à sa campagne à partir de la fin janvier 2017 (Les Inrocks, 25/01/2017).
− Erreurs et approximations dans son livre-campagne Révolution. Selon un extrait de son livre, on peut lire : « Lorsqu’on habite Stains en région parisienne ou Villeurbanne en région lilloise, il est plus simple de créer son entreprise et de chercher des clients que d’avoir un entretien d’embauche. » Directeur de cabinet du maire de Villeurbanne, Jérôme Safar a entouré de rouge cette erreur de géographie dans Révolution, le livre de l’ancien ministre, avant de la photographier et de la publier sur l’une de ses pages Facebook dimanche 27 novembre 2016. « Au moins on peut penser que le cabinet du maire de Lyon n’a pas relu le livre d’Emmanuel Macron », a-t-il commenté.
− Revirement sur ses idées socialistes selon le public et les opportunités. Emmanuel Macron a été à jour de sa cotisation au PS de 2006 à 2009 (sources : L’Obs., 29 août 2014 ; Le Figaro, 18 févr. 2015). De plus, intervenant devant un parterre de chefs d’entreprises le 4 décembre 2014 au forum « Osons la France ! » organisé au Grand Palais par le magazine Challenges, Emmanuel Macron, alors ministre et recherchant encore le potentiel soutien des élus du PS affirmera sans ambiguïtés à 4 reprises : « Pourquoi moi je suis socialiste ? » ; « Pourquoi je crois que c’est utile d’être socialiste ? » ; « moi, je suis socialiste et je l’assume » ; « être socialiste me paraît être une nécessité de bâtisseur » (sources : vidéo HuffPost, 24/01/2017 et D. Abiker sur Twitter, 23/01/2017). Néanmoins, deux ans plus tard, il affirmera en compagnie de Philippe de Villiers, venant saluer « la formidable réussite culturelle » du Puy du Fou, le 19 août 2016 : « L’honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste », ajoutant « je suis dans un gouvernement de gauche, mais…quelle importance ? ». Il tentera aussi de faire oublier son ancienne appartenance socialiste lors de son meeting à Lyon du 4 février 2017, où il opèrera un virage à droite.
− Maladresse en campagne aux Antilles. Emmanuel Macron poste vendredi 16 décembre 2016 après-midi une photo a priori anodine sur Twitter. Le fondateur d'En Marche! pose en compagnie d'un adolescent, sourire aux lèvres. Le tweet est accompagné de la légende suivante: « Avec Mathias, lycéen à Bourg-en-Bresse. Il rejoint sa mère expatriée en Guadeloupe pour Noël. Décollage imminent pour les Antilles ! » Une gaffe, puisque le terme «expatrié» signifie « résident dans un autre pays », la Guadeloupe étant à la fois une région et un département français d'Outre-Mer. Malgré la suppression rapide du message et son remplacement par une formule plus adéquate, ce tweet a déclenché un torrent de commentaires sur le réseau social. Il faut aussi préciser que Macron a fait assumer cette bévue par le Community Manager de son compte Twitter : « Je suis allé trop vite, j'ai fait une erreur, et présente mes excuses à ceux qui ont été blessés. Signé le CM. #ABonEntendeur #CoeurSurVous », a-t-il déclaré sur le compte du candidat. « L'équipe web a twitté trop vite et a corrigé immédiatement », avait justifié plus tôt le compte officiel d'En Marche !. Il a aussi fait assumer son erreur par les autres, démontrant l’absence d’analyse entre ce qu’il reçoit et ce qu’il transmet sur Internet. Contacté par LCI, l'entourage du candidat s’est contenté de minimiser cette erreur, évoquant un « problème sémantique », un « détail minuscule », expliquant que « le terme ‘expatrié' est une expression qu'a employée le jeune garçon ». Il réitèrera sa longue liste de bourde en outre-mer en qualifiant la Guyane d’ « île » le 27 mars 2017 (voir plus loin).
- « les alcooliques » du bassin minier (13 janvier 2017) : Dans le même travers que les « illettrées de Gad », lors de sa visite en campagne présidentielle dans la cité minière de fond de Sains, il affirmera que : « l’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier » (source : L’Avenir de l’Artois), réaffirmant à Noeuds-les-Mines : « dans ce bassin minier, les soins se sont moins bien faits, il y a beaucoup de tabagisme et d'alcoolisme ». L’accusant de mépris, de nombreux tweets réclameront des excuses du candidat.
- Revirements sur la politique fiscale du Président Hollande. Si le ministre des finances Macron assumait cette politique, le candidat d’En Marche! ne souhaite plus être associé à la politique économique, notamment fiscale (hausse des impôts), décidée en début de mandature qu'il a fortement inspirée quand il travaillait à l'Élysée. Ainsi en mars 2015, François Lenglet l’interrogeait : « Quand les impôts ont augmenté, vous aviez plus de pouvoir qu'un ministre, vous étiez le principal collaborateur du Président. Le choc fiscal, c'est vous. Vous l'assumez ? » et Macron de répondre : « Je prends mes responsabilités [...] C'était notre de responsabilité de le faire [...] En 2012, on augmente les impôts de façon substantielle. Je crois qu'il ne faut pas se masquer en effet derrière ses responsabilités et j'y ai tout à fait ma part ». Or, le 17 novembre 2016 sur Europe 1, il est revenu sur ses paroles en affirmant « J'assume tout en étant politiquement responsable de rien ». Et de le répéter à l’envi dans les médias.
- Revirement dans l’affaire des sables marins de Lannion. Afin d’éviter tout problème avant son meeting de Quimper (16/1/2017), Emmanuel Macron a nié avoir autorisé l'extraction de sables marins dans la baie de Lannion qui a provoqué l’inquiétude des pêcheurs costarmoricains. « Je ne l'ai pas autorisée », a-t-il affirmé sur France 3 Bretagne le 16 janvier 2017. Or c'est pourtant bien sa signature de ministre qui figure en bas du décret publié en septembre 2015 autorisant la concession d'extraction de sable calcaire à la Compagnie Armoricaine de Navigation. (Source : Le Monde (les décodeurs), 17 janv. 2017, « L’« amnésie » d’Emmanuel Macron sur les sables de Lannion »).
- Polémique sur l’aide de l’Elysée et ses levées de fonds au Proche-Orient. Emmanuel Macron a effectué lundi 23 janvier 2017 une tournée de trois jours au Proche-Orient, passant par le Liban et la Jordanie. A Beyrouth, après un coup de fil du ministère français des Affaires étrangères au directeur de l’Ecole supérieure des affaires (ESA) de Beyrouth (Stéphane Attali) jusqu’ici réticent, le candidat aurait finalement pu y donner une conférence le lundi 23 janvier face à un public d’environ 400 personnes (étudiants, expatriés, binationaux). La rencontre était introduite par le journaliste Emmanuel Chain (également producteur du reportage diffusé sur Fr. 3 le 21/11/2016 « Emmanuel Macron, la stratégie du météore »), qui n’a pas tari d’éloges sur le candidat. L’ambassadeur de France au Liban était au premier rang. Le lendemain, il s’est entretenu avec Michel Aoun, président du Liban récemment élu par les députés, après deux ans et demi de vacance du poste, ainsi qu’avec Saad Hariri, premier ministre. Cette rencontre aurait été, une fois de plus, organisée par l’Elysée. Emmanuel Macron aurait été également présent à deux repas de levée de fonds où « une place dans de ces dîners aurait coûté de 10 000 à 15 000 € », (Les Inrocks, 25/01/2017) : l’un avec des personnalités politiques libanaises et l’autre avec des dirigeants des milieux économiques. Ces repas, qui auraient accueilli une centaine de convives chacun, ont eu lieu dans une galerie d’art du quartier de Mar Mikhaël. Ils devaient initialement se dérouler au domicile de Jean Riachi, banquier d’affaire libanais, avant un changement de programme pour des raisons d’image, selon une source anonyme. Jean Riachi (camarade de promotion d’Emmanuel Chain à HEC) aurait joué un rôle central dans l’organisation de la visite d’Emmanuel Macron au Liban, grâce à l’entremise de l’ambassade, poussée par le Quai d’Orsay. Enfin, le candidat aurait séjourné au sein de la résidence officielle de l’ambassadeur de France (Les Inrocks, 25/01/2017). En Jordanie, il s’est rendu, avec l’aval du ministère de la Défense et en lien avec l’ambassade de France en Jordanie, sur la Base Aérienne Projetée H5 à la rencontre des troupes françaises. De nombreux journaux s’interrogent alors sur un soutien discret de l’Elysée, laissant planer un soupçon de rupture d’impartialité de l’Elysée (article 5 de la Constitution faisant du Président un arbitre au-dessus des partis) dans la campagne présidentielle pour 2017. La polémique vient aussi de ce que, en vertu de l’article 52-8 du Code électoral, sont interdits les versement de personnes physiques de plus de 4600 € ainsi que les versements de personnes morales étrangères. Pour un parti politique, les versements sont plafonnés à 7500 €.
- Nouveau conflit d’intérêt entre sa campagne personnelle et ses fonctions ministérielles. Le problème est déjà ancien : Manuel Valls alors Premier ministre affirmera dès le 28 mai 2016 dans Le Parisien : « c'est bien de faire du porte-à-porte. Que tout le monde fasse du porte-à-porte... mais dans les heures où on n'est pas ministre ! ». Sa secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire (avec laquelle il entretient des relations houleuses depuis leurs débuts au gouvernement) reprendra la critique le 30 juin 2016, expliquant qu’il a annulé plusieurs de ses voyages officiels, notamment le 12 juillet 2016, où il devait se rendre en Inde pour rencontrer le ministre indien des Finances. Il a préféré assister au premier meeting de son mouvement, à la Mutualité à Paris. Un conseiller gouvernemental déplorera en outre que "sa priorité n'est plus son agenda de ministre, mais son agenda personnel".
L’affaire rebondit le 24 janvier 2017, où, le livre de Frédéric Says et Marion L’Hour, Dans l'enfer de Bercy : Enquête sur les secrets du ministère des Finances, JC.Lattès, janv. 2017, 280 p. révèle les dépenses somptuaires d'Emmanuel Macron lors de son passage à Bercy et affirme qu’il aurait utilisé de l'argent public pour la campagne de son mouvement politique En Marche!. Ainsi, selon l’ouvrage, en 2016, le ministre de l'Economie aurait utilisé « à lui seul » 80 % de la totalité de l'enveloppe des frais de représentation accordée à son ministère... pour toute une année - soit 120 000 euros du 1er janvier au 30 août. L’ouvrage et Le Figaro (« Comment Emmanuel Macron s’est servi de Bercy pour se lancer », 20/01/2017) ajoutent qu’Emmanuel Macron n'aurait pas été pleinement dévolu à sa fonction de ministre lors de son passage à Bercy : il aurait reçu, sur son temps professionnel, dans l'enceinte du ministère, des écrivains, journalistes, philosophes, politologues, notamment au cours de dîners, « parfois deux par soir » et sans rapport avec ses activités ministérielles : « Dans les murs du ministère, Emmanuel Macron a aussi reçu des centaines d’“amis” Facebook. Par deux fois, il a organisé avec eux des soirées de discussion » (F. Says et M. L’Hour, Op. Cit.). Les députés Christian Jacob (LR) et Philippe Vigier (UDI) ont donc décidé de saisir la HATVP. Selon eux : « Il y a des choses importantes qu'on a apprises hier, notamment au niveau des frais de bouche, puisque 120.000 € des crédits du ministre à Bercy (ont été utilisés) pour des agapes En marche!, pour réunir tel ou tel, pour préparer sa campagne présidentielle […] Franchement, celui qui nous expliquait dans une déclaration, que pas un seul euro d'argent public serait utilisé pour sa campagne, manifestement, c'est un mensonge ». Le député Philippe Vigier affirmera sur Twitter : « Macron en marche au frais des contribuables : il ne sert pas la France, il se sert ! Nous allons saisir la Haute autorité pour la transparence ». « Michel Sapin a eu vent de ces repas par les huissiers et les chauffeurs de Bercy, s’est indigné » (F. Says et M. L’Hour, Op. Cit.).
Après un tel constat sur ses frais de représentation, le parquet national financier (PNF) devait logiquement demander à Macron de détailler avec quel argent, pour quel montant, de quelles sources, il a financé sa campagne. Le PNF devait donc s’auto-saisir d’une enquête comme pour François Fillon. L’une des explications de cette carence vient de que le conseiller justice du chef de l’Etat est un ancien substitut du Procureur au PNF.
− Révélations de Julian Assange sur sa campagne à partir des e-mails d’Hillary Clinton. Le 3 février 2017, l’un des plus anciens journaux russe Izvestia titre : « Assange va jeter de l’huile sur le feu de la campagne présidentielle en France ». La publication laisse entendre que WikiLeaks pourrait révéler des zones d'ombre concernant l'un des favoris de l'élection présidentielle de 2017 en France. Selon Julian Assange : « Nous possédons des informations intéressantes concernant l'un des candidats à la présidence française – Emmanuel Macron […] Ces données proviennent de la correspondance personnelle de l’ex-secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton ». Le 1er février 2017, WikiLeaks publiait quelques extraits des courriels d’Hillary Clinton et de son directeur de campagne où était évoqué Emmanuel Macron. L’un d’eux contenait une description de son profil, en 2012, lorsqu’il n’était pas encore ministre (décrit comme un banquier en fusions & acquisitions, énarque et inspecteur des finances, pouvant faire carrière à Bercy) et un autre courriel, une invitation pour un dîner organisé par Emmanuel Macron (alors ministre de l'Economie), en compagnie de Manuel Valls et de plusieurs personnalités politiques européennes. Dans ce dernier mail, le directeur de campagne d'Hillary Clinton John Podesta faisait suivre cette invitation d’Emmanuel Macron datant de 2015 en précisant « Ils demandent de l'aide pour avoir des personnalités américaines, et aimeraient avoir quelqu'un de la campagne d'Hillary Clinton si possible ».
− Utilisation des médias russes dans une campagne de victimisation. Le candidat essaiera de désamorcer la polémique introduite par WikiLeaks en se disant régulièrement « attaqué » (Le Canard Enchainé du 8/2/2017 fait état de 1922 tentatives d'intrusions de hackers sur le site d’En Marche! (déni de service, injections SQL, scans de port), dont 907 venant d'Ukraine. Le site aurait reçu 4 000 attaques en un mois) en raison de ses positions sur une « Europe forte » par les médias d’Etat russes RT et Sputnik (Richard Ferrand, « Ne laissons pas la Russie déstabiliser la présidentielle en France ! », Le Monde, 14/02/2017. Les responsables de la sécurité informatique de son mouvement ont été reçu dès janvier par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Toutefois, l’exagération de cette argumentation et la mauvaise foi de la communication ont été pointées par Le Figaro (A. Feertchak, « Macron, victime des médias russes : l’occasion est belle pour prendre cette posture », 15 février 2017) :
« Pendant qu'Emmanuel Macron se dit victime des médias du Kremlin, ses opposants raillent un candidat soutenu par l'ensemble du système médiatique […] La défiance des citoyens envers leurs médias n'a pas attendu Assange, ni Vladimir Poutine. En 2005 (référendum sur la Constitution européenne), les citoyens constataient que 90% des journalistes leur demandaient de voter oui alors qu'ils étaient 55% à voter non. Il n'est pas très étonnant que beaucoup d'entre eux cherchent à trouver d'autres médias sur internet […] Convenons qu'il s'agit de médias plutôt confidentiels. À ma connaissance, ils ne font pas, par exemple, partie du bouquet Orange où on peut trouver des chaînes d'autres pays, qui sont aussi financées, au moins en partie, par des États. La France finance elle-même France 24, RFI ».
Selon L’Obs. (15/02/2017), s’il parait indéniable que le site de l'ancien ministre de l'Economie a subi de multiples attaques (confirmé au JDD par un responsable du renseignement), il n'y aurait pas forcement d'Etat malveillant derrière. Le site web d'En Marche! utiliserait en effet une version largement obsolète du logiciel libre Wordpress. Et plusieurs mises à jour cruciales (14 pour être exact) pour ce genre de logiciel n'ont pas réalisées. Conséquences : de nombreuses failles de sécurité sont présentes, plus ou moins importantes, qui peuvent être exploitées par des hackers. De plus, une partie significative des requêtes recensées provient de bots (robots) qui essayent de détecter des failles de sécurité connues. Il est très fréquent que cela se produise sur des logiciels répandus et relativement vulnérables, comme WordPress. Il est donc difficile de parler d'attaque. Accuser les hackers russes relève d'une logique simpliste, masquant l’amateurisme de son responsable internet et servant davantage sa campagne électorale, face à des problématiques de sécurité informatique et de piratage plus ou moins complexes (déni de service, injections SQL, scans de port). Selon le Département d’Etat et le FBI américain, les hackers russes et le FSB utiliseraient le spearphishing (hameçonnage) or En Marche! n’a recensé ni revendiqué aucune attaque de ce genre.
Par ailleurs, le parti d’Emmanuel Macron, se rejoint en un clic : il suffit d’ajouter son adresse mail sur le formulaire du site. Mais il est un peu plus compliqué de s’en désinscrire : les demandes de désinscription sont en partie gérées par des bénévoles et le fichier de ces désinscriptions a pu être facilement piraté, révélant l’amateurisme des administrateurs du site dans leur gestion des données personnelles (sources : A. Lechenet, « La campagne de Macron a laissé des listes d’adresses mails en accès libre », Buzzfeed.com, 1/03/2017 ; « Macron, qui se plaint de piratage, n’a pas protégé une liste d’adhérents », L’Express, 1/03/2017). Ce document contient un millier de personnes ayant demandé à voir leur adresse retirée de la base, ôtée de la newsletter ou simplement modifiée. À côté de certaines adresses, la mention « menace CNIL » en rouge semble signaler les demandeurs ayant menacé de saisir la CNIL. Quatre jours après que Buzzfeed ait alerté En Marche!, le document était toujours accessible. Ce n’est qu’au bout du cinquième jour que son accès a été protégé. Depuis, un document a été supprimé. Celui contenant les adresses mails a été protégé. D’autres documents sont encore ouverts à quiconque obtient leur URL.
− Reniement de la culture française lors de son discours de Lyon (2017). Lors d’un discours d’une heure trente à son meeting du samedi 4 février 2017 à Lyon, devant plus de 8000 personnes, il affirme qu’ « il n'y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse ». Ses adversaires l’accusant alors de « néolibéralisme » et de « mondialisme ». Il consolidera son propos à son meeting à Londres du 21 février 2017, affirmant explicitement : « L'art français, je ne l'ai jamais vu ». D’aucuns critiqueront cette façon de voir inconsciemment fascisante : faut-il qu’un artiste soit nécessairement « né en France » pour qu’il puisse s’agir d’« art français » ?
− Emprunts aux anciens slogans du Front National contre lequel il lutte. Le 16 février 2017, Macron fait tweeter par son équipe de campagne : « La sécurité c’est la première des libertés ». Ses équipes n’ont pas vérifiées l’emprunt à la campagne pour les régionales en PACA en 1992 de l’ancien président du FN, qui a d’ailleurs aussi été employée par Manuel Valls pour prolonger l’état d’urgence.
− Polémique sur son point de vue et revirement sur la colonisation en Algérie. Lors d’un entretien au Point intitulé « Ce que je suis », il déclare le 23 novembre 2016 : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un Etat, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie. ». En visite en Algérie pour se donner une stature internationale du 13 au 15 février 2017, le candidat exhume alors ce sujet sensible lors d’une interview à la chaine algérienne Echorouk News : « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes […] En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé […] ll y a une jolie formule qui vaut pour l'Algérie : ''La France a installé les droits de l'homme en Algérie. Simplement, elle a oublié de les lire'' ». C’est ainsi qu’il verra qualifier son intervention de « faute politique » ou de « mauvaise lecture de l’histoire » par de nombreux responsables politiques français bouleversés (Eric Woerth qualifiera sa sortie d’ « immature, bêtise aussi grosse que lui », voyant le candidat en lui-même comme une « supercherie », France Info, 16/2/2017). Macron sera interpellé à ce titre par de nombreux manifestants pieds-noirs se sentant « trahis et meurtris » le lendemain lors de sa visite à Carpentras et quelques dizaines de manifestants rapatriés d'Algérie manifesteront leur colère au Zénith de Toulon où devait se tenir son meeting. Un policier aurait été blessé alors que certains manifestants ont tenté de forcer l'accès à la salle, gardée par des forces de l'ordre. Le candidat répondra lors de son meeting : « J'assume pleinement le discours de vérité que j'ai porté, ce que je veux, c'est que nous allions de l'avant ». Polémique dont il ne parvient pas à s'extraire : seuls 1200 personnes assisteront à son meeting contre 2000 initialement annoncés par son mouvement.
− Polémique sur ses déclarations sur la Manif pour tous. Lors d’une interview à L’Obs. le 16 février 2017, il donne pour la première fois son point de vue sur la réforme de la loi Taubira sur le « mariage pour tous » (loi n° 2013-404 du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe), qui a donné lieu à de nombreuses manifestations entre mars et mai 2013 : « Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d’ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là. Il ne faut jamais humilier, il faut parler, il faut ‘partager’ des désaccords. Sinon, des lieux comme le Puy-du-Fou seront des foyers d’irrédentisme ». Il sera alors accusé de "draguer" la droite et l'extrême droite de la part de la communauté LGBT, qui, elle aussi, s’était alors sentie humiliée dans les réactions à cette réforme, alors qualifiées par cette communauté, comme « homophobes » : « On se demande si son objectif n'est pas de ratisser des voix qui ne sont pas de son côté », il « drague des électeurs en oubliant toute une minorité qui a été malmenée » (L’Obs, 17 février 2017). Il fera son mea culpa dès le lendemain, affirmant dans L'Obs. que « Par sa réaction à mon propos, la communauté homosexuelle m'a rappelé que ses plaies sont encore à vif. Qu'elle a été humiliée, violentée, blessée par un processus qui aurait dû être un soulagement mais a tourné à l'affrontement » ajoutant « En ma qualité de candidat à la magistrature suprême, je réaffirme que le progrès des droits individuels et collectifs est un combat nécessaire et qu'il ne doit pas être une machine à créer des haines recuites. C'est pourquoi nous devons être vigilants sur la méthode de la réforme. Sur le fond, la communauté LGBT sait mon profond attachement au progrès de ses droits et trouvera toujours en moi un défenseur ». Christiane Taubira, à l’origine de la loi, lui répondra fermement : « Qui a été humilié ? Les personnes homosexuelles qui ont subi des agressions verbales et physiques ! Les enfants qu'on a traités d'enfants playmobil ! ». Une nouvelle fois sur BFM-TV le 24/2/207, Macron répondra que « j'aurais aimé qu'elle ait cette même colère sur les propos sur la colonisation. Mais voyez-vous, ça, c’est bien l’hémiplégie française […] tant pis pour nous » ajoutant, qu'il n'avait « pas de leçons à recevoir à qui que ce soit sur la famille et la notion de famille […] j’ai ma propre famille et elle n’est pas classique non plus ». Cécile Duflot lui répondra sur Twitter : « tu as les "strat' de com' " que tu veux mais mettre en cause Christiane sur un des combats de sa vie c'est très petit ». Lors d’un entretien au magazine bimestriel Têtu le 28 février 2017, il réitèrera sa recherche de soutien de la communauté LGBT : « La loi du mariage pour tous était, à mes yeux, à la fois souhaitable et nécessaire » ajoutant à propos de la GPA : « A mes yeux, c'est un débat impossible à trancher […] En revanche, il faut permettre la reconnaissance des enfants nés par GPA à l'étranger […] On ne peut pas les laisser sans existence juridique […] Ces enfants participent d'un projet d'amour. Il faut arrêter l'hypocrisie, et je porterai ce projet pour compléter la circulaire Taubira » - entretien au bimestriel Têtu, 28 février 2017.
− Nouvelle polémique à Londres froissant les conservateurs britanniques. Le mardi 21 février, le candidat fut invité par Theresa May, il s’est entretenu avec elle quelques minutes, puis est ressorti du 10, Downing Street pour exhorter les citoyens britanniques à quitter la Grande-Bretagne et attirer en France « les banques, les talents, les chercheurs et les enseignants du pays ». Ben Harris-Quinney, chef du Bow Group, le plus ancien et plus influent think-thank conservateur, très proche des Tories (parti de Theresa May) a réagi dans le Daily Express (P. Christys, « Macron blasted for 'abusing' British hospitality and 'making enemies' during London visit », 22/02/2017) : « Emmanuel Macron s'est fait de nombreux ennemis en Grande-Bretagne en abusant de l'hospitalité de Theresa May pour taper sur le Brexit sur les marches de Downing Street [le domicile du Premier ministre au Royaume-Uni]. Il n'est ni conservateur, ni titulaire d'une charge en France. [...] Il n'a pas à venir sur le perron de la résidence du Premier ministre pour insulter la Grande-Bretagne ».
− Soupçons sur l’emploi d’un de ses collaborateurs. A la suite de la publication mensuelle, mardi 21 février, par le bureau de l’Assemblée nationale sur son site, des noms des collaborateurs parlementaires de chaque député, il est apparu, selon Marianne qu’un des collaborateurs majeurs d’Emmanuel Macron disposait d’un emploi parlementaire (E. Girard, « L’emploi parlementaire sur mesure du fondateur des Jeunes avec Macron », Marianne, 27/02/2017). Le fondateur des « Jeunes avec Macron » Florian Humez, qui participe activement à la campagne de l'ancien ministre de l'Économie, serait employé comme assistant parlementaire à mi-temps par le député Jean-Jacques Bridey. Depuis le 1er décembre 2016, le jeune homme est salarié du parlementaire à temps partiel « le mardi et le mercredi, soit 18 heures par semaine », tout en continuant à militer activement pour son candidat de coeur, Emmanuel Macron. La loi interdit pourtant aux collaborateurs parlementaires de participer à des campagnes politiques. Et ce, pour une raison simple : d’une part, le Parlement n'a pas vocation à financer, sur son budget, de campagnes électorales et d’autre part, cette utilisation gratuite d'une main-d’oeuvre qualifiée créerait de plus une inégalité entre les candidats. La Commission nationale des comptes de campagne rappelle donc chaque année que les assistants parlementaires doivent « travailler uniquement pour le parlementaire dans le cadre de leur mission et leur participation à une campagne électorale pendant les heures de travail est proscrite ». Or, Florian Humez se présente uniquement sur les réseaux sociaux comme « militant » et « co-fondateur des Jeunes avec Macron ». Dans un récent portrait qui lui est consacré par les Inrocks du 12/02/2017, le jeune homme de 25 ans reçoit d'ailleurs la journaliste dans un bureau situé au QG d'En Marche!, dans le quinzième arrondissement de Paris. Il y détaille ses fonctions auprès d'Emmanuel Macron et évoque les services d'une stagiaire qui l' « aide au niveau des territoires ». Florian Humez ne donne pas de chiffres mais confie gagner « suffisamment de quoi vivre dans une grande ville », grâce donc à ces deux journées par semaine (Jean-Jacques Bridey refusant de donner de chiffres, dispose de 9.561 € à distribuer entre trois temps partiels). Concédant que cette somme dépasse, « malheureusement », ce que reçoivent bien des salariés pour un temps plein.
− Soupçons de délit de favoritisme lors d’une opération du ministre à Las Vegas en 2016. Dans son édition du mercredi 8 mars 2017, Le Canard enchaîné affirme que l'Inspection générale des finances soupçonne un délit de favoritisme concernant l'organisation d'une soirée à Las Vegas en 2016 où Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avait rencontré des entrepreneurs français (il y avait notamment déclaré, « il faut des jeunes français qui aient envie de devenir milliardaires », voir plus haut). « Cette opération de séduction, montée dans l'urgence, à la demande expresse du cabinet du ministre, a été confiée au géant Havas par Business France [l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy- ndlr] sans qu'aucun appel d'offres ait été lancé », révèle Le Canard enchaîné. « La commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme » (octroi d’un avantage injustifié dans les marchés publics au titre de l’article 432-14 du Code pénal), aurait souligné l'Inspection, après enquête, selon le journal satirique. Le chef de file des députés LR, Christian Jacob, a alors demandé au Parquet national financier de « se saisir rapidement » du dossier.
− Affaire des médailles. Révélée par le journal Sputnik en mars 2017. Une dizaine de personnes engagées ou proches du mouvement En Marche!, auraient toutes été décorées par Emmanuel Macron ou sous son autorité. D’abord Laurent Bigorgne, nommé Chevalier de l'ordre national du Mérite en 2015 pendant que Macron était ministre. Fidèle ami du candidat Macron depuis Sciences Po, il a hébergé chez lui le mouvement En Marche! à ses débuts. Henry Hermand, ensuite, décédé en novembre 2016, fut élevé au grade de Commandeur de la Légion d'honneur en 2013 lorsque Macron était à l’Elysée, il hébergera dans ses locaux les premiers militants d'En Marche!. Marc Simoncini, enfin, (patron de Meetic, dans le premier cercle du candidat selon Les Echos) est nommé Chevalier de la Légion d'honneur par le ministère de l'Économie en avril 2014, alors que Macron est Secrétaire général adjoint de l'Élysée. Il a organisé des dîners réunissant le futur candidat avec des dirigeants de start-ups afin de « challenger » ses idées, selon Europe1. À ces trois proches décorés peuvent encore s'ajouter au moins sept autres personnes de l'entourage du candidat qui sont dans le même cas de figure. De quoi étonner les juristes sur un soupçon de trafic d’influence. Le parquet national financier a décidé de n’engager aucune poursuite, contrairement au candidat Fillon où il a décidé de poursuivre la décoration de M. Ladreidt de Lacharrière en rapport avec la collaboration de son épouse à sa Revue.
− Erreur sur le caractère insulaire de la Guyane. En déplacement en Guyane, le 26 mars, le candidat déclare : « Ce qui se passe en Guyane depuis plusieurs jours est grave, c'est grave en raison des débordements. Mon premier mot est celui d'un appel au calme parce que bloquer les pistes d'un aéroport, bloquer les décollages, et parfois même bloquer le fonctionnement de l'île ne peut être une réponse apportée à la situation. » Or, la Guyane n’est pas une île ! En décembre 2016, Emmanuel Macron avait déjà évoqué les « expatriés en Guadeloupe » (Voir plus haut). Une première « gaffe » qui avait déjà bien fait parler d'elle. En métropole, Emmanuel Macron avait également placé Villeurbanne en région lilloise dans son livre de campagne Révolution.
− Mépris des associations de défense des animaux. « Si quelqu’un est malheureux lorsqu’il y a un problème de bien-être animal, c’est l’éleveur le premier (…) C’est lui qui pleure quand un animal meurt. Ce n’est pas les gens qui sont dans des associations ou dans des bureaux », a déclaré Emmanuel Macron le 30 mars 2017 au congrès de la FNSEA, principal syndicat agricole. Une citation qui marque clairement le mépris affiché du candidat d’En Marche! pour les associations de protection animale qui se battent au quotidien pour défendre les animaux en souffrance. « Votre mépris, M. Emmanuel Macron, ne rend pas hommage aux milliers de bénévoles qui font un travail formidable » a tweeté Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. La Fondation Brigitte Bardot a elle aussi riposté sur Twitter « Quel mépris pour les ONG @EmmanuelMacron ! A la FBB nous avons + de 4000 animaux de "ferme" pour la plupart retirés d'élevages mouroirs ». Pour la Fondation 30 Millions d’Amis, soutenues par une opinion publique de plus en plus sensibilisée et pour qui la souffrance animale est devenue insupportable : « À trop vouloir se mettre les éleveurs dans la poche on dit n'importe quoi ».
− Plagiat copié/collé d’un discours de Hollande dans la même ville en meeting à Marseille. Dans son meeting du 1er avril au parc Chanot, le président d'En Marche! s'est ainsi adressé aux Comoriens, aux Algériens, Sénégalais, Italiens... Emmanuel Macron a enfin hurlé : « Et tant d’autres que je n’ai pas cités. Mais je vois quoi ? Des Marseillais ! Je vois quoi ? Je vois des Français ! Des Français ! ». Il a fait les louanges d’une « ville française façonnée par 2000 ans d’Histoire, d’immigration » devant un public en liesse qui ponctuait chaque nom par des hourras avant de déclarer « Je suis l'optimiste de la volonté » Autre reprises mot pour mot : « Le doute s’est installé », « la promesse républicaine ». La séquence a produit le même effet que celle de François Hollande, cinq ans plus tôt. Il gagnera ainsi le surnom d’ « Emmanuel Hollande », selon le candidat Fillon. Le 14 mars 2012, François Hollande s’exprimait devant 8 000 personnes dans la salle du Dôme à Marseille, lui aussi. Sous les acclamations de la foule, et à quelques semaines du premier tour de l’élection qui allait faire de lui un président, il rendait hommage à tous ceux qui avaient participé à la construction de Marseille, « ville de tous ». Ainsi, Kabyles, Algériens, Sénégalais, Italiens, Espagnols, Maghrébins, Comoriens, récoltaient leur lot de gloire et d’applaudissements.
− Maladresse sur le rôle de l’école traduisant sa vision. Mercredi 4 avril, lors de la matinale d’Europe 1, il répondait au journaliste qui l’interrogeait sur l’intérêt de sa proposition d’instituer un service militaire d’un mois. Pour le candidat d’En Marche!, il s’agit durant ce mois, semblable aux classes de l’ancien service militaire, de « créer du lien », de permettre « à toute une classe d’âge de se mélanger » pour entendre « un discours fort sur les valeurs de la République ». Le journaliste l’interrompt : « mais, ça, ce n’est pas le rôle de l’école ? ». Et c’est sans hésitation aucune qu’Emmanuel Macron lui répond : « non, ce n’est pas le rôle de l’école ». Il explique succinctement que l’école n’a qu’un but, celui d’instruire les élèves sur les fondamentaux, transmettre des savoirs et des compétences techniques de traitement de l’information. Mais « elle ne vous apprend pas le lien profond avec la Nation ». Il s’attirera alors les critiques de certains enseignants pour qui « A écouter Monsieur Macron, l’école est un lieu idéologiquement neutre où des enseignants fabriquent les futurs travailleurs de la mondialisation heureuse […] Le seul rôle social qu’on peut assigner à l’école c’est produire de la chair à Open Space […] Il acte le post-national, le relativisme culturel, la laïcité à géométrie variable en fonction de la pression démographique ou idéologique du moment. Les lobbies en tous genres se frottent déjà les mains », selon l’enseignante en histoire-géographie Barbara Lefebvre, qui lui répondra par médias interposés (« Lettre d’une enseignante à Emmanuel Macron », Le Figaro, 8/04/2017).
− Affaire de son référent Mohamed Saou (avril 2017). Le référent d’En Marche! pour le Val d’Oise, Mohamed Saou (professeur d’histoire-géographie et « macronien de la première heure ») a été écarté des activités du mouvement le 5 avril 2017, afin d’éviter une polémique à deux semaines du scrutin au sujet d’une supposée adhésion aux idées du Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF) et du Parti des indigènes de la République. Ses prises de positions ont été publiées par le portail Jforum.fr, « Mohamed Saou, cadre de "En marche" ou du CCIF ? », 12 mars 2017. Il avait notamment et respectivement déclaré « Je n’ai jamais été et je ne serai jamais Charlie » en septembre 2016 ; il a aussi critiqué, en août 2016, la position du Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, qui soutenait les maires ayant pris des arrêtés "anti-burkini". Il estimait que Manuel Valls était « libre de démissionner » s’il n’était pas d’accord avec les décisions du Conseil d’État ; il a, le 21 juillet 2016, publié un message pour déplorer qu’après l’attentat de Nice, « la communauté musulmane est devenue, plus que jamais, la cible de nombreuses personnes » ; il a, en juin 2016, soutenu le footballeur Karim Benzema, exclu de l’équipe de France de football en raison d’ennuis judiciaires et après avoir évoqué une « partie raciste de la France » ; il a, au lendemain d’une tentative de coup d’Etat en Turquie, le 16 juillet 2016, fait état de son soutien au régime de Recep Tayyip Erdogan, « quelqu’un qui a fait pour les réfugiés plus que tous les autres pays réunis » et s’est aventuré à tenter de deviner « à qui profite le crime » en « posant des questions » aux accents légèrement complotistes (Libération, 7 avril 2017). Enfin, en septembre 2015, il a partagé un post Facebook du directeur du CCIF, Marwan Muhammad.
Alors invité sur le plateau de Beur FM, Emmanuel Macron le défendra à l’antenne, mais, ne se sachant pas filmé, déclarera en off : « C’était assez clair sur Mohamed Saou ? […] Non, mais il a fait un ou deux trucs un peu plus radicaux, c’est ça qui est compliqué. Mais à côté de ça, c’est un type bien. C’est un type très bien, Mohamed. Et c’est pour ça que je ne l’ai pas viré.»
- Tromperie sur la future taxe carbone (prélude de la future crise « Gilets Jaunes ») - Macronleaks. Selon Wikileaks : «Dès le début, la taxe carbone a été conçue pour compenser l’allégement des cotisations patronales. L’entourloupe que les gilets jaunes ont intuitivement devinée était accessible à tous sur les #Macronleaks ». Dans un email du 5 novembre 2016 entre Alexis Kohler et Laurent Martel, échangé lors de l’élaboration du programme du candidat Macron et intitulé « fiscalité écologique», on peut lire que la fiscalité énergétique est destinée à compenser la baisse des cotisations patronales – qui consiste à reprendre d’une main ce qu’on a donné de l’autre. En effet si l’Etat ne réduit pas son propre train de vie (et pas en baissant le montant redistribué aux citoyens), tout «cadeau» doit être repris ailleurs. De ce mail, il ressort : « la question est ouverte de savoir si l’on affectera intégralement le rendement de la fiscalité écologique au financement des exonérations sociales ou s’il faut en réserver une partie à une compensation «ménages» ». Dans un mail rédigé par un autre énarque au français tout aussi indigeste, Laurent Martel, en charge de la fiscalité pour l’Elysée et Matignon, évoque d’autres taxes possibles, avec une indifférence pour la situation des Français concernés : « électricité (avec une CSPE récemment réformée et déjà orientée à la hausse – investissements, énergies renouvelables) ; détention des véhicules particuliers (qui voudrait restaurer la vignette ?) ; activités polluantes (engrais, émissions atmosphériques ; fluides frigorigènes ; pollution des eaux ; prélèvements d’eau ; production de déchets… ». Dans leurs échanges, le mot « augmentation », probablement trop honteux à regarder en face pour ces hypocrites, est remplacé par « convergence » dans la langue de bois ou novlangue Elyséenne. Le même Martel écrit sans aucun état d’âme que les différentes augmentations (taxe carbone + hausse des taxes sur l’essence) sont « un peu salées » : « …la convergence [augmentation] totale … est un peu salée, il est vrai, lorsqu’elle s’additionne à la montée de la composante carbone. » Dans une autre réponse, Martel évoque des alternatives « si on n’a pas le cran » de mettre en place toutes les hausses de taxes. Le 1,5 Md€ est un sous-ensemble du 7 Md€, une « petite convergence [augmentation] dont on pourrait se contenter si l’on n’avait [pas] le cran de faire une convergence [augmentation] complète. » Il précise que « la convergence [augmentation] complète gazole/essence rapporte environ 7 Md€ .» Alexis Kohler, devenu depuis secrétaire général de l’Elysée (et alors collaborateur de Macron à Bercy puis l’un des responsables de sa campagne) répond : « C’est clair sur le second point : le financement d’une baisse de cotisations patronales par une hausse de la fiscalité diesel ». Laurent Martel, depuis chargé de la fiscalité pour l’Elysée et Matignon, précisait à l’époque que : « On pourra toujours raconter une histoire : alignement sur la moyenne européenne de l’écart essence/diesel, division par deux de l’écart, convergence complète mais très progressive…».
- Situation de Sébastien Auzières chez Kantar Health. Au même titre que ses deux soeurs, Laurence et Tiphaine Auzière, cet ingénieur spécialisé dans les statistiques s'est engagé dans la campagne de son beau-père. En 1974, alors qu'elle n'a que 21 ans, Brigitte Trogneux (son nom de jeune fille) épouse en premières noces André-Louis Auzière. Un an plus tard, le couple accueille son premier enfant, Sébastien, avant de donner naissance à deux filles, Laurence (en 1977) et Tiphaine (en 1984). La petite famille grandit dans les beaux-quartiers d'Amiens. Le brillant parcours scolaire de Sébastien lui ouvre la voie d'une grande école. Entre 1996 et 1999, l'aîné de la fratrie étudie à l'École nationale de la statistique et de l'analyse de l'information (ENSAI), située dans la banlieue rennaise. L'année suivante, en septembre 2000, il commence à travailler en tant que statisticien à l'Institut français de la mode, en région parisienne. Le jeune homme y reste six ans, jusqu'en février 2007, avant de décrocher un meilleur job. Engagé dans la société Kantar Health (filiale de la société d’enquêtes et de sondages de références dans les études d’opinion Kantar TNS, anciennement TNS Sofres et Sofres, un prestataire spécialisé dans les études de marché, il gravit rapidement les échelons. Successivement directeur de recherches, responsable de département au sein de l'entreprise, il est depuis janvier 2016 "Senior Vice President" de l'établissement, basée dans 14ème arrondissement de Paris. Aujourd'hui âgé de 42 ans (Sébastien Auzière est plus âgé, de 3 ans, que son beau-père), et comme tout le cocon familial Auzière, l'ingénieur s'est mis "en marche" aux côtés de son beau-père. Il s'est occupé notamment des réseaux sociaux du mouvement politique En Marche ! créé par Emmanuel Macron durant la campagne. Les deux hommes entretiennent de très bonnes relations. Si la branche Kantar Health, dont Sébastien Auzière est effectivement vice-président, ne s'occupe aucunement de politique, mais propose des études de marché dans le domaine de la santé, les questions de proximité peuvent néanmoins être amenées à se poser. Si le conflit d’intérêt ne peut être établi, les frontières sont fragiles.
- Polémique sur l’origine et la structure des financements de la campagne d’Emmanuel Macron. Entre mars 2016 et mai 2017, En Marche! a été financé pour moitié par 913 dons (JDD, 2 décembre 2018). Le Royaume-Uni aura davantage contribué que les dix plus grandes villes françaises de province à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron. La campagne d’Emmanuel Macron a ainsi été financée pour moitié par…913 personnes seulement, au maximum. Ce « club des mille » a versé pas moins de 6,3 millions € à En Marche entre sa création en mars 2016 et mai 2017, ce qui représente 48% du total des dons. Ce chiffre impressionnant dépasse par exemple l’ensemble des donations faites aux « petits » candidats, parmi lesquels Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Philippe Poutou, François Asselineau, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade. De quoi doper spectaculairement une candidature à la présidentielle. Les équipes d’Emmanuel Macron s’étaient largement appuyées sur des dîners de levées de fonds organisés auprès de professionnels de la finance. A la fin de l’année 2016, « 69% » des dons avaient été obtenus par ce biais. En Marche! pouvait même compter sur un précieux club de « 400 donateurs à plus de 5.000 € ». Il apparaît que nombre des riches mécènes de l’ancien inspecteur des finances ont choisi d’effectuer deux dons, un en 2016 et un en 2017. Son cher « club des mille » est donc plus précisément un premier cercle de 450 à 913 donateurs. La géographie de ces dons révèle un autre déséquilibre. Elle brosse le portrait d’un candidat largement soutenu en région parisienne (56% du total) et… dans les places fortes de la finance à l’étranger, beaucoup plus qu’en province. On apprend ainsi que les dons en provenance de Suisse (95.000 €) ont rapporté plus d’argent à En Marche que ceux venus… de Marseille (78.364 €), la deuxième ville de France ! Avec seulement 18 bienfaiteurs mais 105.000 € octroyés, les Libanais ont fortement contribué à l’émergence du macronisme, davantage que les 250.000 habitants de Bordeaux et 230.000 habitants de Lille réunis ! Après Paris, la deuxième ville la plus « macronisée » n’est autre que… Londres. Avec 800.000 € de dons, le Royaume-Uni rapporte plus que… l’ensemble des dix plus grandes villes françaises de province. Cette information donne une autre tonalité à la suppression partielle de l’« exit tax », annoncée en grande pompe par Emmanuel Macron dans le magazine américain Forbes, en mai 2018. L'ancien banquier aura par ailleurs laissé ses troupes mentir à la presse. En mai 2017, les équipes d’En Marche! assuraient en effet à Libération que la proportion de dons de plus de 5.000 € par rapport à la collecte totale était d’« un tiers ». C’est en fait la moitié, selon le JDD (op.cit.).
- Relations sulfureuses avec leur premier garde du corps Makao. Garde du corps d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de mai 2017 qui culmine à 2m13 et qui affiche 145 kilos, candidat de la dernière saison de Secret Story sur TF1, Makao a eu plusieurs vies. Toutefois, même s'il s'est éloigné de l'Élysée après la victoire d'Emmanuel Macron, Makao a pu compter sur le soutien d'une personnalité de poids au sein du palais présidentiel en la personne de Brigitte Macron (Paul Larrouturou, Society, 23 aout 2018). En effet, alors qu'il venait d'assurer la protection d'Anne Roquet, candidate LREM aux législatives dans le Pas-de-Calais (depuis battue), Makao a reçu quelques SMS de la part de l'épouse du président de la République. Le problème vient de ce que des vidéos postées le 6 juin 2018 sur les comptes Snapchat de Jawad Bendaoud, le logeur à Saint Denis des terroristes du 13 Novembre (aussi surnommé « le logeur de Daesch ») et de Makao, ancien garde du corps d'Emmanuel Macron, montrent que les deux hommes semblent se connaitre et ont passé une soirée ensemble. En légende, Jawad Bendaoud note : « Makao va Jawad FIFA 2018 » et « Makao il est énervé quand il mange ». Sur son compte Snapchat, Makao, en chemise noire et blanche, a lui-même relayé une capture d’écran issue du compte Snapchat de Jawad (à droite), où on lit «Makao au quartier ».
Or, deux jours avant que ces vidéos ne soient filmées, Makao était invité à l’Elysée, et posait en photo à côté d’Emmanuel Macron. Interrogée par Libération, la présidence n’a pas souhaité commenter (Checknews/Libération 7 juin 2018). Depuis cette vidéo, cet imposant garde du corps est persona non grata à l'Élysée. Makao a ensuite assuré avoir été « au mauvais endroit, au mauvais moment » et à juste voulu être sympa avec cet homme qui l'a invité à jouer à la console chez lui et dont il ne connaissait pas l'identité (Closer, 23 aout 2018).
Mensonges sur la baisse des dotations des collectivités territoriales. Macron dans un tweet le 22 mars 2017 s’est engagé à ne pas baisser les dotations aux collectivités territoriales. Si Emmanuel Macron a promis qu’il ne toucherait pas aux crédits alloués aux collectivités locales en 2018, il a cependant décidé d’annuler 300 millions € de dotations pour l’année en cours, dont 46,5 millions pour la politique de la ville.
Mensonges sur le gel du budget de l’enseignement supérieur. Le chef de l’Etat avait annoncé sur twitter qu’il sanctuariserait le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche. Finalement le gouvernent prend le risque de mettre le feu aux poudres à l’université, secteur déjà sous pression. L’éducation nationale est touchée à hauteur de 331 millions €.
Fuire les interviews en invoquant une « pensée complexe ». Court-circuiter les journalistes, reléguer certains à l'écart du palais, trier ceux qui peuvent ou non accompagner le chef de l'Etat en déplacement, préférer le discours à l'interview: le mode de communication hyper-contrôlé du président « jupitérien » est pleinement assumé par Emmanuel Macron. Désireux de bousculer les codes, le président a ainsi écarté la traditionnelle interview du 14 Juillet sur laquelle il fait tout simplement l'impasse. « A l'Elysée, on fait valoir que la 'pensée complexe' du président se prête mal au jeu des questions réponses avec des journalistes » (Le Monde, 29 juin 2017). Le président a ainsi parlé le 3 juillet devant le Congrès réuni à Versailles, à la veille du discours de politique générale de son Premier ministre Edouard Philippe. Les journalistes ont alors pris ombrage du concept d'une pensée présidentielle si sophistiquée et en même temps si nuancée qu'elle ne saurait trouver à s'exprimer dans la presse.
Polémique raciste des « 7 ou 8 enfants par femme ». Le 8 juillet 2017, au G20 à Hambourg, Emmanuel Macron a été interrogé sur la situation en Afrique : « Le défi de l'Afrique, il est totalement différent. Il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel aujourd'hui. […] Quand des pays ont encore aujourd'hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien ». En France, le site Politis s'est le premier indigné de cette déclaration « Sous-développement: quand Macron s'attaque au ventre des femmes africaines », Libération, 10 juillet 2017. Le média AJ+ a également posé la question: « Le nouveau président français est-il raciste ? » Sur les réseaux sociaux, nombre de commentateurs ont trouvé les propos du président de la République dégradants, voire racistes, surtout quelques semaines à peine après la polémique des « kwassas-kwassas » (« Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » à Ethel, Morbihan, 1er juin 2017). En 2015, les projections du Population Reference Bureau pronostiquaient en Afrique une très forte croissance démographique d'ici 2050. Dans cette étude, le taux de fécondité moyen y est établi à six enfants par femme. Celui-ci va jusqu'à 7.6 enfants par femme au Niger. Certains estiment que le président de la République fait de la fécondité le problème numéro un de l'Afrique, et donc, qu'il tient les femmes pour responsables de la misère du continent. « On rend les femmes du tiers-monde responsables du sous-développement. En réalité, on inverse la causalité : la plupart des études prouvent aujourd'hui que c'est le sous-développement qui entraîne la surpopulation », Libération (op. Cit.), citant la politologue Françoise Vergès, Le Ventre des femmes (Albin Michel, 2017). Pour Quartz, ces remarques s'inscrivent dans « une tradition de déclarations grandiloquentes et condescendantes à propos de l'Afrique » qui traduit la vision "colonialiste" de la France. Le site a même fait le parallèle entre cette déclaration et le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy.
Signature du CETA en dépit d’une expertise négative sur le climat. L'Accord économique et commercial global (AEGC) ou Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) est un traité international de libre-échange signé entre l'Union européenne et le Canada, en date du 30 octobre 2016 et entré en vigueur le 21 septembre 2017. De tous les candidats à l'élection présidentielle de 2017, seul Emmanuel Macron s’est montré ouvertement favorable au CETA. Il entendait cependant mettre en place une évaluation des conséquences du projet d'accord, avant d’en tirer « toutes les conclusions » et de le faire alors modifier, si besoin. Alors que le CETA est entré en vigueur le 21 septembre 2017, la commission d'experts indépendants mise en place par le président de la République a jugé sévèrement cet accord de libre-échange à l'aune de son impact environnemental, et tout particulièrement climatique. S’il s’agissait initialement de reconsidérer la proposition canadienne du CETA au cas où des experts la jugeraient négativement, Emmanuel Macron s’est montré subitement pressé. Le président a en effet voulu faire passer l’accord CETA de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada sans que cela ne se voie trop. Le plan d’accompagnement présenté le 25 octobre par le Premier ministre Edouard Philippe apparait comme un jeu de dupes. Il ne sert qu’à habiller l’application de ce traité depuis le 21 septembre et à repousser l’expression du peuple français ou de ses représentants à son sujet. Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a ainsi annoncé que la ratification interviendrait « probablement » au « deuxième semestre 2018 » soit plus d’un an après l’entrée en vigueur du traité. Le gouvernement français a renoncé à s’opposer à l’entrée en vigueur provisoire pour renégocier l’accord, perdant alors toute marge de manoeuvre. Quel « accompagnement » sera proposé aux agriculteurs alors que moins de 10% des appellations d’origines européennes sont reconnues dans l’accord ? Quel accompagnement sera mis en place alors que la baisse des droits de douanes et l’harmonisation des normes s’appliquent déjà ? Quel « accompagnement » M. Macron va-t-il proposer aux personnes concernées par la destruction prévue de 200 000 emplois en Europe dont 45 000 en France résultat de l’application du CETA ? Comment « accompagner » la mise en oeuvre du CETA quand les entreprises canadiennes peuvent répondre à 90% des appels d’offres européens et les entreprises européennes à seulement 30% des appels d’offres canadiens ? A quoi bon « accompagner » les règles d’étiquetage quand le saumon OGM canadien est autorisé par l’accord et les normes sanitaires tirées vers le bas ? (Matthias Tavel, « CETA : Monsieur Macron prend les Français pour des imbéciles », Marianne, 25 octobre 2017). M Macron avait déjà dit dans la campagne présidentielle qu’il ne voulait pas de ratification nationale, se contentant de l’accord du Parlement européen mais la Constitution l’y a obligé. Repousser le vote sans raison valable fut un coup de force pour appliquer à la France un traité qu’elle n’a jamais accepté et mettre les parlementaires devant le fait accompli en comptant sur sa majorité. La monarchie présidentielle sert ainsi la soupe aux multinationales sur le dos du peuple et de ses représentants.
Polémiques sur le coût du cabinet de Brigitte Macron. La première dame ne bénéficie d’aucune rémunération directe, ni de budget propre, ni d’ailleurs de statut officiel. Le 27 avril 2017, entre les deux tours de la campagne présidentielle, le candidat d'En Marche!, invité sur TF1 dans l'émission « Elysée 2017 », s'engageait en effet à créer un statut de première dame au « cadre » défini. Le but était selon lui de mettre fin, en cas de victoire, à une « hypocrisie française » au vu de l'inévitable « rôle public » de son épouse, Brigitte Macron. Quelques mois après son élection, le nouveau président de la République a bien précisé les contours du rôle de son épouse sans toutefois créer un statut dédié. A la place, L'Elysée a préféré adopter, fin août 2017, une « Charte de transparence relative au statut du conjoint du Chef de l’Etat », uniquement applicable à son épouse – et donc sans obligation pour le/la futurs conjoint(e)s du prochain chef de l'Etat. Le document indique ainsi : « L’épouse du Chef de l’Etat ne bénéficie d’aucune rémunération à ce titre. Elle ne dispose pas de frais de représentation. Elle ne dispose d’aucun budget propre ».
Néanmoins, son coût a pu être chiffré à plusieurs reprises. Les magistrats de la Cour des comptes ont rendu à ce titre leur rapport sur l'exercice 2017 de la présidence de la République, publié le 24 juillet 2018. Ils annoncent d'emblée qu'ils n'ont pas pu chiffrer le coût total de Brigitte Macron, malgré la charte de transparence de la présidence : « Cette forme de comptabilité reste à ce jour insuffisamment développée pour réaliser complètement cet exercice ». En effet, une partie importante des moyens mis à la disposition de l'épouse du chef de l'État sont souvent mêlés aux frais d'Emmanuel Macron. On apprend tout de même que Brigitte Macron coûte au moins 278 750 € par an à la présidence. Ce chiffre a été déterminé grâce aux estimations de l’Élysée des salaires et des charges affectés au service de Brigitte Macron. La Première dame dispose d'un directeur de cabinet, d'un chef de cabinet et de deux secrétaires, dont l'une qu'elle partage avec le secrétariat du conseiller porte-parole. Ses deux conseillers sont chargés d'organiser les rendez-vous de Brigitte Macron : réceptions de personnalités internationales, événements ou déplacements communs avec le président (Noël à l'Élysée, dîners d'État, Salon du Livre), etc. En prenant en compte le temps travaillé de tous ces collaborateurs au service de Brigitte Macron, la Cour des comptes évalue leur coût à 278 750 € par an. Le rapport rappelle également que la Première dame bénéficie de six bureaux dans « l’aile Madame » de l’Hôtel d’Évreux (le bâtiment central de l'Élysée). Elle jouit de la protection de plusieurs membres du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République). Deux véhicules issus de la flotte présidentielle lui sont affectés : l’un pour ces déplacements, l’autre pour les agents du GSPR qui la protègent.
(Cour des comptes, Les comptes et la gestion des services de la présidence de la République – exercice 2017, 25 juillet 2018, 35 pages).
Toutefois, Christophe Castaner, alors porte-parole du gouvernement, avait pu affirmer lors des débats à l’Assemblée, que « le coût des moyens mis à la disposition de la conjointe du chef de l’État s’élève, du fait de ses collaborateurs, à 440.000 €. Elle bénéficiera également du renfort de sécurité dont j’ai parlé, car le conjoint du chef de l’État fait également l’objet d’une protection. ». Il s’agissait alors d’« un chiffre qui vient des services de Bercy ». Celui-ci répondait, lors du débat sur le budget 2018 à l'Assemblée nationale, à un amendement proposé – mais finalement non adopté – par le député France Insoumise (FI) de la Réunion, Jean-Hugues Ratenon, appelant à plus de transparence sur le coût budgétaire de l'épouse du président de la République (Amendement n° 973 C (après l’article 57 (C) au Projet de loi de finances n° 235 pour 2018 (rejeté), publié le 9 novembre 2017).
Critique de l’élection au Vénézuela alors que son conseiller dirigeait la communication du candidat élu, puis crise diplomatique. En 2013, quand il travaillait chez Havas, Ismaël Emelien, son plus proche conseiller, a fait partie de l'équipe qui pilotait la communication de la campagne présidentielle de Nicolas Maduro, l’actuel président et successeur d’Hugo Chavez. Emmanuel Macron a critiqué le 3 avril 2018 les conditions d'organisation de l'élection présidentielle au Venezuela, qui ne permettent pas selon lui « un scrutin juste et libre ». « Président @EmmanuelMacron, le 20 mai, des millions de Vénézuéliens éliront démocratiquement le président [...] Nous exigeons le respect des affaires intérieures du Venezuela », a écrit le même jour sur Twitter le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza. Nicolas Maduro a déclaré quant à lui : « Macron est un ultra-libéral qui détruit la France […] c’est quelqu’un, reconnu, qui représente les intérêts des banquiers et des plus riches de France » (interview France 24, 16 mai 2018).
Emmanuel Macron qualifiera en outre le 24 janvier 2019 l’élection d’ « illégitime », contrairement à la Haute-représentante de l’UE pour les affaires extérieures qui omettra ce terme. « Après l’élection illégitime de Nicolas Maduro en mai 2018, l’Europe soutient la restauration de la démocratie ». Il se déclarera en outre le 26 janvier 2019, dans un nouveau Tweet, prêt à reconnaître Juan Guaido, le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, auto-proclamé président, si Nicolas Maduro n'annonçait pas, dans un délai de huit jours, la convocation d'élections.
L’ambassadeur russe à l’ONU (soutien de Maduro) a recadré violemment la France (Le Figaro, 26 janvier 2019) : « Que penseriez-vous si la Russie demandait de discuter au Conseil de sécurité de la situation en France ? Et des ‘gilets jaunes’ qui sont descendus dans les rues par milliers encore ce week-end ?», face à son homologue allemand, M.Christoph Heusgen, selon qui discuter du Vénézuela relevait de la « diplomatie préventive ». « Je rassure la représentante de la France [Mme Anne Gueguen], nous n’avons pas l’intention de saisir le Conseil de sécurité de cette situation », a toutefois précisé l’ambassadeur russe, qui a ainsi appelé la communauté internationale à « respecter les autorités légitimes » et à « ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des pays » (Le Figaro, op. cit.). « L'Europe qui nous donne 8 jours ? Pourquoi ? D’où le sortez-vous ? Vous avez la moindre autorité vis-à-vis d’un peuple souverain ? […] Le Président Macron au lieu de se pencher sur les manifestations permanentes des Gilets jaunes, du peuple ouvrier français vient s’occuper du Venezuela ? Occupez-vous de vos affaires, nous ne nous mêlons pas de vos affaires, respectez la charte des Nations unies. Respectez le droit des peuples à l'autodétermination», s’est quant à lui insurgé Jorge Arreaza, le ministre vénézuélien des Relations extérieures (Sputnik, 26 janv. 2019). « Macron, au lieu de se pencher sur les ‘gilets jaunes”, vient parler du Venezuela’ […] Mêlez-vous de vos affaires ! » lui a-t-il adressé (Le Figaro, op. cit.). Sans surprise, la réplique a fortement déplu à Paris, qui n’a cependant pas pris la parole pour répondre publiquement.
Privatisation des barrages. On les a construits et financé à 100%, ils nous rapportent 1,2 milliards €/an (dont la moitié revient aux collectivités territoriales), et nous sommes le seul pays d’Europe qui va les brader au secteur privé. Ils sont notre 2ème source d’énergie, et le 1er en renouvelable, et sur ordre de la Commission européenne, MM. Macron et Philippe ont décidé de sacrifier ce joyau de notre patrimoine. Le gouvernement Philippe, après avoir fait savoir en automne 2017 à l’interfédérale des salariés du secteur hydroélectrique français qu’il ne trouvait rien à redire au principe, a donc acté la privatisation. D’ici 2022, 150 des plus grands barrages (plus de 20 mètres de haut) devraient être vendus, pour une puissance totale de 4,3 GW équivalant à celle de trois réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Le reliquat du parc public, sauf effondrement global, sera mis à l’encan avant 2050. EDF, société détenue à 83,5 % par l’État, gère 85 % des 433 concessions du pays (une concession représente un ou plusieurs barrages raccordés à une même centrale électrique). Engie et des structures régionales comme la Compagnie nationale du Rhône ou la Société hydroélectrique du Midi se partagent les 15 % restants. Cela faisait dix ans que la Commission européenne réclamait cette privatisation, avec un acharnement spécial et suspect de la part de la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager depuis sa nomination en 2014.
On imagine fort bien à quels types de chantage les nouveaux propriétaires de barrages pourraient se livrer pour augmenter leurs gains au détriment des communs et de la sécurité : rétention jusqu’au seuil de la pénurie pendant les pics de consommation pour faire monter les prix (rien ne l’empêche juridiquement), fin des lâchers d’eau gratuits en fonction des besoins des vallées (loisirs, agriculture). Un opérateur privé va-t-il anticiper les sécheresses en réfléchissant à des plans de stockage sur le long terme ? Et quid de la maintenance ? EDF investit 400 millions € par an dans l’entretien et le renforcement de ses barrages, dont certains ne sont plus tout jeunes et risqueraient, en cas d’économies de bouts de chandelle, de provoquer des catastrophes. Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a déjà prévenu que certains investissements étaient obérés par l’incertitude pesant sur le destin des barrages français. Hors de question pour l’entreprise de lancer des travaux qui profiteraient à de futurs acquéreurs privés. Sauf que certains travaux sont particulièrement urgents. Peu d’avantages réels pour l’Etat à la privatisation : la Cour des comptes a calculé que l’État en retirerait 520 millions € par an de redevances (cinq fois moins que l’excédent brut actuel) – (rapport remis le 16 mai 2018 par Sud Énergie à la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale).
Excessive mansuétude de la CNCCFP sur le compte de campagne du candidat Macron - augmentation concomitante de son président. Selon les comptes de campagne consultés par Mediapart, la société d’événementiel GL Events a effectué d’importantes ristournes en faveur de la campagne d’Emmanuel Macron. Cette entreprise figure dans les Panama Papers : dans l’immense base de documents internes de la firme panaméenne Mossack Fonseca, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de sociétés offshore, on retrouve les noms du leader européen de l’événementiel GL Events. L’entreprise dirigée par Olivier Ginon, proche de Gérard Collomb, a argué d’un « geste commercial habituel » à la campagne Macron. Mais selon d’autres factures consultées par Mediapart, François Fillon n’a pas bénéficié de tels rabais. Toutefois, pour la Commission des comptes de campagne (CNCCFP), les rabais dont a bénéficié le candidat Emmanuel Macron ne sont pas irréguliers. Un document, révélé par Franceinfo (8 mai 2018), montre pourtant qu’elle a laissé passer des factures étonnantes et n’a pas respecté ses propres règles. Dans un communiqué du 7 mai 2018, la CNCCFP affirmait que « dans le secteur de la communication et pour l’organisation d’événements tels que les réunions publiques, il existe une pratique commerciale largement répandue consistant à faire bénéficier le client d’une remise pouvant aller de 20% à 30% .» Cela tombait bien, la remise accordée par GL Events au candidat Macron sur la location de la Maison de la Mutualité était de 26%. Confronté aux révélations de Franceinfo un mois plus tard, le président de la commission François Logerot a considéré qu’il « n’y a pas de prix de marché dans ce secteur ». Vu comme cela, il est difficile de déterminer à partir de quel niveau une remise est considérée comme une aide déguisée. Pendant que l’équipe d’Emmanuel Macron négociait ses ristournes avec GL Events, le directeur des relations institutionnelles de la société proposait ses services à la campagne, puis transmettait des contenus visant à alimenter les discours. Des mails issus des Macron Leaks démontrent que l’équipe du candidat était consciente des risques encourus. L’Usine, en Seine-Saint-Denis, a accordé un rabais de 40 % à l’équipe Macron, en mars 2017. La société Jaulin lui a fait bénéficier, pendant l’entre-deux-tours, d’une remise de 50 % sur la location des barrières pour le meeting au Paris Event Center. Selfcontact, spécialiste des appels téléphoniques ciblés, a accordé « une remise de 24,24 % ». Ces entreprises ont estimé que ces pratiques étaient « normales », « courantes ». En dépit de la jurisprudence habituelle de la commission des comptes de campagne sur le sujet. En effet, un document interne à la CNCCFP (Franceinfo, op. cit.) : « La Commission admet, en principe, que des rabais ou remises puissent être accordés dans une limite maximale comprise entre 15 et 20% ». France info émet aussi les doutes suivants sur la rigueur des comptes d’Emanuel Macron :
« Nous avons retrouvé dans les comptes de campagne d’Emmanuel Macron des factures parfois étonnamment peu précises au regard de leur montant. Celle du Zénith de Toulon notamment. D’un montant de 27 679 euros, elle a été réglée par En Marche qui a ensuite refacturé la location de cette salle à l’association de campagne d’Emmanuel Macron. Généralement la facture de la location d’une salle aussi importante (8000 places) comporte des dizaines de rubriques détaillant toutes les prestations à la location. Parfois, les gestionnaires de salle fournissent le personnel ou le matériel technique, parfois non et c’est un prestataire extérieur qui les facture. Comment la CNCCFP a-t-elle pu valider cette facture du meeting de Toulon ? Sa réponse laisse un peu pantois : "Le caractère succinct de certaines factures, pour regrettable qu'il puisse le cas échéant être, n'implique pas nécessairement de remettre en cause les dites factures, notamment lorsque la prestation est clairement identifiée, et attestée par de nombreux articles de presse". En clair, tant que le meeting a eu lieu, la commission valide les factures. Peu importe la réalité de la prestation. Les factures du Zénith de Montpellier ou des théâtres Antoine et Bobino étaient aussi minimalistes. Pour ces deux salles parisiennes, notre enquête a montré qu’elles recelaient probablement de grosses ristournes qui ont totalement échappé à la vigilance de la commission. »
Le candidat Emmanuel Macron a déclaré 16 698 320 € de dépenses à la Commission des comptes de campagne et des financements politiques. Cette dernière a décidé de « réformer »,- c’est-à-dire de corriger ce montant - pour l’établir à 16 578 781 €. La CNCCFP a estimé que le compte d’Emmanuel Macron comportait certaines irrégularités concernant, notamment, les dons. 87 600 € de dons (soit 24 cas), ont été jugés non conformes. Ces sommes, supérieures à 4 600 €, étaient présentées « comme effectuées par deux personnes distinctes », mais provenaient d’un compte personnel, et non joint, a expliqué la CNCCFP dans sa décision du 13 février publiée au Journal officiel. Pour « vingt des vingt-quatre cas concernés », le second donateur a assuré que tout ce qui était supérieur à 4 600 € avait été versé en son nom. La Commission n’a rien trouvé à redire et s’est satisfaite de cette réponse. Dans quatre cas (18 300 € au total), aucune attestation n’a été fournie pour justifier le dépassement du montant fixé par la loi. Cette irrégularité n’a toutefois pas entraîné l’invalidation du compte de campagne, les sommes en cause « ne représentant qu’un très faible pourcentage des recettes ». Le parquet de Paris avait été saisi de ces dossiers, mais il les a classés sans suite au printemps. Parmi ces dossiers, celles de GL Events lors de la location de la Maison de la Mutualité, de la salle de La Bellevilloise ou de la société Selfcontact spécialisée dans le démarchage téléphonique. Certaines d’entre elles dépassaient le seuil de 20% qui aurait dû déclencher une réaction. Pourtant, la CNCCFP aurait examiné le sujet en seulement dix minutes (Franceinfo, 8 mai 2018) lors de la seule réunion où il a été évoqué. Un témoin atteste (Franceinfo, op. cit.) : « Ça n’a suscité aucune discussion particulière, on a énuméré les ristournes, et nous sommes passés au sujet suivant. » Suite à cette réunion, la commission va demander aux entreprises concernées d’attester que leurs rabais pour le candidat Macron faisaient bien partie de leurs pratiques commerciales habituelles. Toutes vont l’attester par courrier. Jamais la commission ne demandera des précisions supplémentaires. Si la commission a bien demandé des précisions sur certaines ristournes, il y en a d’autres qui ont échappé à sa vigilance. Une facture acquittée par En Marche pour une soirée à Lyon sur une péniche comportait pourtant une remise supérieure à la note finale : 1 100 € de rabais pour un total de 996 €. Interrogé sur ce point, le président de la Commission, François Logerot admet une erreur : « Nous ne sommes pas infaillibles ». En revanche, la commission n’a parfois pris en compte qu’une partie des rabais apparaissant sur une facture. C’est le cas de celle de la société Eurydice pour le meeting d’Arras le 26 avril 2017. La CNCCFP s’est bien interrogée sur une remise indiquée comme "exceptionnelle" de 2 900 €. Mais étonnamment elle n’a pas comptabilisé toutes les prestations offertes ou minorées indiquées sur le document. Au total 22 000 € de rabais hors taxes pour une facture finale d’un peu plus de 60 000. Interrogée, la Commission persiste : pour elle la remise se limite à 2 900 €.
Outre que l’action de cette autorité créée en 1990 est régulièrement mise en cause depuis l’affaire Bygmalion (UMP), l’augmentation de salaire du président de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP) est rapidement venu poser la question de l’indépendance de l’instance avec le pouvoir en place. Un décret n° 2018-412 relatif à l’organisation des travaux de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques ainsi qu’au traitement du président et aux indemnités, signé le 30 mai 2018, a eu pour conséquence d’augmenter de 53 % la rémunération du président de la CNCCFP (article 2), à compter du 1er janvier 2018 (article 10 du décret et Le Parisien, 6 mai 2018), François Logerot. Ses émoluments passent ainsi de 4 574 € par mois à 7 182 € nets mensuels (+ 57 %), à quoi s’ajoutera désormais une indemnité annuelle de 9 500 euros bruts (mention du texte dans une annexe au PLF 2018). Anticor avait déjà critiqué en juin cette augmentation, rétroactive au 1er janvier 2018, Selon cette organisation, « augmenter en cours de mandat la rémunération du président d'une autorité administrative est susceptible de porter atteinte à son indépendance », jugeant ces textes « à la fois inopportuns et illégaux » : l’article L. 221-4 du Code des relations entre le public et l’administration interdit toute application rétroactive d’un règlement administratif, selon « le principe en vertu duquel les règlements ne disposent que pour l’avenir » (arrêt du Conseil d’État, 25 juin 1948, Société du journal L’Aurore. Anticor a donc demandé pour ces raisons le retrait de ces deux textes au Premier ministre (Médiapart, 17 juillet 2018).
Polémique sur la fête de la musique 2018 à l’Elysée. Emmanuel Macron a choisi pour la première fois d’ouvrir l’Elysée au grand public en accueillant des artistes branchés de la scène électro française. Sur les platines installées en haut des marches où le chef de l’Etat accueille généralement ses homologues étrangers, à partir de 20 heures sont venus mixer Chloé, Cezaire, Kiddy Smile, avant Kavinsky et Busy P, stars de la « French Touch » musicale. Ces danseurs et danseuses entouraient l’estrade. Pour comparaison, Matignon a été beaucoup plus sobre puisqu’Edouard Philippe avait également décidé d’ouvrir la cour de son hôtel particulier au public, mais pour un concert de musique classique.
Outre l’événement lui-même, ce sont les photos qui en sont ressorties qui ont entretenu la polémique. La première est la photo du couple présidentiel avec les artistes, la seconde est celle révélant le T-shirt porté par l’un des disc-jockey Kiddy Smile arborant explicitement la formule en blanc sur fond noir « fils d’immigré, noir et pédé ». Partagée par le directeur de cabinet de Brigitte Macron, la photo est quelque peu insolite.
Sur la première, entouré de danseurs de la soirée électro de l’Elysée, Emmanuel Macron ne semble pas très à l’aise mais prend la pose quand même, assis dans un bureau. A l’inverse, sa femme, tout sourire, prend plaisir à poser. L’ambiance est détendue : un des danseurs a même passé son bras autour de l’épouse du président. Si l’image inattendue a suscité de nombreuses réactions amusées sur les réseaux sociaux, elle a choqué dans les rangs de l’opposition. « Tu m’appelles Monsieur le Président ou Monsieur », a ainsi twitté Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône. « Emmanuel Macron appelle au respect de la fonction présidentielle et #EnMêmeTemps, il l’abaisse en organisant une jet set (sic) à l’Elysée avec DJ Kiddy Smile portant un T-shirt où était écrit "Fils d’immigré, noir et pédé" ».
L’affaire Benalla. Équipe d’un casque à visière des forces de l’ordre, Alexandre Benalla, chef adjoint de cabinet à l’Elysée et chargé de la sécurité du chef de l’Etat, s’en est pris à un homme à terre, place de la Contrescarpe lors de la manifestation du 1er mai. Accusé d'avoir, lors d'une des manifestations du 1er mai 2018 à Paris, usurpé la fonction de policier, et violenté un couple de personnes, après que celles-ci aient jeté des objets contondants sur les agents d'une compagnie de CRS. Il est mis à pied pendant quinze jours en mai, avec rétrogradation et sans que des poursuites judiciaires soient déclenchées. Il lui est également reproché, par des vidéos dévoilées au mois de juillet, d'avoir participé le même jour à une autre interpellation au Jardin des plantes. Le 19 juillet 2018, au lendemain des révélations du Monde, le parquet ouvre une enquête préliminaire pour « violences par personne chargée d'une mission de service public », « usurpation de fonctions » et « usurpation de signes réservés à l'autorité publique ». Alexandre Benalla est peu après placé en garde à vue et mis en examen, notamment pour « violences en réunion », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique » et « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo protection ». Une procédure de licenciement est également engagée par l’Élysée contre lui. Le chef de l’état, l’Elysée et les ministres ont essayé d’étouffer l’affaire, mais en juillet, Le Monde le met en une. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a tenté lundi 23 juillet de désamorcer les critiques dont fait l’objet le gouvernement dans la gestion de l’« affaire Benalla », lors de son audition par les députés devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. S’il s’est défendu de toute faute personnelle, le ministre de l’intérieur n’a pas dissipé le brouillard sur plusieurs points de l’affaire qui restent obscurs. Par ailleurs, M. Benalla disposait d’un badge d'accès à l'hémicycle de l'Assemblée nationale, parce qu’il aimait en utiliser la salle de sport. L'information a été révélée en pleine séance dans l'hémicycle, samedi 21 juillet, par Marc Le Fur, député LR des Côtes-d'Armor. Au micro, celui qui est aussi l'un des vice-présidents de l'Assemblée a expliqué que l'ancien chargé de mission à l'Élysée « disposait d'un tel badge depuis le 24 juillet 2017 », et que ce dernier « lui a été retiré il y a trois jours ». Dans la nuit qui a suivi la révélation des agissements d'Alexandre Benalla lors du 1er mai dernier à Paris, des comptes Twitter favorables à Emmanuel Macron partageaient des images illégalement obtenues par celui qui était alors chargé de mission de la présidence de la République. Or, au moment de ces publications, Alexandre Benalla avait déjà transmis ces images venues de la préfecture à l'Elysée.
La police demande à fouiller l’appartement, le couple habitant encore à Issy-les-Moulineaux, n’ayant pas encore investi l’appartement du Quai Branly mis à sa disposition par l’Élysée. Alexandre Benalla accepte, mais précise : « Je tiens juste à dire que je n’ai pas les clés avec moi. La seule personne qui a les clefs de mon domicile est ma femme qui, à cette heure, est certainement partie à l’étranger se reposer et fuir les journalistes avec notre bébé. » (Le Parisien, 22 août 2018). Les forces de l’ordre se rendent tout de même dans les Hauts-de-Seine, mais devant l’impossibilité d’ouvrir la porte sécurisée avant les horaires légaux de perquisition (soit avant 21 h), ils sont contraints de rebrousser chemin. Ils apposent alors un scellé (un simple autocollant, dont la présence ne suffit pas à empêcher l’accès) sur la porte et reviennent le lendemain matin. Cette fois-ci, accompagnés d’une unité compétente pour ouvrir la porte, les policiers accèdent à l’appartement. C’est là qu’ils découvrent que le coffre-fort évoqué par Alexandre Benalla lui-même, durant sa garde à vue, a disparu. Un coffre qui devait notamment contenir ses armes, trois pistolets et un fusil, pour lesquelles il disposait d’autorisations. Il les remettra finalement à la police le 30 juillet. Mais impossible, pour les enquêteurs, de vérifier le reste du contenu du coffre. Et impossible, également, de savoir dans quelles circonstances ce coffre a disparu, Alexandre Benalla restant particulièrement évasif. Interrogé, il explique d’abord aux enquêteurs n’en avoir « aucune idée » (Le Monde, 22 aout 2018). Avant de poursuivre : « elle a dû être emmenée dans un lieu sûr par une personne, mais ce n’est pas moi qui me suis occupé de cela. » Plus tard, devant les juges, il précisera sans pour autant donner d’explications « Le 19 juillet, ma femme m’a appelé pour me dire qu’il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J’ai demandé à un ami d’aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, des objets de valeur et notamment les armes. » Les enquêteurs géolocaliseront finalement sa compagne dans le XVIème arrondissement de Paris. Lors de ses auditions, après avoir eu du mal à la retrouver dans l’Eure, le 28 septembre, elle aurait déclaré être « agent administratif actuellement en congé maladie », ajoutant : « Je suis employée par une association dont je ne souhaite pas dire le nom. » Ils apprendront plus tard qu’elle était salariée d’En Marche! (20 minutes, 4 janvier 2019) en croisant les auditions : les enquêteurs auraient fait le rapprochement avec une audition menée quelques jours plus tôt avec un employé de La République en marche. Reynald C., agent de sécurité, aurait alors expliqué qu'Alexandre Benalla se rendait « très rarement » au siège du parti. « Une fois, il est venu car il a déposé l'arrêt de travail de sa compagne ». Quant au coffre-fort, que les enquêteurs n'ont pas retrouvé lors de leur perquisition, elle ne sait pas ce qu'il est devenu : « Ce dont je suis certaine, c'est que, lorsque j'ai quitté l'appartement, le coffre y était toujours. J'ignore ce qui s'est passé ensuite. »
Deux commissions d'enquêtes parlementaires sont créées, une pour l'Assemblée nationale, et l'autre pour le Sénat, en principe indépendantes des affaires judiciaires ouvertes. La commission d'enquête de l'Assemblée est partie à la dérive depuis que les députés de l'opposition ont suspendu leur participation. Seule demeure, la commission d’enquête du Sénat. Alexandre Benalla est entendu sous serment par la Commission des Lois du Sénat, le 19 septembre 2018, non sans avoir soulevé une nouvelle polémique (France Inter, 12 septembre 2018) : Alexandre Benalla a vivement critiqué le sénateur LR : « Monsieur Philippe Bas, je mesure très bien mes propos, ce petit marquis m'impose aujourd'hui de venir devant lui, sinon il m'envoie la police ou la gendarmerie. Je viendrai devant Monsieur Philippe Bas. Il a aujourd'hui la possibilité d'exister médiatiquement. Monsieur Philippe Bas me convoque. Je vais venir. Et je dirai ce que j'ai à lui dire ». Il s’en excusera devant la commission. Le doute des partis d'opposition et de certains médias sur la réalité des sanctions et la communication controversée de l’exécutif amplifient la polémique, qui atteint un niveau international. Les partis d'opposition, rejoints par une partie des médias, reprochent au cabinet présidentiel de ne pas avoir signalé les faits au procureur de la République de Paris (art. 40 du Code de procédure pénale), s'étonnent de ce qu'ils considèrent comme des privilèges accordés sans justification apparente à Alexandre Benalla (son port d'arme, un logement attribué, un badge d'accès à l'Assemblée nationale, une voiture de service, des passeports diplomatiques, un téléphone cellulaire crypté – dont il était le seul à bénéficier à la chefferie de cabinet de l’Elysée) et craignent l'apparition d'une police parallèle hors contrôle dédiée à la protection du chef de l'État (police parallèle explicitée dans l’ouvrage de Juan Branco (Crépuscule, téléchargeable en pdf, 2018, 112 p.). Cette affaire met en lumière des dysfonctionnements au niveau de l'Élysée, ce que reconnaît Emmanuel Macron lors d'une réunion organisée le 22 juillet au palais de l'Élysée (Cette impression sera amplifiée par une seconde audition d’Alexandre Benalla le 21 janvier 2019, et à laquelle il bottera en touche à de très nombreuses questions, se retranchant derrière l’enquête judiciaire en cours). Il déclarera à propos de cette affaire, le 25 juillet 2018, devant les parlementaires de sa majorité, réunis à la maison de l'Amérique latine : « Le seul responsable de cette affaire, c’est moi. S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Venez me chercher. ». Alexandre Benalla affirme dans Médiapart (31 décembre 2018) avoir continué à échanger régulièrement avec Emmanuel Macron, depuis son licenciement de l'Elysée, précisant avoir conservé la preuve de ces échanges sur son téléphone portable : « Nous échangeons sur des thématiques diverses. C’est souvent sur le mode ‘comment tu vois les choses ?’. Cela peut aussi bien concerner les gilets jaunes, des considérations sur untel ou sur untel ou sur des questions de sécurité ». Il dit également échanger de manière régulière avec d’autres membres de la présidence. Alexandre Benalla assurait échanger régulièrement avec le Président via Télégram, il communiquerait également avec Brigitte Macron par SMS, ce que l’Elysée a démenti. Ces échanges auraient eu lieu jusqu’aux révélations de Mediapart sur son utilisation d’un passeport diplomatique pour des voyages d'affaires en Afrique (voir plus loin), date à laquelle le lien a été coupé avec l’Elysée. Depuis son licenciement, le président a dit avoir reçu une multitude de messages, souvent « lunaires » d'Alexandre Benalla, auxquels il n'a pas répondu, « sauf deux fois », de manière laconique (Le Parisien, 2 janvier 2019).
Une photo, montrant Alexandre Benalla avec une arme de poing, a été prise depuis le smartphone d’une jeune femme dans la soirée du 28 au 29 avril 2017 et rendue publique fin septembre 2018 par Médiapart. Après un meeting à Châtellerault, le futur Président et ses équipes étaient venus dîner au restaurant Les Archives à Poitiers. Ils étaient « au moins une quarantaine », (France Bleu Poitou, 25 septembre 2018). « En fin de soirée, ma collègue, qui avait bien sympathisé avec des gardes du corps, a fait un selfie ». La serveuse, Laura, explique qu’au moment du selfie, Emmanuel Macron « se tenait à 1m50 en face » (Mediapart 26 septembre 2018). « La mise en scène avec l’arme de service, c’était pour le fun », (France Bleu Poitou, 25 septembre 2018). Alexandre Benalla ne sera finalement pas poursuivi dans le cadre de cette affaire du selfie. L'ancien chargé de mission de l'Elysée a affirmé aux juges d'instruction qui l'ont entendu le 29 novembre 2018 qu'il s'agissait « probablement d’un pistolet à eau » (France 3 Nouvelle Aquitaine, 17 décembre 2018).
En 2018, il est révélé plusieurs rencontres d'Alexandre Benalla avec l'homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri à Londres, ville où il a été interpellé en janvier 2018 dans l'attente de son extradition vers la France, dans le cadre de l'affaire Sarkozy-Kadhafi. Par ailleurs, trois semaines avant la visite d'Emmanuel Macron au Tchad fin décembre 2018, Alexandre Benalla rencontre le frère du président tchadien, Oumar Déby, alors que la France négociait des ventes d'armes avec ce pays, ce qui amène le président de la République à démentir tout statut de représentant de l’État à Alexandre Benalla. Cependant, celui-ci voyageait avec un passeport diplomatique émis le 24 mai 2018 par le gouvernement français (Médiapart, 27 décembre 2018, Le Monde, 24 décembre 2018).
Alexandre Benalla disposait de 4 passeports diplomatiques (Europe1, 16 janvier 2019). Le ministère des Affaires étrangères affirme avoir demandé à Alexandre Benalla de rendre ces passeports dès le mois de juillet 2018. En janvier 2018, devant la commission des lois du Sénat, le directeur du cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a affirmé qu’Alexandre Benalla a utilisé une vingtaine de fois ses passeports diplomatiques après son licenciement, entre le 1er août et le 31 décembre 2018. Patrick Strzoda ajoute que Benalla a possédé aussi deux passeports de service en plus des deux passeports diplomatiques, et qu'il soupçonne que la demande de l'un d'entre eux ait été faite par le biais d'un document falsifié par Alexandre Benalla. Pourquoi ne les a-t-il pas rendus à la fin de sa mission, conformément à son engagement ? Les passeports se trouvaient alors dans son bureau à l'Elysée, selon la version d'Alexandre Benalla. Ce document doit être « restitué au ministère des Affaires étrangères à l'expiration de sa validité ou dès lors que son utilisation n'est plus justifiée ». Mais il y a un flou total sur cette question entre la version d'Alexandre Benalla et celles de l'Elysée et du ministère des Affaires étrangères. Deux mois après son licenciement, devant la commission des lois du Sénat, en septembre, Alexandre Benalla a certifié que ses passeports diplomatiques étaient « restés dans le bureau qu'[il occupait] à l'Elysée […] L'Elysée a dû s'en occuper », ajoutait-il. Il va donner sa version à Médiapart (31 décembre 2018) : « Je rends une partie de mes effets personnels à la suite d’un mail [...]. A la fin du mois d’août, je dépose tout, dont les passeports diplo’. Comment peuvent-ils dire que cela n’a pas existé ? Au mois de septembre, on m’appelle pour me dire 'Alex, on a encore un carton à toi avec des affaires, il faudrait que tu les récupères'. Quand je me rends à l’angle de l’avenue Gabriel et de la rue de l’Elysée pour récupérer ces effets début octobre, il y a dans un sac plastique un chéquier, des clés et… les passeports diplomatiques. » Pourquoi, (s'interroge Mediapart) cette restitution a-t-elle eu lieu dans la rue ? « Parce que je suis comme un pestiféré », estime Alexandre Benalla. Il assure que le « salarié » de l’Elysée qui lui a restitué les passeports lui aurait déclaré : « Tu ne fais pas de bêtises avec. » Pour Alexandre Benalla, l'instruction pour lui rendre les passeports vient, « a minima » du « directeur de cabinet du président, ou au mieux [du] secrétaire général de l’Elysée ». L'Elysée plaide l'ignorance et renvoie au Quai d'Orsay. L'Elysée a demandé au ministère des Affaires étrangères « de prendre toutes les mesures appropriées » contre Alexandre Benalla. Le Quai d'Orsay a annoncé dans la foulée l'intention de Jean-Yves Le Drian de saisir le procureur de la République. L'ex-chargé de mission à l'Élysée a gardé son téléphone crypté Teorem ultrasécurisé jusqu'au 11 janvier 2019. Cet équipement ne lui a jamais été réclamé par la présidence, selon Le Canard enchaîné. (11 janvier). Concernant ses passeports, les deux premiers, dits « diplomatiques », ont été restitués le 9 janvier 2019 par l'ex-chargé chargé de mission. Les deux autres, dits de « service », n'ont en revanche pas été réclamés par la présidence, son avocate les a déposés au ministère de l’intérieur le 11 janvier 2019. Alexandre Benalla a été placé en garde à vue le 17 janvier 2019 puis mis en examen le 18 janvier pour « usage public et sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle ». Il reste néanmoins en liberté sous contrôle judiciaire.
Depuis son départ de l’Élysée, Alexandre Benalla travaille avec l'homme d'affaires franco-israélien Philippe Hababou Solomon, qui a été conseiller spécial de l'ancien président sud-africain Jacob Zuma et qui exerce dans la diplomatie privée en Afrique pour le compte de gouvernement (Francetvinfo, 27 décembre 2018). Benalla s'est notamment rendu au Cameroun où il a rencontré le chef d'état-major et le directeur du cabinet de Paul Biya. Selon Philippe Hababou Solomon, lui et Alexandre Benalla ont fait deux tournées à l'automne 2018, la première en Turquie et Israël en compagnie d'une délégation indonésienne pour discuter de cybersécurité, et la seconde en Afrique : au Cameroun, Congo et Tchad.
Vincent Crase, qui est âgé d'une quarantaine d'années, et Alexandre Benalla, 26 ans, se sont rencontrés il y a une dizaine d’années. Comme l’explique Le Monde (Op. Cit.), le premier dirige un stage de formation pour réserviste de la gendarmerie, réserve à laquelle il appartient depuis longtemps. Quand Alexandre Benalla se voit confier en 2016 la sécurité du candidat Emmanuel Macron au cours de la campagne présidentielle, il se débrouille pour faire embaucher Vincent Crase par En Marche ! Chargé de la sécurisation du QG de campagne. Lors de son audition au Sénat, le délégué général du parti présidentiel, Christophe Castaner, a indiqué qu’il occupait la fonction de « responsable adjoint sûreté et sécurité sous l'autorité d'un chef de sécurité » comme salarié à LREM. Présent aux côtés de son ami Alexandre Benalla lors de la manifestation du 1er mai, Vincent Crase est mis en examen pour « violences en réunion », « immixtion dans l'exercice d'une fonction publique » et « port prohibé d'arme ». Il a reconnu lors de sa garde à vue qu’il portait une arme ce 1er mai, et ce, en toute illégalité. « Cette arme (un Glock 17) n’est pas à mon nom, elle appartient à La République en marche, elle est réservée pour la défense » du siège du parti en cas d’attaque terroriste, a admis devant les enquêteurs Vincent Crase. Problème : en aucun cas, ces armes ne doivent sortir du QG de LREM. Ce qui ne l’empêche pourtant pas de s’entraîner occasionnellement avec dans un stand de tir privé de Paris. Visiblement sans complexe, l’ex-salarié du parti présidentiel a même assumé en garde à vue avoir « toujours une arme sur [lui], c’est une habitude de travail et de sécurité ». Initialement suspendu deux semaines en mai, comme Alexandre Benalla, Vincent Crase va finalement perdre son emploi à LREM.
Le 28 juin dernier, alors que Vincent Crase était encore salarié du parti présidentiel LREM, le gendarme réserviste aurait reçu la somme de 294 000 euros, via Mars conseil, une entreprise de conciergerie de luxe dont il est le seul actionnaire (Médiapart, 12 décembre 2018). Ce versement aurait eu lieu dans le cadre d’un contrat pour une mission de « protection de proches et de biens » d’Iskander Makhmudov, 211ème fortune mondiale dans le classement du magazine Forbes, oligarque proche de Vladimir Poutine. Le milliardaire, qui n’a jamais été condamné en Europe, est « suspecté par plusieurs magistrats européens d’être lié à la mafia russe ». Pour l’exécution de ce contrat, Vincent Crase est passé par la société de sécurité Velours, également ancien employeur d’Alexandre Benalla (Le Point, 12 décembre 2018).
Népotisme et nominations pour services rendus. « Dans les deux premiers mois du quinquennat, je changerai ou confirmerai l’intégralité des postes de direction dans la fonction publique… C’est une mise sous tension de l’appareil d’Etat. » (Les Echos, 24 février 2017). Désirant un « spoil system à la française », Macron a voulu accélérer la politisation « soft » des hauts dirigeants de l’Etat en rapprochant ministres et directeurs d’administration. « Dépouiller » l’état-major administratif des amis de ses ennemis revient, comme aux États-Unis, à distribuer les postes clés à des personnes proches du parti qui prend les commandes du pays. Un jeu de chaises musicales qui concernerait, en France, 700 emplois « à la discrétion du gouvernement » (directeurs d’administration centrale, préfets, ambassadeurs, recteurs d’académie).Cela permet parfois aussi de justifier le népotisme et les nominations de complaisance. Ce fut le cas, par un décret du 3 août 2018 de la nomination de Philippe Besson, écrivain, scénariste et dramaturge, souvent qualifié de « mondain » (Le Monde, 11 sept. 2018), auteur d'un livre louangeur sur sa campagne (Un personnage de roman, Julliard, 216 p.) et ami de longue date du couple présidentiel, au poste de consul général à Los Angeles, alors que l’écrivain n’est absolument pas diplomate. Le président s’était alors aisément défendu, malgré le malaise jusqu’au sein de ses troupes : «Je souhaite et je continuerai à ouvrir l'ensemble des postes en particulier de l'administration de la haute fonction publique à des gens de talent et de mérite venant d'autres horizons.» Les choses ont continué avec la nomination par décret du 24 octobre 2018 d’une de ses camarades de promotion à l’ENA au poste de rectrice de Versailles. Pour cela, Emmanuel Macron a été jusqu’à modifier la règle qui veut qu’une recteur soit titulaire du grade de docteur. Le changement a été acté lors du conseil des ministres du mercredi 3 octobre, afin de « diversifier le recrutement des recteurs » (même argument que pour Ph. Besson). Désormais, sur les 30 postes, 12 pourront être occupés par des personnes qui ne détiennent pas de doctorat, contre 6 auparavant. Une ouverture qui permet à Charline Avenel, actuelle secrétaire générale de Sciences-Po, sans doctorat, d’être nommée rectrice de l’académie de Versailles, la plus grosse des académies françaises. Ce qui a fait réagir les universitaires, c’est que Charline Avenel se trouve être une ancienne camarade d’Emmanuel Macron, faisant partie de la promotion Senghor de l’ENA, comme le président de la République. Grâce à ce décret, elle a donc pu rapidement prendre son poste alors que les six postes hors doctorat sont déjà attribués.
Après les polémiques qui ont entouré la nomination de Philippe Besson, puis celle de Charline Avenel, c’est une autre nomination qui risque bientôt de prendre de l’ampleur : alors qu’il n’a aucune expérience en matière diplomatique, le controversé Pierre-Mathieu Duhamel va bientôt devenir ambassadeur de France à Oslo, pour peu que les autorités norvégiennes délivrent leur agrément (c’est un intime du premier ministre, Édouard Philippe, puisque tous deux ont longtemps figuré dans la garde rapprochée d’Alain Juppé, l’Élysée a donc voulu pour l’occasion satisfaire une demande de Matignon). Mais ce sont surtout les relations entre Pierre-Mathieu Duhamel et Ziad Takieddine, révélées dans par (Fabrice Arfi, Karl Laske, Takieddine fête sur son yacht l’ancien patron des douanes et du budget, Mediapart, 18 novembre 2011) qui ont marqué les esprits. En 2011, Médiapart révélait que Ziad Takieddine avait invité Pierre-Mathieu Duhamel en juillet 2002 sur son yacht, La Diva, immatriculé au Luxembourg, pour fêter sa toute fraîche promotion au grade de chevalier de la Légion d’honneur. L’invité prenait alors gentiment la pose à côté du marchand d’armes millionnaire, spécialiste des commissions et de l’évasion fiscale.
Enfin, Grégoire Dulin, 43 ans, le conseiller pour la justice du ministre de l’intérieur Christophe Castaner vient de se voir proposer, après examen du CSM, une promotion éclair pour occuper un « hors hiérarchie » (le plus haut grade dans la magistrature), celui de procureur de la République de Tours, en grillant au passage de nombreux concurrents plus expérimentés (Médiapart, 21 janvier 2019). En effet, l’impétrant n’arrive qu’au 33ème rang sur 35 candidats, en termes d’ancienneté. Cette promotion « météorique » de Grégoire Dulin a beaucoup surpris au sein de la Conférence nationale des procureurs de la République. En septembre 2018, le processus de nomination du procureur de la République de Paris avait déjà fait scandale : alors que le choix du ministère de la justice s’était porté sur un candidat, le premier ministre Édouard Philippe avait décidé d’en auditionner plusieurs à Matignon, chose sans précédent, avant que la chancellerie ne soit obligée de revoir sa copie.
Dépenses somptuaires de l’Elysée (vaisselle, piscine, salle des fêtes). En juin 2018, Le Canard enchaîné dévoilait que le « Palais » avait passé commande à la manufacture de Sèvres : 1200 pièces de vaisselle pour la coquette somme de 500.000 €. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement – et non porte-parole de la présidence – venait justifier cette dépense : « Le président de la République procède à une commande publique qui permet de recevoir à la hauteur des personnalités qui défilent à l’Elysée […] Une commande a été faite pour changer le service dans sa totalité, cela n’avait pas été fait depuis le président René Coty. ». Erreur, car Jacques Chirac avait déjà procédé pendant son mandat au remplacement de la faïence élyséenne.
Fin juin 2018, le couple présidentiel préférant l’eau chlorée au sel de mer, l’Elysée a déboursé 34.000 € pour faire installer une piscine au Fort de Brégançon afin de protéger la vie privée des enfants de la première dame. Une somme financée par le budget de vacances du Président prévu par l’Elysée. Le palais présidentiel avait pourtant justifié cette décision, affirmant à tort qu’elle allait permettre des économies sur la surveillance de la petite plage privée, située au pied du fort. Emmanuel Macron déclarera à un badaud quelques semaines plus tard, par une erreur de communication : « Ne dites pas que je vais à la mer, sinon je vais me faire repérer, a répondu le Président sur le ton de la confidence. Je n’aime pas les piscines, je préfère mille fois la mer, elle est bonne, c’est magnifique. » (20 minutes, 8 aout 2018).
Le 23 novembre 2018, Emmanuel Macron a décidé de faire quelques réfections dans la salle des fêtes de l’Elysée, mais aussi dans le jardin d’hiver et le salon Napoléon III. Coût des travaux : 500.000 €. Le président justifiera : « C’était difficile de prendre la décision de fermer pendant un mois cette salle, de ne pas pouvoir l’utiliser, mais les travaux étaient absolument nécessaires. Le président a pris cette responsabilité. Ce qui aujourd’hui coûte plusieurs centaines de milliers d’euros aurait coûté demain le double. » (Libération, 27 novembre 2018) ; « La nouveauté décorative sera de taille : rideaux et moquette version 2019 puiseront dans des teintes gris et beige nettement plus contemporaines et, surtout, plus lumineuses » (Le Figaro, 21 novembre 2018). Au Monde (30 novembre 2018), Brigitte Macron déclarera : « On va alléger, épurer. Il faut que la lumière entre. » Elle a également visité les réserves du Mobilier national et du Fonds national d’art contemporain. « C’est la première fois depuis Claude Pompidou que la conjointe du chef de l’Etat s’y rend en personne » selon l’Elysée.
Photographie polémique avec des délinquants aux gestes obscènes à Saint-Martin. Lors d'un long bain de foule, samedi 29 septembre 2018, à Quartier d'Orléans, l'un des villages les plus pauvres de l'île, Emmanuel Macron a eu l'occasion d'échanger avec un jeune homme, tout juste sorti de prison. L’on voit alors Emmanuel Macron sermonnant le jeune ex-braqueur, Reaulf Fleming. La scène, capturée par les caméras de BFMTV en marge du déplacement du chef de l’État à Saint-Martin, a fait le tour des plateaux télé. « Tu as fait quoi comme bêtise ? », l'interroge le chef de l'Etat. « Un petit braquage », répond le jeune homme, en marcel. « Il ne faut pas rester comme ça et ne pas refaire des bêtises, lance le chef de l'Etat, Les braquages, c’est fini. Tu me l’as dit. N’oublie pas. Ta mère, elle mérite mieux que ça. »
Mais la séquence n'est pas le seul moment de cette rencontre à avoir été remarqué. Une photographie du jeune ex-détenu en compagnie d'Emmanuel Macron et d'un autre jeune a été très partagée sur Twitter. Sur celle-ci, on peut voir le second jeune, torse nu et pantalon taille basse, faire un doigt d'honneur face à l'objectif alors qu'il pose à côté du président. L'un des deux jeunes hommes qui avaient posé avec Emmanuel Macron lors de sa visite à Saint-Martin sur une photo controversée a été condamné à 8 mois de prison dont 4 avec sursis pour détention de stupéfiant et rébellion. Le 30 septembre, Emmanuel Macron s'était invité chez le jeune homme à Quartier d'Orléans à Saint-Martin, l'exhortant à trouver du travail « pour faire les travaux et reconstruire. [...] il ne faut pas rester comme ça, faire des bêtises. Les braquages c'est fini, ta mère mérite mieux que ça », lui avait-il recommandé. Celui qui avait expliqué au chef de l'Etat qu'il sortait de prison pour un braquage, a été interpellé les jours qui ont suivi la photo en possession de 25 pochons de cannabis (soit environ 20 g). En guise de communication, Emmanuel Macron a alors répondu qu'il « faut arrêter de penser qu'une certaine jeunesse, parce qu'elle a fait des bêtises, il n'y a rien à en tirer, c'est l'inverse. Ce jeune [...] quelques minutes après on était en bas des immeubles, une mère m'a demandé d'embrasser sa fille handicapée. Je n'avais pas le temps, j'ai demandé aux deux jeunes de la chercher, et ils l'ont portée. » Le prévenu est reparti libre du tribunal correctionnel de Marigot mais est convoqué fin septembre devant le juge d'application des peines. Le chef de l'Etat avait posé avec le jeune homme et son cousin, tous deux torses nus, lors du fameux selfie avec le doigt d’honneur.
Michel Onfray a publié dans son blog une « Lettre à Manu sur le doigté et son fondement » (octobre 2018), faisant référence à cette photo : « Quoi qu’il en soit de ce fondement et de son propriétaire, c’est proprement manquer de doigté envers la République que de se laisser mettre de la sorte en arborant ce sourire radieux qui témoigne de ton contentement. Pareil goût relève de ta vie privée qui est celle du second corps du roi, elle ne devrait pas affecter ton premier corps qui est politique et républicain. Ce sourire, c’est le même que tu arborais sur les marches de l’Elysée le jour de la fête de la musique en compagnie d’une brochette d’individus, eux-aussi férus de ce très subtil langage des signes. On ne dira pas que tu caches ton jeu. Il n’y a que les crétins pour feindre que tu dissimules ».
Relations controversées avec la communicante Michelle Marchand. Michèle Marchand (plus connue sous le nom de Mimi Marchand), née en mars 1947, est une femme d'affaires française à la tête de plusieurs entreprises. Personnalité à la réputation sulfureuse, elle travaille pour de nombreux titres de presse dont Gala, Paris Match, Public, Closer et Voici, depuis le début des années 1990. Elle rencontrera le couple Macron lors de sa campagne via le milliardaire Xavier Niel (patron de Free et du Monde), lui-même l’ayant connu lors de ses déboires judiciaires (Juan Branco, Crépuscule, téléchargeable en pdf, 2018, 112 p.) et prendra en charge la communication officieuse sur la vie privée du couple présidentiel. Les rapports du couple présidentiel avec Michelle Marchand seront révélées au grand public par l’ouvrage de Jean-Michel Décugis, Pauline Guena, Marc Leplongeon, « Mimi », récit, Grasset, 2018, 208 p. qui, lui-même, suscitera des controverses (“Un des biographes de ‘Mimi’ Marchand mystérieusement cambriolé” L’Obs, 26 septembre 2018). Le philosophe Michel Onfray en résume le portrait dans l’un de ses articles, s’aidant du 4ème de couverture :
« Qui est Mimi? Laissons parler les éditions Grasset qui publient bientôt une biographie non autorisée du personnage. Voici la quatrième de couverture du livre en question : “On l’appelle ‘Mimi’. Michèle Marchand, la papesse des paparazzis, la gardienne des rumeurs, des secrets de la politique et des affaires. Elle collectionne les scoops sur les puissants mais elle a compris que le plus utile n’était pas de les vendre. Les posséder suffit. Et en parler, ici ou là. Elle ne dispose d’aucun titre officiel mais ‘Mimi’ se rend tous les jeudis à l’Elysée. Son agence de presse, Bestimage, a l’exclusivité de l’image de la Première Dame et de celles, privées, du couple Macron. (sic !) Une manne. Et une première. Jamais un couple présidentiel n’avait concédé un tel passe-droit à une ‘petite marchande de photos’. Comment ‘Mimi’ a-t-elle pris le contrôle des secrets de Paris? Pourquoi lui est-il accordé tant de privilèges? Que sait-elle? Que tait-elle? Difficile d’enquêter sur cette femme, puissante et redoutée. Ses amis se taisent et ses obligés ont peur.” Et puis ceci, qui ne manque pas de piment : “Garagiste, tenancière de boîte de nuit, mariée à des braqueurs puis à un policier, championne de ski, reine de la presse people… avant d’arriver au coeur du pouvoir. La vie de ‘Mimi’ est une énigme et un vertige. » (« Lettre à Manu sur le doigté et son fondement », Blog de Michel Onfray, octobre 2018).
Un autre ouvrage de Juan Branco permet de se faire une idée du pouvoir de Michelle Marchand :
« […] l’on ne s’étonnera dès lors pas que le directeur de la rédaction de Paris Match – nommé suite à la destitution du précédent sur demande de Nicolas Sarkozy – devant être démissionné à l’été 2018, ne le fut pas par la grâce d’un appel de Brigitte Macron à l’homme à tout faire d’Arnaud Lagardère, Ramzy Khiroun, appel effectué sur demande de Mimi Marchand, qui craignait de perdre là son principal relais, et la principale source de ses financements. Brigitte Macron savait ce qu’elle avait à perdre en perdant Mimi Marchand. » (Juan Branco, Crépuscule, téléchargeable en pdf, 2018, 112 p.)
Crise des « Gilets Jaunes » (novembre 2018 -). La crise apparait dans le contexte d’un mouvement social spontané apparu en octobre 2018 et s'étant étendu dans de moindres proportions à d’autres pays. Il trouve son origine dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’appels à manifester. La mobilisation a pour motivation de départ le rejet de l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Elle s'élargit rapidement à d’autres revendications fiscales et sociales (hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires, maintien des services publics, rétablissement de l'ISF…), ainsi que politiques (amélioration de la démocratie représentative, notamment par le référendum d'initiative citoyenne, démission du président de la République). À partir du 17 novembre 2018, le mouvement s'organise autour de blocages de routes et ronds-points et de manifestations nationales chaque samedi. Majoritairement soutenues par l’opinion publique (jusqu’à 84 % - sondage Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro, 28 novembre 2018), les protestations trouvent un fort écho dans les zones rurales et périurbaines, mais s’étendent aussi aux grandes villes, où des violences lors des manifestations hebdomadaires provoquent d’importants dégâts matériels et donnent lieu à de nombreuses arrestations. Les « gilets jaunes » sont soutenus par les sympathisants d’extrême gauche (90%), de la gauche traditionnelle (90% au PS), d'extrême droite (96%), de la droite traditionnelle (75%), mais aussi par un sympathisant LREM sur deux (50%) – sondage op. cit. 28 novembre 2018). 56% des Français soutiennent toujours en 2019 les « gilets jaunes » et 70% jugent que le « grand débat national » ne répondra pas à leurs préoccupations (Sondage OpinionWay pour LCI, 19 janvier 2019). Si le président et le gouvernement ont fait mine de découvrir ce mouvement, celui-ci était prévisible au regard du contenu du « diagnostic du pays », mené par le candidat Macron et ses marcheurs en 2017.
« Gilets Jaunes », Chronique des faits les plus significatifs. Dès le 19 novembre, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, rend responsables les barrages de Gilets Jaunes de la mort d’une personne âgée à Angoulême. «La personne est morte cet après-midi. C’est aussi ça la réalité ». Problème : c’est faux. Le quotidien local La Charente Libre (20 novembre 2018) explique que la dame est décédée dès le matin après une crise cardiaque. Le vice-procureur d’Angoulême précise qu’une enquête a été ouverte « sans aucun lien avec les Gilets Jaunes ». Le ministre ajoute que les Gilets Jaunes augmentent le risque d’attentats terroristes. « La mobilisation massive de nos forces de sécurité a aussi un effet sur notre capacité à intervenir sur d'autres sites du territoire ». Le lendemain (20 novembre), le ministre de l’Intérieur insiste et dénonce la « dérive totale » des Gilets Jaunes. « On voit qu’on a une radicalisation, avec des revendications qui ne sont plus cohérentes, qui vont dans tous les sens ». Le ministre de l'Économie et des Finances, écarte tout « geste » de la part du gouvernement pour les Gilets Jaunes et dénonce lui aussi « un certain nombre de dérives », avec des actes « homophobes, racistes ». Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, tentera de faire croire qu’il comprend les « Gilets Jaunes » : « nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer, mais entendre et comprendre, ce que c'est de vivre avec 950 € par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 € ». Le 24 novembre, le ministre de l’intérieur change de stratégie, il dénonce désormais « une mobilisation de l’ultra-droite » parmi les Gilets Jaunes. « Des séditieux » qui auraient « répondu à l’appel de Marine Le Pen ». Le ministère compte 106 301 manifestants Gilets Jaunes ce jour-là. Un nombre ridiculement précis et faible au regard de la mobilisation réelle. Le syndicat France Police - Policiers en colère annonce de son côté plus de 1500 points de blocage et 750 000 manifestants Gilets Jaunes à 15h. Le 25 novembre, Gérald Darmanin affirmera que « sur les Champs-Elysées, c’est la peste brune qui a manifesté ». Le 27 novembre, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, affirme que le gouvernement ne souhaite pas s'entretenir avec les représentants des Gilets Jaunes « en l'état actuel ». Première réponse totalement déconnectée d’Emmanuel Macron aux Gilets Jaunes mobilisés contre l’augmentation des prix et notamment celui de l’essence : « Nous souhaitons construire de nouvelles formes de déplacements, comme le covoiturage et les transports en commun ». Le 28 novembre, le Premier ministre Edouard Philippe suit les pas du président : « il n’y aura pas de coup de pouce supplémentaire » pour le SMIC en 2019. Le 29 novembre, en plein débat sur la transition écologique, Christophe Castaner n’hésite pas à utiliser un hélicoptère pour se rendre au péage de Virsac, en Gironde, haut-lieu de la contestation des Gilets Jaunes. De retour le 30 novembre, il réaffirme : « Aujourd’hui, on n’est pas sur un phénomène de masse ». Le 1er décembre, tandis que de violents affrontements en marge de la mobilisation des Gilets Jaunes ont eu lieu partout en France et que Paris ressemble à une ville assiégée, Edouard Philippe y fête dans la soirée son anniversaire avec une trentaine d’invités, dont plusieurs membres du gouvernement. Le 3 décembre, Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, refuse d’admettre malgré les images et les témoignages que des jeunes de banlieues « ont procédé aux pillages et aux exactions contre les forces de l'ordre ». « Faire la connexion avec ces groupes à risque qui peuvent venir de quartiers sensibles, c'est stigmatiser ces quartiers. » Lui-même n’hésitant pourtant pas le 20 novembre à rendre les Gilets Jaunes responsables de la mort d’un motard, « tué en raison d’un point de blocage », par un « camion qui essayait de se détourner ». Toujours le 3 décembre, un Gilet Jaune fait face à Elise Fajgeles, député LREM de Paris, sur CNews. Quand il lui demande le montant du Smic, celle-ci répond : « Alors je vais vous dire, vous me faites une colle en effet, je ne connais pas le niveau du Smic ». Son interlocuteur quittera le plateau. Le 5 décembre, la théorie du complot gagne les soutiens du président : des députés LREM tels que Coralie Dubost, Emilie Chalas et Aurore Bergé relaient une Fake News sur les réseaux sociaux selon laquelle le nom de domaine giletsjaunes.com aurait été réservé aux Etats-Unis, au lendemain de l'élection de Macron, par des proches de Steve Bannon. Rapidement effacés, leurs messages révèlent erreur et mépris, les croyants « manipulés » de l’étranger (erreur que réitèrera Marlène Schiappa à propos de la cagnotte en soutien au boxeur). Le 7 décembre, le ministre de la Justice Nicole Belloubet, annonce avoir procédé à des « interpellations préventives » de Gilets Jaunes avant l'acte IV du mouvement. Ils seront 1385 interpellés à la fin de la journée, dont 920 à Paris le 8 décembre. Plus de 89 000 forces de l’ordre sont déployées pour cet Acte IV. Mais à la veille de la manifestation, Christophe Castaner affirme qu’il ne reste que 10 000 Gilets Jaunes en France (9 policiers pour 1 manifestant ?). Après la manifestation, le ministre annonce finalement 125 000 Gilets Jaunes dont 10 000 à Paris. 10 000, c’est aussi le nombre de policiers mobilisés dans la capitale (Il y aurait donc eu à Paris 1 policier pour 1 manifestant). Nicole Belloubet reviendra sur son propos du 7 décembre dès le 9 : « Il n'y a pas eu d'interpellation préventive ». Le ministre du Travail, Muriel Pénicaud, exclut une hausse du Smic : « Le coup de pouce au Smic, on sait que ça détruit des emplois donc ça n’est pas la bonne méthode ». Dès le lendemain, dans son intervention télévisée, Emmanuel Macron la contredit en promettant une augmentation du Smic, jouant en réalité sur des sommes déjà promises avec la prime d’activité, qui elle-même ne bénéficiera pas à tous les ménages et les fera passer au-delà du seuil imposable. Le 11 décembre, Richard Ferrand, président LREM de l'Assemblée nationale affirme : « Il y a ni virage, ni changement, mais une accélération ». « Ce n'est pas le Smic qui augmente, c'est la prime d'activité » entretenant le flou. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, essaie de dénoncer devant les médias un Gilet Jaune au profil Facebook « clairement raciste » et proche de « Marine Le Pen », par erreur, car il s’agit d’un homonyme. Le 13 décembre, alors que Macron a promis devant les Français un débat national sur « l’immigration », le Premier ministre Edouard Philippe supprime le sujet trois jours plus tard devant l’Assemblée. Il exauce ainsi les voeux de SOS Racisme et de la CFDT. De même, les mesures annoncées le 14 novembre par Edouard Philippe pour « répondre aux Gilets Jaunes » sont annulées puis rétablies en quelques heures révélant une forme d’’amateurisme. Manipulations, cafouillages et mauvaise foi à l’encontre les Gilets Jaunes révèlent un exécutif et une oligarchie toujours plus déconnecté du peuple français. Un mépris résumé malgré lui par Gilles Le Gendre, chef de file des députés LREM : « Notre erreur est d'avoir probablement été trop intelligents, trop subtils... ». Quant à Emmanuel Macron, il déclarera lors de ses voeux télévisés du 31 décembre 2018 : « Que certains prennent pour prétexte de parler au nom du peuple [...] et n'étant en fait que les porte-voix d'une foule haineuse, s'en prennent aux élus, aux forces de l'ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c'est tout simplement la négation de la France ».
La crise est reconnue comme le théâtre d’une répression sans précédents depuis la guerre d’Algérie. Le Défenseur des droits Jacques Toubon a demandé le 17 janvier 2019 la suspension du recours par les forces de l’ordre à ces armes non létales (conformément son ancien rapport du 10 janvier 2018 - et malgré un rejet de la Cour européenne des droit de l’Homme du 18 décembre 2018 (CEDH 438 (2018), affaire Kazoua et autres c. France, n° 58803/18) de la demande de lycéens et « Gilets jaunes » en suspension provisoire de l’usage de ces armes pour traitement inhumain et dégradant. Nonobstant le refus du secrétaire d’Etat Laurent Nuñez, les forces de l’ordre ont néanmoins ainsi décidé de sécuriser leurs tirs par des caméras-piétons.
Fiorina L., 20 ans, a été éborgnée par une grenade lacrymogène, le 8 décembre à Paris.
Pacte de Marrakech sur l’immigration. Les 10 et 11 décembre 2018, Emmanuel Macron, aux prises avec le mouvement des « Gilets Jaunes » et alors que 77% des Français expriment une crainte l’égard de nouveaux flux migratoires (sondage FD/JPD n°115985 I fop/JDD, AJC, Fondation Jean Jaurès , novembre 2018), a délégué à Marrakech le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Jean Baptiste Lemoyne pour signer au nom de la France le Pacte mondial de l'ONU pour des migrations sures, ordonnées et régulières au trement nommé « Pacte de Marrakech ». Ce pacte, dont le contenu est public depuis le 30 juillet 2018, assure l'engagement collectif des pays signataires à « améliorer la coopération en matière de migration internationale » Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, Marrakech (Maroc), 10 et 11 décembre 2018, document A/CONF.231/3 , 41 pages). Louise Arbour, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour les migra tions, a affirmé ( Le Figaro , 29 novembre 2018) que le Pacte « n'est ni favorable, ni défavorable à la migration comme telle, mais constate une réalité ». Mais cela est inexact. En effet, dès son préambule, le Pacte postule au contraire « qu’à l’heure de la mondialisation » , les migrations « sont facteurs de prospérité, d'innovation et de développement durable et qu'une meilleure gouvernance peut permettre d'optimiser ces effets positifs » (page 3)
Formellement, le Pacte n'est pas contraignant et invite seulement les États signataires à s'engager en faveur des objectifs qu'il affiche. Non contraignant, cela signifie qu'il ne constitue pas une convention au sens «classique» (il n'est pas un traité), ayant une valeur normative supérieure au droit interne des États. Le présentant comme « symbolique » et « non-contraignant », les auteurs de ce Pacte cherchent à éviter tout débat démocratique à son sujet. Pour autant, l'histoire juridique de ces quarante dernières années nous enseigne que des textes d'origine nationale ou supranationale, dépourvus au départ de tout caractère contraignant, viennent ultérieurement produire des effets concrets en irriguant des jurisprudences, voire intègrent formellement l'ordre juridique de certaines entités. La crainte d'une contrainte juridique ultérieure et indirecte passant par l'interprétation souveraine des juges (nationaux ou européens) est donc pleinement légitime, comme certaines juristes, en France et ailleurs, l'ont expliqué (Note de l’Institut Thomas More, Jean-Thomas Lesueur : « Les migrations de masse, le droit international et le « Pacte mondial » de l’ONU », décembre 2018, point clé 19). Le document prévoit de privilégier fortement une gestion « mondiale » et « multilatérale » de l'immigration, qu'elle soit de travail, étudiante, de regroupement familial ou clandestine. Il met notamment l'accent sur le renforcement de la coopération internationale pour faciliter et amplifier l'immigration de travail (« ménager des options et des filières de migration régulière pour faciliter la mobilité de la main-d’oeuvre » (ibid. page 14)) au risque d'instaurer dans certains pays une « préférence étrangère » de fait au détriment des travailleurs nationaux, en particulier dans des États comme la France se trouvant dans un contexte chronique de chômage de masse. Le Pacte renforce l’intégration multiculturelle, avec un objectif 16, h) « Appuyer les activités multiculturelles organisées autour du sport, de la musique, des arts, des festivals gastronomiques, du bénévolat et d’autres manifestations qui faciliteront la compréhension et l’appréciation mutuelles des cultures des migrants et des communautés de destination » (page 29). De surcroît, son objectif 13 propose de « Ne recourir au placement en rétention administrative des migrants qu’en dernier ressort et chercher des solutions de rechange » (page 25).
Le terme migrant s'est imposé dans le débat public et est en train de s'imposer dans le droit international. L'ONU distingue aujourd'hui le « réfugié » d'une part (qui relève de la Convention de Genève de 1951) et le « migrant ». Ainsi présenté, tout candidat à l'immigration est « migrant », à l'exclusion du demandeur d'asile. Le mot confond donc ce qui était jusqu'ici distinct. En effaçant ces catégories, le terme « migrant » crée un flou majeur, à commencer entre l'immigration légale et l'immigration illégale, et contribue à imposer une approche essentiellement émotionnelle de la question migratoire. Le texte emploie à six reprises la formule « tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire » et pose en Objectif 4 : « Munir tous les migrants d’une preuve d’identité légale et de papiers adéquats » (page 12). Il se dégage donc du Pacte l'intention de prôner une réduction des différences de traitements entre les différentes catégories administratives de migrants, ce qui revient concrètement à brouiller les distinctions. Indirectement, cela peut être regardé comme un moyen de favoriser, sinon d'encourager, l'immigration illégale en renforçant les droits des migrants illégaux, tout en fournissant un matériau de choix aux juges: plus un texte est flou, plus il est possible de l'interpréter de manière extensive. Le caractère flou de la terminologie du Pacte pourrait ainsi s'avérer dangereux, l'interprétation restant à la merci des juges. Le Pacte entend aussi s’appuyer sur les médias, à la faveur de son objectif 17 (33. c) : « Promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet, notamment en sensibilisant les professionnels des médias aux questions de migration et à la terminologie afférente, en instituant des normes déontologiques pour le journalisme et la publicité et en cessant d’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants, dans le plein respect de la liberté de la presse » (page 30).
169 États sur les 193 membres de l'ONU ont participé à la conférence intergouvernementale de Marrakech. Des États commde Marrakech. Des États comme l'Ukraine, la Slovaquie, le Kosovo, l'Afghanistan, l'Ukraine, la Slovaquie, le Kosovo, l'Afghanistan, le Paraguay, la République Dominicaine, la Somalie, la Guinée, le Bénin ou encore Taïwan n'y avaient dépêché aucun représentant. L'Italie, la Suisse, l'Autriche, la Roumanie, la Bulgarie, avaient dépêché aucun représentant. L'Italie, la Suisse, l'Autriche, la Roumanie, la Bulgarie, la Lettonie, l'Australie, Singapour, l'Algérie, la Libye et le Chili se sont abstenus. lors du vote. La Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, Israël, les États--Unis et la Jamaïque ont voté contre le pacte. Le Pacte mondial de l'ONU pour des migrations sures, ordonnées et régulières a ainsi été formellement adopté le 19 décembre 2018 par l'Assemblée générale des nations unies.
3ème affaire Alstom (volet judiciaire). Le député LR Olivier Marleix, ancien président de la commission d'enquête parlementaire sur les décisions de politique industrielle de l'État (chargée notamment d’enquêter sur des cessions posant questions dont Alstom) a décidé de saisir la justice, au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale, dans une lettre transmise jeudi au parquet de Paris (Le Monde et Le Figaro, 17 janvier 2019). La question posée est : quel rôle Emmanuel Macron a-t-il joué dans la vente du pôle énergie d'Alstom aux Américains de General Electric en 2014 ? Dans une lettre de quatre pages datée du 14 janvier et adressée au procureur (Le Monde, op. cit.) Olivier Marleix s’interroge sur deux points. D’abord l’absence de poursuites pénales contre Alstom en France alors que l’entreprise a reconnu des faits de corruption dans plusieurs pays entre 2000 et 2011. Puis, il émet l’hypothèse, dans le cadre de la vente de la branche énergie d’Alstom à GE, d’un possible « pacte de corruption » (c’est le terme qu’il emploie), au bénéfice du ministre de l’économie en poste lors de la signature finale du rachat, le 4 novembre 2014, Emmanuel Macron. « Depuis la fin de la commission d’enquête parlementaire en avril 2018, ces questions me taraudent. Il faut y répondre et c’est pourquoi je transmets au parquet l’ensemble des informations et des documents en ma possession ». L'entreprise a également versé une amende à la justice américaine en 2014. Pour étayer son argumentaire, Olivier Marleix s'appuie sur les travaux de la commission d'enquête qui « ont mis en évidence» la façon dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France «a été détournée ». Olivier Marleix note qu'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, a « formellement donné l'autorisation » de la vente d'Alstom énergie et a « également autorisé » d'autres cessions d'actifs « d'entreprises stratégiques françaises ». En cause, les rachats d'Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à l'entreprise américaine FMC Technologies. Le député ajoute que le candidat Macron a bénéficié d'un « montant de dons records pour sa campagne » et estime que « le fait que l'on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées ne peut qu'interroger ». Olivier Marleix émet l'hypothèse que le « système » mis en place dans le cadre de ces cessions aurait pu bénéficier à l'actuel président de la République pendant sa campagne. Emmanuel Macron a levé en un an, sans parti politique, environ 15 millions € de dons, souligne-t-il. « Puisqu'une enquête préliminaire a été ouverte en novembre dernier sur les dons reçus par le parti En marche! […] il m'a paru nécessaire de vous signaler ces éléments », ajoute- le député dans son courrier. « S'il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption ». Ce signalement est en cours d'analyse au parquet de Paris.
Bourde diplomatique en Irak (janvier 2019). Alors que Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, était en Irak, un diplomate irakien « rappelle qu'Emmanuel Macron n'a pas félicité Baram Saleh pour son élection en octobre à la présidence de la République d'Irak », (G. Malbrunot, Le Figaro, mardi 15 janvier 2019). Et le diplomate d’ajouter : « Baram Saleh n’est pas content, il n’a pas compris pourquoi la France a félicité le Premier ministre Adel Abdel Mahdi et pas lui », évoquant une « bourde diplomatique », et ajoutant : « Qui ira accueillir Macron quand il viendra comme il l’a prévu en Irak ? »
Traité Franco-Allemand d’Aix-la-Chapelle. Le 22 janvier 2019, Emmanuel Macron et la Chancelière allemande, Angela Merkel, ont signé à Aix-la-Chapelle (Aachen) un nouveau traité bilatéral de coopération et d'intégration franco-allemand. Ce traité s'appuie sur le socle fondateur du Traité de l'Élysée de 1963. Outre que ses stipulations n’ont été que très tardivement rendues publiques pour la population, ce traité risque de dilapider la puissance diplomatique de la France et apparaît objectivement et excessivement déséquilibré en faveur de l’Allemagne. Surtout, cette coopération bilatérale entre France et Allemagne au sein de l’UE apparaît signée au détriment des rapports avec les autres Etats membres. L’article 8 engage la France à avoir pour « priorité » de faire de l’Allemagne un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU : (Article 8 (2) : « Les deux États s’engagent à poursuivre leurs efforts pour mener à terme des négociations intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande »). Cette exigence rappelle celle du vice-chancelier allemand Olaf Scholz en novembre 2018, quand il réclamait de la France qu’elle abandonne son siège permanent au profit de « l’Union Européenne ». Le Traité d’Aix-la-Chapelle met aussi l’armée française, 5ème du monde, au service de la sécurité allemande « en cas d’agression » (« Les deux États s'engagent à renforcer encore la coopération entre leurs forces armées en vue d'instaurer une culture commune et d'opérer des déploiements conjoints. Ils intensifient l'élaboration de programmes de défense communs et leur élargissement à des partenaires. » (Article 4, (3)) ; « Les deux États instituent le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité comme organe politique de pilotage de ces engagements réciproques. Ce Conseil se réunira au plus haut niveau à intervalles réguliers » (Article 4, (4)). Plus encore, pourquoi l’article 6 stipule-t-il que « [les gouvernements des deux Etats] mettent en oeuvre des mesures communes de formation et de déploiement et créent une unité commune en vue d’opérations de stabilisation dans des pays tiers » sans préciser « avec l’accord du Conseil de sécurité des NU » ? Quant à la langue allemande, bien moins rayonnante que le français à l’international, elle est pourtant placée sur un pied d’égalité et promue sur l’ensemble de notre territoire : « Les deux États sont attachés à l'objectif du bilinguisme dans les territoires frontaliers et accordent leur soutien aux collectivités frontalières afin d'élaborer et de mettre en oeuvre des stratégies appropriées » (Article 15). Ainsi, sur les 28 articles qu’il contient, pas un seul ne semble servir en priorité les intérêts français. Sous les titres pompeux de « Conseil d’experts économiques » et « Conseil de défense et de sécurité », des organes technocratiques de contrôle franco-allemands vont être créés, avec un droit de regard sur des pans entiers de notre souveraineté. Le tout, sans que leurs membres n’aient été élus démocratiquement. Les articles 13 et 14 du traité s’en prennent à l’unité de notre pays en encourageant la modification de « la législation » dans les régions frontalières, transformées en « eurodistricts », et le passage en force par « dérogations » Or, il est important de relever que les Français n’ont jamais voté pour que leurs représentants agissent sous le regard, pour ne pas dire la contrainte, de dirigeants et de technocrates étrangers. D’aucuns ont donc estimé que ce traité s’attaquait à l’indépendance de la France. Davantage, sous couvert de coopération et de réciprocité, ce Traité d’Aix-la-Chapelle marque en réalité une entreprise de soumission de la France à l’Allemagne (« Les deux États étendent la coopération entre leurs ministères des affaires étrangères, y compris leurs missions diplomatiques et consulaires. Ils procéderont à des échanges de personnels de haut rang » (article 5) ; « Un membre du gouvernement d'un des deux États prend part, une fois par trimestre au moins et en alternance, au conseil des ministres de l'autre État » (Article 24) ; « Des représentants des régions et des Länder, ainsi que du comité de coopération transfrontalière, peuvent être invités à participer au Conseil des ministres franco-allemands » (Article 26)). Lors de la signature du Traité le 22 janvier 2019, accueilli sous les huées de « Gilets Jaunes » français et allemands, le président Macron précisera dans son discours, une nouvelle phrase polémique : « et il y a des mots dont nos coeurs ont besoin, d’une langue l’autre. Parce que cette part d’incompréhensible nous rapproche. Parce que la part que je ne comprends pas en allemand a un charme romantique que le français, parfois, ne m’apporte plus ». De nombreuses voix se sont élevées pour contester la constitutionnalité de ce traité, dont le professeur de droit à l’université Paris 2, Olivier Gohin, « Le traité d'Aix-la-Chapelle affecte la souveraineté nationale », Le Figaro, 21 janvier 2019, estimant que le traité comporte plusieurs clauses non-conformes à la Constitution.
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− 2002 : « Autant la deuxième gauche m'a inspiré sur le social, autant je considère que son rapport à l’État reste très complexé. Je me suis toujours interrogé sur le rôle de l’État, et c'est pour cette raison que je me tourne, plus jeune, vers Jean-Pierre Chevènement » (Marc Endelweld, Op. Cit. et Marianne, 22/11/2015).
− Avril 2010 dans la revue des étudiants de Science-Po Rue Saint-Guillaume, n° 158, p. 41 :
« Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à faire les concessions qu’imposent les partis, c’est-à-dire à m’excuser d’être un jeune mâle blanc diplômé, à m’excuser d’avoir passé des concours de la République qui sont ouverts à tout le monde. »
« N'ayant ni vocation ni l'envie de m'engager dans l'industrie ou une structure particulière, je me suis orienté vers la finance. Celle-ci me paraissait plus libre et plus entrepreneuriale que d'autres secteurs. Les métiers de la banque d'affaires sont exigeants mais extrêmement stimulants. » (Rue Saint-Guillaume, avril 2010, n° 158, p. 41)
− 2011 il déclare en petit comité au sujet de la proposition de François Hollande de taxe à 75 % sur les très hauts revenus : « c’est Cuba sans le soleil »
− « Je suis décomplexé par rapport à l’argent. En aucun cas, cela ne saurait être une fin en soi, cela permet aussi de faire des choses et d’acquérir son autonomie. » (D. Bensoussan in Challenges, 4/9/2012)
− « [Il faudrait] sortir de ce piège où l'accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas. » (Le Point, août 2014)
− « Avec la relance des autocars, les pauvres voyageront plus facilement », Conférence de presse sur la loi Macron, Bercy, 15 octobre 2014.
− « Mon obsession, lorsque je regarde le CAC 40 aujourd'hui, est de créer le CAC 40 de dans dix ans et d'avoir des milliers de grandes entreprises qui puissent remplacer le CAC 40 actuel. Ce serait une grossière erreur de protéger les entreprises et les jobs existants […] Mon job n'est pas d'aider les entreprises établies mais de travailler pour les outsiders, les innovateurs » - conférence LeWeb’14, 11 décembre 2014.
− Janvier 2015 à Las Vegas : « il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires » (interview Les Échos, 6 janvier 2015).
− « Si j'étais chômeur, je n'attendrais pas tout de l'autre, j'essaierais de me battre d'abord », en réponse dans l’émission de J.J. Bourdin sur BFM-TV / RMC, 17 février 2015 [ndlr : réponse très influencée par l’ouvrage de J. Attali, Devenir soi, Fayard, Documents, 2014].
− « le consensus de 1945 est inadapté́ [ndlr : le programme du Conseil national de la Résistance]. Je n’aime pas ce terme de “modèle social”, mais il faut regarder notre chance, sans naïveté́ de part et d’autre. » - rencontre informelle entre le ministre de l'Economie et ses « amis » Facebook, 15 juillet 2015 (500 personnes présentes, non ouvert à la presse et relayé dans l’ouvrage de Marc Endeweld, L'ambigu Monsieur Macron. Enquête sur un ministre qui dérange, Flammarion, 2015, 331 p. et Marianne, 12/11/2015.
− « accéder aux plus hautes fonctions par l'élection est un cursus d'un ancien temps » ajoutant qu’il ne veut pas être candidat aux législatives de 2017, lors d’un forum organisé par Le Monde à Paris le 27 septembre 2015.
− « J'assume qu'il y ait un libéralisme. Le libéralisme est une valeur de gauche » ; « J'assume d'être libéral, je rappelle qu'historiquement, le libéralisme était une valeur de gauche, de défense de l'égalité des droits », Forum du Monde, novembre 2015
− « La gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées », Université d’été du MEDEF, 27 aout 2015, avant d’être recadré par le Premier ministre Manuel Valls.
− « On est comme une sorte de prostituée, le job c’est de séduire » ("Wall Street Journal" du 9 mars 2015, parlant du métier de banquier d’affaire)
− « On va progressivement entrer dans une zone - on y est déjà d’ailleurs - où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable », Le statut des fonctionnaires n’est « plus adapté au monde tel qu’il va » et, « surtout, n’est plus justifiable compte tenu des missions », 18 septembre 2015 lors d’un débat du think tank « En temps réel » (Les Echos - Challenges)
− Juillet 2015 : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ! », Entretien accordé à l’hebdomadaire Le 1 le 8 juillet 2015. Le 8 mai 2016, il célèbrera Jeanne D’Arc à Orléans « qui a su rassembler la France ».
− 21 Janvier 2016 sur l’antenne de BFM-TV : « La vie d'un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d'un salarié. Il ne faut jamais l'oublier », « Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties », Les entrepreneurs « prennent des risques » quand ils embauchent. « Je ne connais aucun entrepreneur qui embauche quelqu'un et à qui cela fait plaisir de renvoyer son salarié. C'est que ça va mal ou que ça se passe mal avec lui », « Qu'est-ce qui bloque tout ? L'absence de visibilité. L'entrepreneur se dit « est-ce que j'ai le droit de me tromper ? Est-ce que si ça va mal demain, je pourrai m'adapter », « C'est cette visibilité qu'il faut leur donner ».
− « Les salariés français sont trop payés […] Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus si les syndicats majoritaires sont d'accord » - rencontre avec la presse étrangère, au Forum de Davos le 21 mars 2016.
− « Je pense que la fiscalité sur le capital actuelle n'est pas optimale. Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF », entretien accordé à la revue Risques, 19 avril 2016, relayé par Le Figaro (19/4/2016)
− « Quant aux réfugiés, c’est vrai qu’ils vont moins en France, mais parce qu’il y a du chômage. Je le regrette pour mon pays car les réfugiés sont une force. […] Les réfugiés qui risquent leur vie pour des raisons politiques, sont des héros » - entretien à l’hebdomadaire belge Le Soir, 20 avril 2016.
− 22 avril 2016, lors d’une interview au Dauphiné : « J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé. »
− « Sur la fonction production, nous avons rattrapé une bonne partie de notre retard compétitivité-coût des années 2000 via le pacte de responsabilité, le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) et la fin de la modération (salariale) allemande depuis 2013. Mais il faut tenir et maintenir l'impact de cette dévaluation fiscale. Et la clef, c'est la modération salariale », Les Echos, 24 mai 2016.
− « Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler » (École numérique de Lunel dans l’Hérault, 27 mai 2016)
− « Ma famille n'a pas fait le choix de rendre sa vie transparente et donc c'est ça qui me déplaît dans cette affaire », jeudi 2 juin 2016, venu présider le comité stratégique de la filière "Chimie et matériaux" sur le site Arkema à Pierre-Bénite (Métropole de Lyon).
− « Aujourd'hui, la vraie lutte se joue entre le capitalisme et les religions. (...) Le capitalisme corrompu appauvrit tellement les individus qu'il est chahuté par des spiritualités qui donnent accès à un absolu. Le capitalisme, lorsqu'il se perd dans la cupidité, détruit le sens, la cohésion », « dans cette lutte, les décideurs politiques et la République doivent organiser une communauté humaine, sociale et politique dans laquelle on peut exercer sa spiritualité dans l'autonomie », entretiens avec Michel Houellebecq, Les inrockuptibles, n° spécial, 21 juin 2016
− « Les religions, notamment l'islam, offrent un accès à l'absolu: elles proposent du sens, des perspectives symboliques et une intensité imaginaire » ; « Il ne faut pas être ébranlé par ce qu'il se passe avec l'islam car nous l'avons vécu avec le catholicisme » ; « Ce que certains écrivent sur le voile aujourd'hui rappelle les écrits sur les curés en soutane lors des débats sur la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905 », entretiens avec Michel Houellebecq, Les inrockuptibles, n° spécial, 21 juin 2016
− « L’honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste », avec Philippe de Villiers, au Puy du Fou le 19 août 2016.
− « Nous restons confinés dans une approche étatiste de la solidarité, une approche insuffisamment mobile débouchant sur une société de statuts », interview à Challenges, 16 octobre 2016.
− « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un Etat, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie. » in entretien au Point « Ce que je suis », 23/11/2016
− Contradictions entre ses déclarations : « Je n’ai pas construit ma carrière sur quelqu’un » (TMC/Fr. 3 et Quotidien, 18 nov. 2016) et
« Je sais à qui je dois d’être là : c’est François Hollande », (Europe 1, 16 mars 2016).
− « Certains ne le voient pas, ou ne veulent pas le voir…certains peuvent désespérer, mais le printemps revient, et il est déjà gros dans l’hiver, il est déjà là […] Il faut « penser printemps ». Penser printemps, mes amis, c’est réconcilier l’ambition et le réel, mais penser printemps ça ne veut pas dire non plus promettre à-tout-va ! Penser que le printemps est déjà là, que sans avoir semé on pourrait déjà promettre la moisson à tout-un-chacun. Je veux vous dire de penser printemps. Penser printemps c’est d’abord de ne pas nous affaisser, penser printemps, c’est construire l’avenir. Parce que penser printemps dans ces moments-là, ça veut dire voir l’esprit de responsabilité, mais pour penser printemps il ne faut pas non plus désespérer. Lorsque tout semble triste, lorsque tout parfois semble perdu, morose, il faut penser printemps » - Meeting à Clermont-Ferrand, 7 janvier 2017.
− « Rien ne répond à l’émotion, elle est là, et nous devons la vivre » - Meeting à Clermont-Ferrand, 7 janvier 2017.
− « Faire de la destitution de Bachar Al-Assad un préalable à tout a été une erreur. Notre principal problème, c’est Daech. Mais, en même temps, je ne suis pas d’accord avec ceux qui voudraient pactiser avec lui. Bachar Al-Assad est un dirigeant failli », en excluant toute réouverture de l’ambassade de France à Damas, fermée depuis 2012. (conférence à l’Ecole supérieure des affaires (ESA), Beyrouth, 23 janvier 2017.
− Contradictions : « Je ne défends pas pour la France un modèle multiculturel. Mais je défends la laïcité de 1905, conçue par les Français pour le pluralisme. Je suis pour une France qui intègre, je ne suis pas pour une France qui assimile ».
« Si la France a une tradition et une histoire judéo-chrétiennes, elle s'est émancipée de celles-ci »
« Je veux renouer avec une politique française gaullo-mitterrandienne »
Interviews à L’Orient – le jour, le 26 janvier 2017 lors de son passage au Liban.
− « L’argent ne se mange pas, je le confirme. Il ne se mange pas. Il ne se respire pas. On est tous des enracinés, il y a des arbres, des rivières, des frères et des sœurs et c'est ce commun notre trésor. Si on pense qu'on peut être heureux sans ça, c'est une folie. Je suis très décomplexé quand je parle d'argent, cela ne veut pas dire que je suis obsédé par lui » - Interview «PandaLive» organisé par l’ONG WWF France le 9 février 2017.
− « il n'y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse », discours à son meeting du samedi 4 février 2017 à Lyon.
− « Nous vivons un moment singulier de notre histoire. Un de ces moments, rares, où le destin hésite, où ce qui paraissait certain ne l’est plus, où le chemin hier rectiligne peut bifurquer », discours à son meeting de Lyon, 4 février 2017.
− « La politique, c’est mystique. [...] C’est tout mon combat. C’est une erreur de penser que le programme est le coeur d’une campagne. Les médias passent du commentaire d’un point de détail mineur du programme aux pires polémiques, et ainsi de suite. » - Interview au JDD dans le TGV Saint-Pierre des Corps – Paris, 10 février 2017 (publié le 12).
− « La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique pas. Je ne cherche pas à être un prédicateur christique » - Interview au JDD dans le TGV Saint-Pierre des Corps – Paris, 10 février 2017 (publié le 12).
− « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes […] En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé […] ll y a une jolie formule qui vaut pour l'Algérie : ''La France a installé les droits de l'homme en Algérie. Simplement, elle a oublié de les lire.'' », interview à la chaine Echorouk News à Alger, 15 février 2017.
− « Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d’ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là. » - L’Obs, 16 février 2007.
− « Je suis en désaccord total avec le politique Villiers, mais j'admire l'entrepreneur culturel. Je suis également en désaccord avec Zemmour. Mais ce sont des gens avec qui je parle » - L’Obs, 16 février 2007.
− « L'art français, je ne l'ai jamais vu » - meeting à Londres, 21 février 2017.
− « La loi du mariage pour tous était, à mes yeux, à la fois souhaitable et nécessaire » - entretien au bimestriel Têtu, 28 février 2017.
− « A mes yeux, c'est un débat impossible à trancher […] En revanche, il faut permettre la reconnaissance des enfants nés par GPA à l'étranger […] On ne peut pas les laisser sans existence juridique […] Ces enfants participent d'un projet d'amour. Il faut arrêter l'hypocrisie, et je porterai ce projet pour compléter la circulaire Taubira » - entretien au bimestriel Têtu, 28 février 2017.
− « Je fais confiance aux syndicats pour réguler les relations de travail dans la branche et l'entreprise. Mais ils ne doivent pas se substituer aux détenteurs de l'intérêt général […] Les centrales syndicales se saisissent de sujets politiques. Je souhaite un syndicalisme moins politique » (Le Parisien, 2 mars 2017)
− « Contrairement à ce que certains disent, nous ne sommes pas aujourd’hui confrontés à une vague d’immigration. […] Le sujet de l’immigration ne devrait donc pas inquiéter la population française. […] De surcroît, l’immigration se révèle une chance d’un point économique, culturel, social. Dans toutes les théories de la croissance, elle fait partie des déterminants positifs. Mais à condition de savoir la prendre en charge. Quand on sait les intégrer, les former, les femmes et les hommes renouvellent notre société, lui donnent une impulsion nouvelle, des élans d’inventivité, d’innovation. » - entretien avec Geneviève Jacques, présidente de la CIMADE, au magazine Réforme (quotidien protestant d’actualité), 2 mars 2017.
− « J’ai vécu, à un moment donné, quand j’étais adolescent, avec environ 1000 € par mois […] Je sais ce que c’est de boucler une fin de mois difficile » - Interview donnée lors d’un Facebook Live organisé par le média Explicite (anciens journalistes d’i>télé) et Yahoo Actualités (22 mars 2017).
− « Ce qui se passe en Guyane depuis plusieurs jours est grave, c'est grave en raison des débordements. Mon premier mot est celui d'un appel au calme parce que bloquer les pistes d'un aéroport, bloquer les décollages, et parfois même bloquer le fonctionnement de l'île ne peut être une réponse apportée à la situation. » - déplacement en Guyane, 26 mars 2017
− « Si quelqu’un est malheureux lorsqu’il y a un problème de bien-être animal, c’est l’éleveur le premier […] C’est lui qui pleure quand un animal meurt. Ce n’est pas les gens qui sont dans des associations ou dans des bureaux », Congrès de la FNSEA, 30 mars 2017.
− « Le rôle de l’école n’est pas d’apprendre le lien profond avec la Nation » - Interview à la Matinale d’Europe 1 le 4 avril 2017.
− Contradiction : début d’émission « À la Santé, je veux nommer un médecin. » - Fin d'émission : « Je ne nommerai personne selon son métier. » – sur le plateau de L’Emission politique, France 2, jeudi 6 avril 2017.
– « Depuis 18 mois, j’ai une règle de vie, pour les femmes et pour les hommes, comme pour les structures, c’est la bienveillance. Donc je n’ai pas besoin, pour exister, de dire du mal des autres. » (France 2, 10 avril 2016)
– « J’ai fait beaucoup de couvertures parce que je fais vendre. Comme une lessive, rien de plus. Les médias me traitent la plupart du temps assez mal. Ma grande chance, c’est que les gens ne lisent que très peu les médias. Ils regardent les titres et les couvertures, c’est tout. » « En marche vers l'Elysée », diffusé dans Envoyé spécial, (France 2), le 11 mai 2017.
– « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » (Ethel, Morbihan, 1er juin 2017).
– « Une gare, c’est un lieu où l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien » (Halle Freyssinet, Paris, 29 juin 2017).
– « Le défi de l'Afrique, il est totalement différent. Il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel aujourd'hui. Quels sont les problèmes en Afrique? Les États faillis, les transitions démocratiques complexes, la transition démographique qui est, je l'ai rappelé ce matin, l'un des défis essentiels de l'Afrique. Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien », Discours du 8 juillet 2017 au G20 à Hambourg.
– « Il ne se réforme pas (...) parce qu'on se cabre, on résiste, on contourne. Nous sommes ainsi faits […] Je serai d'une détermination absolue. Et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir chaque jour la même détermination. Ne cédez rien. », 24 aout 2017, à Bucarest ; phrase renouvelée à l’École française d’Athènes, 8 septembre 2017.
– « Il y en a certains au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils peuvent avoir des postes là-bas [à Ussel en Corrèze] ! Parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire hein ! Et c'est pas loin de chez eux », le 4 octobre 2017, en visite à Ussel chez l’équipementier automobile GM&S, après avoir évité une manifestation de salariés.
– « Mais vous m’avez parlé comme si j’étais le président du Burkina Faso ! […] Et quelque part, interrogez-vous […] sur le sous-jacent psychologique qu’il y a derrière votre interpellation et l’enthousiasme que ça a créé, vous me parlez comme si j’étais toujours une présence coloniale […] Mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso ! [Acclamations, longue pause] C’est le travail du président [applaudissements] [Le président Kaboré s’éclipse] Du coup, il s’en va… Reste là ! […] Du coup, il est parti réparer la climatisation » ; 28 novembre 2017, Discours, Université de Ouagadougou, en présence et à propos de M. Roch M.C. Kaboré, président du Burkina-Faso, au sujet des coupures d’électricité et de climatisation qui affectent l’université.
– « L'année 2018 sera à mes yeux celle de la cohésion de la nation », Voeux télévisés aux français du 31 décembre 2017, Elysée.
– « Je ne suis pas l’enfant naturel de temps calmes de la vie politique, je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire, d’une effraction, parce que la France était malheureuse et inquiète. », le 13 février 2018, devant la presse présidentielle.
– « Le colonel Beltrame, il est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse. Les gens qui pensent que la France, c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus, une République dont on ne connaît plus l’odeur et des principes qu’il fait bien d’évoquer parce qu’on s’est habitué à eux et qu’on invoque la tragédie dès qu’il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que, en quelque sorte, le summum de la lutte, c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays. L’histoire de notre pays, c’est une histoire d’absolu », in Emmanuel Macron, la fin de l’innocence, réal. B. Delais, lundi 7 mai 2018 au soir sur France 3.
– « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux. Les gens, ils sont quand même pauvres […] On met trop de pognon on déresponsabilise et on est dans le curatif. Toute notre politique sociale, c’est qu’on doit mieux prévenir - ça nous coûtera moins, ensemble - et mieux responsabiliser tous les acteurs […] Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté », déclaration filmée à son bureau de l’Elysée, 12 juin 2018 (images tweetées par sa directrice de communication Sibeth Ndiaye).
– « Ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent un rapport », 22 mai 2018, à l’Elysée, pour ne pas présenter de plan banlieue malgré le travail de mobilisation de Jean-Louis Borloo.
– « Tu es dans une cérémonie officielle, tu m’appelles Monsieur le Président de la République ou Monsieur […] Et tu fais les choses dans le bon ordre. Le jour où tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même, d’accord ? », 18 juin 2018 au Mont Valérien, à un adolescent qui l’avait appelé « Manu ».
– « Les Bretons, c’est la mafia française. » (26 juin 2018, en présentant Jean-Yves Le Drian au Pape François)
– « Le seul responsable de cette affaire, c’est moi. S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Venez me chercher. », à propos de l’affaire « Benalla », 25 juillet 2018, devant un parterre de parlementaires de la majorité, réunis à la maison de l'Amérique latine.
– « Il ne s’agit pas d’être naïf, ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire. Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n’est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! Encore que ! Mais nous avons en commun cette part d’Européen qui nous unit », 29 aout 2018, devant la communauté française au Danemark.
– « Il y a des tas de métiers... Il faut y aller ! Maintenant, hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve ! Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler, avec les contraintes du métier […] Vous allez à Montparnasse par exemple, vous faites la rue avec tous les cafés et les restaurants, franchement je suis sûr qu'il y en a un sur deux qui recrute en ce moment. Donc allez-y. », 16 septembre 2018, lors des journées du patrimoine, à un jeune chômeur qui peine à obtenir un travail.
– « Le petit-fils du général de Gaulle m’a dit tout à l’heure : ‘Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est de se plaindre.’ Je trouve que c’est une bonne pratique qu’avait le général. Le pays se tiendrait autrement s’il était comme ça. On ne se rend pas compte de la chance immense qu’on a. On vit de plus en plus vieux dans notre pays en bonne santé. », 4 octobre 2018, à l’occasion des 60 ans de la Constitution de 1958, à Colombey-les-Deux-Eglises (bain de foule).
– « Que certains prennent pour prétexte de parler au nom du peuple [...] et n'étant en fait que les porte-voix d'une foule haineuse, s'en prennent aux élus, aux forces de l'ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c'est tout simplement la négation de la France », Voeux télévisés aux français du 31 décembre 2018, Elysée.
– « Tous les Français n’ont pas le sens de l’effort », 11 janvier 2019, à l’occasion de la galette de l’Elysée devant des maîtres-boulangers.
– « Une partie du travail sur la pauvreté est en partie dans les gens qui vivent cette pauvreté. En les responsabilisant, en les aidant à s'en sortir, en les considérant, en leur apportant des instruments [...] et pas dans le face-à-face entre ceux qui travailleraient d'un côté et ceux qui seraient toujours les vaches à lait de l'autre". "Elle est dans un travail collectif, très fin, il faut des travailleurs sociaux. Il y a des gens en situation de difficulté que l'on va davantage responsabiliser, parce qu'il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent. Mais ils sont tous acteurs [...] », 15 janvier 2019, déplacement "surprise" au conseil municipal de Gagny (Eure), où il a lancé le Grand débat national.
– « et il y a des mots dont nos coeurs ont besoin, d’une langue l’autre. Parce que cette part d’incompréhensible nous rapproche. Parce que la part que je ne comprends pas en allemand a un charme romantique que le français, parfois, ne m’apporte plus », Aix-la-Chapelle, 22 janvier 2019, discours lors de la signature du Traité du même nom.
– Contradiction : « La première bataille, c'est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus d'ici la fin de l'année avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois. […] C'est une question de dignité, une question d'humanité et d'efficacité » (7 juillet 2017 à Orléans, lors d'un discours sur l'accueil des migrants)
« Ne plus avoir de personnes qui dorment dans la rue doit rester un objectif, Ne plus avoir de personnes qui dorment dans la rue doit rester un objectif, on ne peut pas n ne peut pas s’accommoder de cette situations’accommoder de cette situation.. » (13 février 2018, lors de ses réponses aux questions de » (13 février 2018, lors de ses réponses aux questions de l’Association de la presse présidentielle l’Association de la presse présidentielle -- APPAPP))
« Je n'ai pas pris l'engagement de campagne qu'il y ait zéro SDF, lui a répondu le président. J'entends beaucoup ça mais je n'ai jamais dit ça. J'ai eu un mot sur les demandeurs d'asile qui dorment dehors. » (24 janvier 2019 à Bourg-de-Péage lors du Grand Débat National)
– « On est en démocratie. J’ai été élu par le peuple. La vraie réforme, elle va avec la contrainte, les enfants ! C'est pas open bar ; le bar, c'est le nôtre », (24 janvier 2019 à Bourg-de-Péage lors du Grand Débat National).
– « L'addition des colères, ce n'est pas un projet », (24 janvier 2019 à Bourg-de-Péage lors du Grand Débat National).
– « La Constitution, ce n'est pas des ateliers d'écriture à 66 millions », (24 janvier 2019 à Bourg-de-Péage lors du Grand Débat National).
– « Si j’étais né banquier d’affaires, vous pourriez me faire la leçon », (24 janvier 2019 à Bourg-de-Péage lors du Grand Débat National).
– « Je note qu'ils ont bien souvent perdu la vie en raison de la bêtise humaine mais qu'aucun d'entre eux n'a été la victime des forces de l'ordre », à propos des 11 morts « Gilets Jaunes », Le Caire, 28 janvier 2019.
Petit mot écrit par Emmanuel Macron à François Fillon en février 2016 en réponse à son premier billet lors du débat sur la déchéance de nationalité : « Une nouvelle fois, vous venez sur mes positions. Jusqu'où irez-vous ? », publié dans Le Figaro du 10 mars 2017.
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